Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

Économie

Tarifs douaniers: les mises à pied se multiplient dans les entreprises canadiennes

Voici quelques entreprises qui ont annoncé des réductions d'effectifs ces derniers mois.

L'usine d'assemblage de Windsor vue à Windsor, en Ontario, le 3 avril 2025.
L'usine d'assemblage de Windsor vue à Windsor, en Ontario, le 3 avril 2025.
Dorcas Marfo
Dorcas Marfo / CTV News

Un nombre croissant d'entreprises, dont certaines canadiennes, affirment avoir été contraintes de licencier du personnel, de suspendre leur production ou de réduire leurs activités en raison de l'incertitude grandissante entourant la politique commerciale des États-Unis.

Depuis sa victoire à l'élection présidentielle américaine en novembre dernier, Donald Trump a annoncé de nouvelles mesures tarifaires d'envergure sur les biens importés, y compris les véhicules et les pièces, en provenance du Canada et du Mexique – des mesures qu'il a justifiées comme étant destinées à protéger les entreprises américaines.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Cependant, les répercussions se font sentir des deux côtés de la frontière. Voici quelques entreprises qui ont annoncé des réductions d'effectifs ces derniers mois, alors que les entreprises dépendant du commerce transfrontalier se retrouvent prises dans le conflit.

 

Stellantis

Les travailleurs canadiens de l'automobile sont confrontés à des perturbations inattendues après la dernière série de droits de douane imposés par Trump.

Stellantis, l'un des plus grands constructeurs automobiles au monde, a arrêté temporairement la production de son usine de Windsor, en Ontario, pendant deux semaines, invoquant des changements de politique découlant des nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis sur les véhicules et les pièces importés.

L'usine du sud-ouest de l'Ontario produit les modèles Chrysler Pacifica et Voyager, ainsi que la Dodge Charger Daytona.

La production sera interrompue pendant les semaines du 7 et du 14 avril, a écrit un porte-parole de l'entreprise lundi dans un courriel adressé à CTVNews.ca.

«Cela aura un impact sur environ 3 200 employés de l'usine d'assemblage de Windsor», indique le communiqué.

À VOIR AUSSI | Entrée en vigueur des tarifs: les impacts dans nos régions

Le constructeur automobile a souligné que «les mesures immédiates que nous devons prendre comprennent l'arrêt temporaire de la production dans certaines de nos usines d'assemblage canadiennes et mexicaines», une décision qui aura également «un impact sur plusieurs de nos installations américaines de production de groupes motopropulseurs et d'emboutissage qui soutiennent ces opérations».

Parmi les personnes licenciées figurent 900 employés horaires américains qui fabriquent des groupes motopropulseurs et des pièces embouties qui approvisionnent les usines canadiennes et mexicaines concernées, a rapporté CNN le 4 avril.

Les employés américains concernés travaillent dans cinq usines du Midwest américain, dans le Michigan et l'Indiana.

Stellantis indique que les activités de l'usine de Windsor devraient reprendre dans la semaine du 21 avril.

Prepac

Plus de 170 travailleurs de Prepac Manufacturing Ltd. à Delta, en Colombie-Britannique, ont perdu leur emploi, l'entreprise transférant sa production dans son usine de Caroline du Nord.

Dans un courriel adressé à CTVNews.ca, Ian Boyko, représentant des communications d'Unifor, indique que les processus de fabrication à Delta ont cessé le 14 mars, suivis par des activités de maintenance et de fermeture.

Dans un communiqué de presse, la présidente nationale d'Unifor, Lana Payne, a déclaré que le syndicat avait tiré la sonnette d'alarme dès que Trump a imposé des droits de douane au Canada et à ses travailleurs.

«Dans ce cas, Prepac et ses actionnaires utilisent les droits de douane comme excuse pour rediriger toute leur production vers les États-Unis», a-t-elle dit. «C'est de la pure cupidité.»

À VOIR AUSSI | «Les prix vont augmenter partout»: les tarifs de 34% sur le bois d’œuvre paralysent l’industrie forestière

L'entreprise, fondée au Canada en 1979, a été rachetée par TorQuest Partners, une société de capital-investissement, en 2019. Bien qu'elle ait étendu son empreinte à Delta avec un quatrième bâtiment en 2020, Prepac a également ouvert une usine à Whitsett, en Caroline du Nord, l'année suivante.

M. Boyko affirme que l'entreprise s'attend à ce que tous les travailleurs de la Colombie-Britannique soient licenciés d'ici le mois de mai.

Eascan Automation

Eascan Automatic Inc., une entreprise de Winnipeg spécialisée dans la robotique et les commandes industrielles, a licencié environ un tiers de ses effectifs fin février, selon un communiqué de l'entreprise.

L'entreprise ressent déjà l'impact des droits de douane imposés par Trump.

«Chaque jour, des projets prêts à être lancés sont mis en attente par nos clients», a-t-on mentionné à CTVNews.ca . «Le principal commentaire que nous recevons est qu'en raison de l'incertitude du scénario économique actuel, les fabricants ont du mal à planifier ou à justifier leurs dépenses d'investissement.»

Ils ont ajouté que nombre de leurs clients reportent leurs investissements importants car «ils ne peuvent pas prévoir les fluctuations des coûts à court terme» pour la production, ainsi que pour l'exportation.

L'entreprise indique que le coût de l'aluminium à lui seul devrait augmenter de près de 50 %, en raison de l'augmentation des prix des fournisseurs et des droits de douane.

Eascan affirme que les licenciements ont touché le personnel technique et administratif en raison de la forte baisse des projets clients.

Dorcas Marfo
Dorcas Marfo / CTV News