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International

Rubio tente de rassurer l'OTAN tandis que Trump envoie des signaux contradictoires

Il a affirmé aux journalistes que «les États-Unis sont plus actifs au sein de l'OTAN qu'ils ne l'ont jamais été»

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio, à droite, s'entretient avec le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN au siège de l'OTAN à Bruxelles, le jeudi 3 avril 2025.
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio, à droite, s'entretient avec le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN au siège de l'OTAN à Bruxelles, le jeudi 3 avril 2025.

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Associated Press
Associated Press

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le nouvel envoyé de l'administration Trump auprès de l'OTAN cherchent à rassurer les membres méfiants quant à l'engagement des États-Unis envers l'alliance.

M. Rubio a dénoncé jeudi «l'hystérie et l'exagération» dans les médias concernant les intentions du président américain Donald Trump, malgré les signaux persistants de Washington selon lesquels l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) tel qu'elle existe depuis 75 ans pourrait ne plus être pertinente.

Le secrétaire d'État et le nouvel ambassadeur des États-Unis auprès de l'OTAN, Matt Whitaker, sont à Bruxelles pour une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'alliance, au cours de laquelle beaucoup espèrent que M. Rubio fera la lumière sur les plans de sécurité américains en Europe.

Marco Rubio a affirmé aux journalistes que «les États-Unis sont plus actifs au sein de l'OTAN qu'ils ne l'ont jamais été», tout en saluant le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, avant le début de la réunion. «Une partie de cette hystérie et de cette exagération que je vois dans les médias internationaux et certains médias nationaux aux États-Unis au sujet de l’OTAN est injustifiée», a-t-il ajouté.

 

«Le président Trump a clairement indiqué son soutien à l’OTAN, a assuré M. Rubio. Nous allons rester dans l’OTAN.»

Le secrétaire d'État américain a continué en disant que les États-Unis veulent que l’OTAN soit «plus forte» et «plus visible», ajoutant que «la seule façon pour l’OTAN de devenir plus forte, plus visible, est que nos partenaires, les États-nations qui composent cette importante alliance, disposent de davantage de capacités».

L'ambassadeur des États-Unis auprès de l'OTAN, Matt Whitaker, a écrit dans une déclaration aux médias que «sous la direction du président Trump, l’OTAN sera plus forte et plus efficace que jamais, et je suis convaincu qu’une OTAN robuste peut continuer à servir de fondement à la paix et à la prospérité». Mais il a ajouté: «La vitalité de l’OTAN repose sur la juste contribution de chaque allié.»

Inquiétudes

Malgré ces propos, les alliés européens et le Canada sont profondément préoccupés par la volonté de Donald Trump de se rapprocher du président russe, Vladimir Poutine, qui perçoit l'OTAN comme une menace alors que les États-Unis tentent de négocier un cessez-le-feu en Ukraine, ainsi que par ses attaques et insultes rhétoriques contre des alliés comme le Canada et le Danemark.

Marco Rubio et le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Løkke Rasmussen, se sont rencontrés en marge de la réunion. Ils n'ont pas répondu à une question criée sur le Groenland, un territoire semi-autonome du Royaume du Danemark que le président américain convoite, mais ils ont souri et se sont serré la main devant les drapeaux américain et danois.

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L'imposition par M. Trump de nouveaux droits de douane mondiaux, qui affecteront les alliés, a également accru l'incertitude et le malaise.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a averti que la solidarité de l'OTAN était «éprouvée par les décisions qui ont été prises et annoncées hier (mercredi) par le président Trump avec l'application des droits de douane réciproques». Interrogé sur les inquiétudes des alliés européens concernant un éventuel retrait des troupes américaines et sur l'importance d'obtenir des messages clairs de la part de l'administration Trump, le secrétaire général Rutte a déclaré: «Ces problèmes ne sont pas nouveaux. Il n'est pas prévu qu'ils réduisent brutalement leur présence en Europe.»

De fait, l'administration Trump n'a pas informé ses alliés de l'OTAN de ses éventuels projets. Mais plusieurs pays européens sont convaincus que les troupes et les équipements américains seront retirés, et ils souhaitent obtenir du secrétaire d'État américain des précisions sur leur nombre et leur date afin de combler d'éventuelles lacunes en matière de sécurité.

«Nous devons anticiper un retrait rapide, mais nous n'avons encore reçu aucune information précise de la part des États-Unis», a déclaré un haut diplomate de l'OTAN avant la réunion, informant les journalistes des attentes de son pays sous couvert d'anonymat.

Le dilemme de Rutte

Le secrétaire général de l'OTAN est dans une impasse. Les alliés européens et le Canada lui ont confié la mission de maintenir les États-Unis fermement au sein de l'OTAN. Environ 100 000 soldats américains sont stationnés en Europe, ainsi que la 6e flotte de la Marine et des ogives nucléaires. La puissance de feu américaine garantit la crédibilité de la capacité de l'OTAN à dissuader la Russie.

Cela signifie qu'il ne peut pas critiquer ouvertement Donald Trump, commandant en chef des forces armées américaines, les plus importantes et les mieux équipées de l'OTAN.

Il est clair que les alliés des États-Unis doivent accroître leurs dépenses de défense encore plus qu'ils ne l'ont déjà fait depuis que la Russie a lancé son invasion à grande échelle de l'Ukraine il y a plus de trois ans, afin de défendre l'Europe avec moins d'aide américaine et de maintenir les forces armées ukrainiennes au combat.

«Les États-Unis attendent de leurs alliés européens qu'ils assument davantage la responsabilité de leur propre sécurité», a expliqué le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, ce qui signifie que «les pays européens de l'OTAN doivent rapidement renforcer le pilier européen de l'OTAN et augmenter leurs dépenses de défense.» 

Depuis que le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a averti le mois dernier que les priorités américaines en matière de sécurité se situaient ailleurs – en Asie et aux frontières des États-Unis –, les Européens attendent de connaître l'ampleur et la rapidité d'un retrait militaire sur le Vieux Continent.

En Europe et au Canada, les gouvernements travaillent sur des plans de «transfert de charge» pour en prendre plus en charge, tout en veillant à ce qu'aucun vide sécuritaire ne soit créé en cas de retrait des troupes et du matériel américains du continent.

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Associated Press
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