Décès de Gene Hackman: la succession demande la non-divulgation des dossiers d'enquête

Le juge Matthew Wilson, de Santa Fe, tenait une audience lundi pour examiner une demande des avocats de la succession visant à sceller des photos, des vidéos et des documents afin de protéger la vie privée de la famille. Le tribunal a suspendu temporairement la divulgation des documents en attendant l'audience.

Les restes partiellement momifiés de Hackman et Arakawa ont été retrouvés à leur domicile de Santa Fe le 26 février, lorsque des agents d'entretien et de sécurité se sont présentés à la maison et ont alerté la police. Les autorités ont confirmé que Hackman, 95 ans, est décédé d'une maladie cardiaque avec complications liées à la maladie d'Alzheimer environ une semaine après le décès de sa femme. Hackman ignorait peut-être le décès d'Arakawa, 65 ans.

La cause du décès a été répertoriée comme étant le syndrome pulmonaire à hantavirus, une maladie rare transmise par les rongeurs.

La loi du Nouveau-Mexique sur l'accès aux archives publiques interdit l'accès du public aux images sensibles, notamment aux représentations de cadavres. Les experts affirment également que certaines informations médicales ne sont pas considérées comme des documents publics en vertu de la loi de l'État sur l'inspection des archives publiques.

Julia Peters, représentante de la succession, a souligné le caractère potentiellement choquant des photographies et des vidéos utilisées dans l'enquête, ainsi que le risque de leur diffusion par les médias, afin d'empêcher leur publication. La plainte de la succession de la famille Hackman vise également à bloquer la publication des rapports d'autopsie du Bureau de l'enquêteur médical et des rapports d'enquête sur les décès du bureau du shérif du comté de Santa Fe.

Kurt Sommer, avocat de la succession, a fait valoir lors de l'audience de lundi que le couple avait pris grand soin de rester à l'écart du public de son vivant et que le droit de contrôler l'utilisation de leurs noms et images devrait s'étendre à leur succession après leur décès.

La plupart des enquêtes sur les décès menées par les forces de l'ordre et les rapports d'autopsie des enquêteurs médicaux sont généralement considérés comme des documents publics en vertu de la loi de l'État, afin de garantir la transparence et la responsabilité du gouvernement.

Avant d'entendre les plaidoiries et les témoignages lundi, le juge Wilson a accédé à une demande d'intervention de médias, dont l'Associated Press. Les autorités ont dévoilé les circonstances mystérieuses de la mort du couple et ont présenté leurs conclusions lors d'une conférence de presse le 7 mars, sans divulguer la plupart des documents écrits et photographiques.

L'un des trois chiens du couple, un croisé kelpie nommé Zinna, a également été retrouvé mort dans une cage dans un placard de salle de bain près d'Arakawa. Deux autres chiens ont été retrouvés vivants.

Susan Madore, une attachée de presse qui avait travaillé avec les Hackman pendant des années, a témoigné que le couple appréciait la vie à Santa Fe, car cela leur garantissait l'anonymat. Hackman a pris sa retraite au début des années 2000.

Arakawa n'a pas eu d'enfants, tandis que Hackman laisse derrière lui trois enfants d'un précédent mariage. Le respect de la vie privée jouera probablement également un rôle lors du règlement de la succession du couple. 

Selon les documents du tribunal des successions, Hackman a signé un testament mis à jour en 2005 léguant sa succession à sa femme, tandis que le testament qu'elle a signé la même année lui a attribué la sienne. Tous deux étant décédés, la gestion de la succession est entre les mains de Mme Peters. Une demande est en cours pour nommer un fiduciaire chargé d'administrer les actifs de deux fiducies liées à la succession. Sans la publication des documents fiduciaires, l'identité des bénéficiaires et le partage des actifs restent incertains.

Des avocats spécialisés en planification successorale au Nouveau-Mexique affirment que des informations supplémentaires pourraient être divulguées en cas de litige juridique concernant les actifs. Même dans ce cas, précisent-ils, les parties demanderaient probablement au tribunal de sceller les documents.

Avec des informations de Susan Montoya Bryan de l'Associated Press.