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Politique

«Oui, il l'a soulevé»: Carney admet que Trump lui a parlé du 51e État

«Ce qui est important, c'est le résultat de l'appel.»

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La Presse canadienne
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La Presse canadienne

Le chef libéral et premier ministre sortant Mark Carney a admis jeudi que le président américain Donald Trump avait soulevé la question de faire du Canada un 51e État le mois dernier, contrairement à ce que ses déclarations laissaient entendre.

«Oui, il l'a soulevé», a-t-il finalement craché alors qu'il était pressé de questions, lors d'un point de presse à Coquitlam, en Colombie-Britannique, à quatre jours des élections fédérales.

M. Carney, qui confirmait ainsi une information d'abord rapportée par Radio-Canada, a dû se défendre de ne pas avoir dit toute la vérité lorsqu'il avait répondu aux questions des médias à la suite de cette conversation. «Oui, je suis transparent», a-t-il insisté.

Dans son résumé de la conversation, M. Carney avait conclu que «le président a respecté la souveraineté du Canada», et ce, «tant dans ses commentaires publics que privés».

Appelé à s'expliquer jeudi, le chef libéral a noté que «beaucoup, beaucoup» d'éléments ont été abordés lors de la conversation. Et, selon lui, il n'est pas nouveau que le président aborde cet enjeu, qu'il a réitéré mercredi à la Maison-Blanche.

«Ce qui est important, c'est le résultat de l'appel», a-t-il argué, rappelant que M. Trump avait convenu avec lui de tenir des négociations ultérieurement «entre pays souverains».

«Manipuler la vérité»

Les autres chefs fédéraux s'étaient empressés dans les heures précédentes à lui réclamer des comptes.

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«Il doit s'expliquer. Je n'étais pas sur l'appel», a déclaré le chef conservateur Pierre Poilievre, en conférence de presse à Halifax.

M. Poilievre a rapidement pivoté vers son discours traditionnel voulant que le Canada doit se concentrer sur ce qu'il contrôle.

«On peut renverser les politiques désastreuses libérales que M. Carney a conseillées à Justin Trudeau. Les politiques d'augmenter les taxes, les dettes et l'inflation», a-t-il dit.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a jugé que les révélations de jeudi s'ajoutent au «doute» que les Québécois devraient avoir à l'endroit de M. Carney et à l'importance de «se protéger face à quelqu'un qu'on ne connaît pas» en votant pour son parti.

«Il a manipulé la vérité avec bien peu de précautions (...) pour se donner l'image d'un leader fort, grand négociateur, gestionnaire de crise», a accusé le chef bloquiste lors d'un point de presse à Dorval, sur l'île de Montréal.

Or, dire la vérité est «fondamental» en politique, a-t-il noté. «Moi, je me targue de ne pas mentir au monde. J'aime mieux admettre quelque chose de malcommode que d'avoir des électeurs qui vont se dire: "oui, mais Blanchet est-ce qu'il nous dit la vérité".»

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, n'y est lui aussi pas allé de main morte se disant inquiet que M. Carney n'ait «pas partagé toute la vérité, (...) pas partagé toute l'histoire».

«Les gens méritent de savoir c'est quoi (qui est) en péril dans les négociations. (...) Mais le fait que Mark Carney n'a pas partagé vraiment ce qui s'est passé, ça remet en question: est-ce qu'il va être transparent», a-t-il dit alors qu'il faisait campagne à Winnipeg.

Le chef libéral Mark Carney était quant à lui encore jeudi en Colombie-Britannique, après avoir passé la journée de mercredi également dans cette province de l'Ouest. Il se rendra à Winnipeg pour tenir un rassemblement en fin d'après-midi.

- Avec des informations de Vicky Fragasso-Marquis, d'Émilie Bergeron et de Coralie Laplante

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