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Politique

Droits de douane américains: la loi 96, «c'est non négociable!» clame Legault

Le premier ministre du Québec est catégorique.

Reportage vidéo :
Thomas Laberge
Texte :
Thomas Laberge / La Presse canadienne

Le premier ministre François Legault ne compte pas céder un pouce sur la loi 96 même si la législation québécoise pour renforcer le français est qualifiée de barrière au commerce extérieur par le gouvernement américain et que de nouveaux droits de douane pourraient être imposés dès mercredi.

«Il y a peut-être des compromis qu'on peut faire sur certains produits comme l'aluminium. (...) Mais il n'est pas question qu'on fasse de compromis sur le français», a clamé le premier ministre en entrevue à La Presse Canadienne, mardi, devant le château d’Hanovre. 

«C'est non négociable!», a martelé François Legault en marge de sa mission économique en Allemagne.

Dans un rapport de près de 400 pages publié lundi, le Bureau du représentant au commerce des États-Unis établit une liste de barrières tarifaires d’environ 60 partenaires commerciaux des États-Unis.  

À la page 43, on retrouve un paragraphe spécifiquement sur la loi québécoise dans lequel on peut y lire que «des entreprises américaines ont exprimé leur inquiétude quant à l'impact que le projet de loi 96 aura sur leurs marques déposées».

«Ces entreprises devront revoir leurs marques non francophones figurant sur l'emballage et l'étiquetage des produits et traduire en français toute partie de leur marque qui contient un “terme générique” ou une “description du produit”», indique-t-on dans le rapport.

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«Je vous dirais que c'est tout à fait normal, responsable et raisonnable que le seul État francophone d'Amérique du Nord défende et fasse la promotion de sa langue française», a pour sa part affirmé le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, à Québec mardi. 

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement américain exprime des préoccupations envers la loi 96. 

La gestion de l’offre fait aussi partie des éléments listés par le Bureau du représentant au commerce. Le premier ministre a assuré qu’il n’y aura pas de compromis à ce niveau également. 

Front commun contre Trump 

Les menaces tarifaires de Donald Trump sont l’une des raisons évoquées par François Legault pour justifier sa mission en Europe. 

«L'important, c'est de se diversifier. Peu importe ce qui va arriver demain, on ne peut pas continuer à avoir 70 % de nos exportations qui vont juste dans un pays», a-t-il réitéré. 

Le premier ministre a profité de son voyage à la foire commerciale d’Hanovre pour rencontrer des hommes et des femmes d’affaires allemands et les mettre en contact avec des entreprises québécoises.  

«Ils sont intéressés à parler de batteries pour les véhicules électriques, d'aluminium vert, de nos minéraux qui sont nécessaires pour la transition vers l'électricité», a énuméré François Legault. 

«Il faut faire front commun, le Québec, le Canada, avec l'Europe, contre Monsieur Trump», lance-t-il. 

Le premier ministre veut notamment miser sur le réarmement de l’Europe pour que le Québec investisse de nouveaux marchés afin qu’il soit moins dépendant des États-Unis.

François Legault revient de son voyage en Allemagne le 2 avril, soit la journée même où le président américain compte imposer une nouvelle salve de droits de douane.

Reportage vidéo :
Thomas Laberge
Texte :
Thomas Laberge / La Presse canadienne