Trump aurait renvoyé plusieurs membres de son Conseil de sécurité nationale

Mme Loomer a plaidé en faveur de ces licenciements auprès du président lors d'une réunion dans le Bureau ovale mercredi, ont indiqué ces sources, s'exprimant sous couvert d'anonymat pour discuter de questions sensibles liées au personnel. 

Le vice-président J. D. Vance, la cheffe de cabinet Susie Wiles, le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz et Serio Gor, directeur du Bureau du personnel présidentiel, ont participé à la réunion, ont précisé ces sources.

La décision de Donald Trump de licencier des membres de son équipe intervient à un moment difficile pour son conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, riposte aux critiques concernant l'utilisation de l'application cryptée Signal, accessible au public, pour discuter de la planification de l'opération militaire sensible du 15 mars visant les combattants houthites au Yémen. M. Trump a dit soutenir son conseiller, qui s'est rendu en Floride avec lui jeudi pour un souper en prévision du tournoi de golf LIV à Miami.

Le Bureau du personnel présidentiel a licencié au moins trois hauts responsables du conseil et plusieurs collaborateurs subalternes depuis la réunion de mercredi avec Mme Loomer, selon des sources proches du dossier. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Brian Hughes, a refusé de commenter la réunion ou les licenciements, insistant sur le fait que la Maison-Blanche ne discute pas de questions de personnel.

Le directeur du renseignement renvoyé

Laura Loomer, qui a promu les théories du complot sur le 11-Septembre, était fréquemment présente lors de la dernière campagne électorale de Donald Trump. Plus récemment, elle s'est exprimée sur les réseaux sociaux au sujet de certains membres de l'équipe de sécurité nationale du président, qu'elle considère comme peu fiables.

«Ce fut un honneur de rencontrer le président Trump et de lui présenter les résultats de mes recherches, a écrit la militante d'extrême droite dans un message publié jeudi sur X. Je continuerai à travailler dur pour soutenir son programme et je réitérerai l'importance et la nécessité d'un contrôle régulier, afin de protéger le président des États-Unis d'Amérique et notre sécurité nationale.»

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Les responsables du conseil licenciés comprennent Brian Walsh, le directeur du renseignement, Thomas Boodry, le directeur principal des affaires législatives, et David Feith, le directeur principal des technologies et de la sécurité nationale, selon deux sources proches du dossier.

Donald Trump a une longue tradition de promotion et de fréquentation de personnes qui s'adonnent à des mensonges et à des théories du complot. Il amplifie régulièrement sur ses réseaux sociaux les publications de personnes comme Laura Loomer, qui promeut QAnon, une théorie du complot apocalyptique et alambiquée centrée sur la croyance que M. Trump combat l'«État profond».

Crise de sécurité

L'équipe de sécurité nationale du président américain traverse une   période difficile, les responsables peinant à répondre aux questions sur les raisons pour lesquelles ils utilisaient l'application Signal pour discuter de la planification d'une opération ciblant les combattant houthistes au lieu d'utiliser des moyens de communication bien plus sécurisés.

L'utilisation de Signal pour la planification d'opérations a été révélée lorsqu'un journaliste du magazine «The Atlantic», Jeffrey Goldberg, a été ajouté par erreur à la chaîne de discussion et a révélé que l'équipe du président Trump l'utilisait pour discuter du calendrier précis de l'opération, des avions utilisés pour mener les frappes, etc.

Mike Waltz a assumé la responsabilité de la création de la chaîne de discussion, mais a dit ignorer comment M. Goldberg a pu y figurer.

L'inspecteur général par intérim du Pentagone a annoncé jeudi qu'il examinerait l'utilisation de Signal par le secrétaire à la Défense Pete Hegseth pour communiquer les plans des opérations contre les houthistes. L'examen portera également sur l'utilisation de l'application cryptée accessible au public par d'autres responsables de la défense.

À l'approche de la rencontre de mercredi avec le président, Laura Loomer s'était plainte auprès de responsables de l'administration favorables à son projet d'avoir été exclue du processus de sélection du Conseil de sécurité nationale pendant que Mike Waltz constituait son équipe, selon une source proche du dossier. Elle estime que le conseiller à la sécurité nationale s'est trop appuyé, dans ce processus, sur les «néocons» – abréviation désignant les néoconservateurs les plus bellicistes du Parti républicain – ainsi que sur ceux qu'elle percevait comme «pas assez MAGA», a rapporté cette source.

Le sénateur Mike Rounds, républicain et membre des commissions sénatoriales supervisant l'armée et le renseignement national, a déclaré que le licenciement de membres du Conseil de sécurité nationale ou de leur personnel «soulevait des interrogations».

Dès les premiers jours du retour de Trump à Washington, Waltz a renvoyé environ 160 agents non politiques affectés au Conseil de sécurité nationale dans leurs agences d'origine afin de s'assurer que la Maison-Blanche s'engageait à mettre en œuvre le programme «America First» du président.

Cette décision a mis à l'écart des experts non politiques sur des sujets allant de la lutte contre le terrorisme à la politique climatique mondiale, à un moment où les États-Unis sont confrontés à un ensemble disparate de questions complexes de politique étrangère, notamment les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient.

La semaine dernière, Adam Schleifer, procureur adjoint à Los Angeles, a été licencié sans explication par un courriel laconique du Bureau du personnel de la Maison-Blanche, peu après que Mme Loomer a publié des informations à son sujet sur les réseaux sociaux, selon une personne proche du dossier.