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Économie

Boycottage des voyages aux É.-U.: peu d'effet sur Montréal-Trudeau, selon le PDG

Le nombre de passagers qui transitent vers les États-Unis ne montre pas de signes à la baisse.

Des voyageurs traversent l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, le vendredi 13 septembre 2024.
Des voyageurs traversent l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, le vendredi 13 septembre 2024.
Frédéric Lacroix-Couture
Frédéric Lacroix-Couture / La Presse canadienne

La décision de plusieurs Québécois d'éviter les États-Unis comme destination de voyage en réponse aux menaces tarifaires aura peu d'impact sur l'achalandage de l'aéroport international Montréal-Trudeau, estime son patron.  

Pour le moment, il est encore prématuré de mesurer les effets du mouvement de boycottage, mais le nombre de passagers qui y transitent vers les États-Unis ne montre pas de signes à la baisse, indique le président-directeur général d'ADM Aéroports de Montréal, Yves Beauchamp. Et il ne s'attend pas à ce que les données fournies prochainement par les compagnies aériennes suggèrent un «impact important». 

«Il est clair qu'il peut y avoir des changements de comportements. D'un côté, des passagers qui vont moins voyager aux États-Unis. Mais en contrepartie, on peut avoir des voyageurs de l'Europe qui vont vouloir passer par la plateforme de correspondance à Montréal plutôt que d'aller aux États-Unis», a-t-il affirmé en mêlée de presse, en marge d'une conférence du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), mardi après-midi. 

Au cours des dernières semaines, plusieurs reportages dans les médias ont relayé les témoignages de Québécois et de Canadiens ayant décidé d'annuler leur voyage au sud de la frontière en raison des tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis. 

M. Beauchamp rapporte que le Conseil des aéroports du Canada a commandé une étude présentant des prévisions dans le cas d'application de nouveaux tarifs douaniers. 

À voir également: Boycottage: plusieurs voyageurs québécois annulent leurs vacances aux États-Unis

«Dans le pire scénario où les tarifs étaient imposés et duraient pendant un certain temps, on pense que la croissance actuellement pour les aéroports canadiens devrait retomber vers le nombre de passagers qu'on avait en 2023», a dit le PDG d'ADM, précisant parler ici de la moyenne pour l'ensemble des aéroports. 

«Pour YUL, qui est probablement l'un des aéroports les plus international au Canada et possiblement en Amérique, je ne pense pas que cela va nous affecter de façon importante, mais on reste quand même vigilants. (...) On est prêt à réagir s'il y avait des influences», a-t-il ajouté. 

Pour son exercice financier de 2023, ADM avait enregistré un peu plus de 21 millions de passagers, en hausse de 32,5 % par rapport à l'année précédente. Il était indiqué qu'en 2023, le trafic de passagers pour son secteur transfrontalier, soit les États-Unis, a représenté environ 105 % de celui enregistré en 2019 pour ce même segment. 

Les résultats pour l'exercice 2024 n'ont pas encore été dévoilés. 

«Le moyen de transport le plus sécuritaire»

M. Beauchamp a été appelé à réagir à l'accident aérien survenu lundi à l'aéroport Pearson de Toronto où un avion s'est écrasé à l'atterrissage, avant de se renverser sur le dos. Une vingtaine de personnes ont été blessées. 

«C'est dramatique. Ce sont des événements qui sont très rares et un accident aérien, c'est quelque chose que l'on ne souhaite jamais vivre. C'est clair qu'actuellement nos pensées vont pour les blessés, dont certains le sont grièvement», a-t-il déclaré aux journalistes. 

Cet accident s'ajoute à une série de tragédies aériennes survenues au cours des dernières semaines, notamment celles qui ont eu lieu à Washington et à Philadelphie. 

Malgré ces événements, M. Beauchamp soutient que le transport aérien demeure sécuritaire. 

«Lorsqu'on regarde le nombre de passagers en fonction du nombre de vols, si l'on compare à n'importe quel autre transport, soit routier ou autre, ça demeure le moyen de transport le plus sécuritaire», a-t-il affirmé. 

Le haut dirigeant d'ADM assistait à la conférence du directeur général du Conseil international des aéroports, Justin Erbacci, qui avait pour thème «l'avenir du transport aérien mondial». 

M. Erbacci a notamment abordé la question du financement pour les administrations aéroportuaires alors que des investissements massifs seront nécessaires d'ici 2040 pour développer les aéroports afin de répondre au nombre croissant de passagers. 

Selon lui, les aéroports doivent disposer de plus de souplesses pour percevoir les redevances aéronautiques dont ils ont besoin. Mais il estime que beaucoup de pays limitent la manière dont les administrations aéroportuaires peuvent aller chercher de nouveaux revenus. Son organisation veut aider les aéroports à trouver d'autres sources de financement, en essayant entre autres de tirer parti de l'investissement privé.

Frédéric Lacroix-Couture
Frédéric Lacroix-Couture / La Presse canadienne