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Société

Frais de soins coûteux: de plus en plus de bouledogues français abandonnés

Des défenseurs des animaux à Montréal tirent la sonnette d'alarme...

Les bouledogues français sont l'une des races les plus populaires à l'achat, mais ils sont aussi l'une des plus chères à entretenir.
Les bouledogues français sont l'une des races les plus populaires à l'achat, mais ils sont aussi l'une des plus chères à entretenir.
Daniel J. Rowe
Daniel J. Rowe / CTV News

Des défenseurs des animaux à Montréal tirent la sonnette d'alarme sur l'abandon croissant de bouledogues français et d'autres races à la mode, en raison de frais vétérinaires et d'assurances trop élevés.

Les bouledogues français (ou Frenchies), comme les carlins, chow-chows, boxers et mastiffs, sont une race brachycéphale, caractérisée par un museau court, un visage aplati et de grands yeux globuleux.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

La directrice générale de la SPCA, Laurence Massé, explique que ces traits physiques, tant recherchés et sélectionnés chez ces chiens, sont aussi à l’origine de nombreux problèmes de santé.

«Les caractéristiques qui nous attirent tant entraînent aussi plusieurs complications médicales», a-t-elle souligné, ajoutant qu’un chien sur six, toutes races confondues, est abandonné à la SPCA en raison des coûts vétérinaires.

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«Avec la conjoncture économique actuelle, les familles n’ont malheureusement pas les moyens de mettre de l’argent de côté. Dès qu’une urgence vétérinaire survient, elles se résignent à abandonner leur animal, car ces soins sont très coûteux lorsqu’on n’a pas prévu de telles dépenses», a-t-elle ajouté.

Traits prisés, problèmes futurs

Les bouledogues français et autres races similaires souffrent souvent de problèmes de trachée, de colonne vertébrale, de peau et d’autres affections liées à leur morphologie.

«Ces chiens ont tendance à avoir des troubles respiratoires, mais ce n’est pas tout», a expliqué la vétérinaire Sophia Skoulikas à l’animateur Elias Makos sur les ondes de CJAD 800. «Leurs yeux proéminents et globuleux les exposent davantage aux ulcères de la cornée ou à la pigmentation cornéenne.»

Résultat: les factures vétérinaires s’accumulent.

De nombreux propriétaires de Frenchies renoncent à souscrire une assurance pour leur animal de compagnie en raison des tarifs élevés, en particulier pour ceux qui souffrent de pathologies préexistantes.
De nombreux propriétaires de Frenchies renoncent à souscrire une assurance pour leur animal de compagnie en raison des tarifs élevés, en particulier pour ceux qui souffrent de pathologies préexistantes.

«Tout dépend du problème, mais s’ils développent des affections graves comme une dysplasie des hanches ou des coudes, ou encore des problèmes à la colonne vertébrale, les coûts chirurgicaux peuvent grimper dans les milliers de dollars», a mentionné Mme Skoulikas. «On parle d’un minimum de 5000 à 10 000 $.»

Les troubles cutanés, ajoute-t-elle, peuvent quant à eux engendrer des dépenses d’environ 150 $ par mois en nourriture spécialisée, médicaments et shampoings.

«Et tout cela s’ajoute aux soins de base qu’un chien nécessite, comme la tonte, la nourriture régulière et les vaccins», a rappelé la vétérinaire.

Tarifs d'assurance élevés

L'assurance pour animaux de compagnie est une option pour réduire les factures vétérinaires, mais, là encore, les propriétaires d'animaux doivent être prêts à payer.

Le magazine Forbes a classé les bouledogues français parmi les 20 races les plus chères en termes d'assurance pour animaux.

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Le site d’assurance pour animaux Trupanion a estimé à près de 150 $ par mois la prime pour un bouledogue français de deux ans sans problèmes de santé préexistants.

«Toutes les compagnies d'assurance savent qu'ils ont des soucis de santé, donc c'est vraiment cher», a prévenu la directrice générale de la SPCA.

Le problème des chiots populaires

Les bouledogues français étaient la sixième race de chien la plus populaire au Canada en 2024, et la race brachycéphale la plus prisée, selon Rover.com.

Cependant, cette popularité entraîne un problème majeur pour les défenseurs des animaux: l’élevage non éthique.

«Cela entraîne beaucoup de problèmes parce qu’il n’y a pas de tests génétiques, et ils ne sont pas élevés de manière éthique», a expliqué Laurence Massé. «Non seulement ils vont reproduire des traits appréciés mais problématiques, mais en plus, comme ils ne tiennent pas compte de la génétique, ils augmentent le risque de problèmes de santé.»

La vétérinaire Sophia Skoulikas recommande de toujours vérifier les antécédents des éleveurs si l'on cherche un chien de pure race.

«Les éleveurs non éthiques vont reproduire des chiens même s'ils présentent des conditions de santé», a-t-elle dit. «Ils savent par exemple qu'un chien aura une dysplasie de la hanche, ce qui ne devrait pas être une caractéristique à reproduire. Pourtant, ils vont quand même le faire.»

Mme Skoulikas conseille aux acheteurs de vérifier que les parents du chiot ont les papiers en règle et qu'ils sont en bonne santé.

Daniel J. Rowe
Daniel J. Rowe / CTV News