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Société

Devoir quitter sa propriété après deux inondations majeures: des Montréalais intentent une poursuite contre la Ville

Des résidents qui disent avoir vécu l'enfer montrent la Ville du doigt.

Matt Gilmour
Matt Gilmour

Les résidents d'un immeuble à condos de Lachine intentent un recours collectif après avoir déclaré qu'ils n'ont pas pu retourner chez eux pendant près de deux ans en raison de deux inondations.

La première a eu lieu en juillet 2023, lorsqu'une pluie torrentielle a fait déborder le réseau d'égouts. Une quantité importante d'eau s'est précipitée du niveau de la rue jusqu'au stationnement de l'immeuble, brisant les portes du garage et inondant 12 appartements situés au sous-sol.

 

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Les propriétaires Ryan Handfield et Alexandra Peters racontent que 150 centimètres d'eau a démoli leur appartement, ce qui ne leur a laissé que quelques instants pour récupérer leurs effets personnels, y compris leur chien.

 

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«Ce sont des choses auxquelles on est attaché toute sa vie et qui sont irremplaçables», a confié Alexandra Peters. Pendant les 13 mois qui ont suivi, le couple a vécu chez les parents de M. Handfield. Puis, le jour où les réparations ont été achevées en 2024, une nouvelle inondation a frappé leur immeuble. 

«J'ai reçu un message à 14 heures ce jour-là m'informant que les réparations étaient terminées, et à 19 heures, l'immeuble était inondé», a déploré M. Handfield.

Le couple dit qu'il n'a plus de maison depuis près de deux ans et qu'il doit encore payer près de 2000 $ par mois pour l'hypothèque, les frais de copropriété, les taxes municipales et l'assurance.

Un autre propriétaire, Stéphane Groulx, dit à CTV News qu'il possède son unité au sous-sol depuis 2012, ajoutant qu'il y a également eu une inondation en 2019. Il a tenté de vendre son condo l'été dernier, mais n'a pas trouvé d'acheteur.

«L'eau va jusqu'à un certain niveau où il y a des équipements électriques», a-t-il dit. «C'est très dangereux pour les électrocutions, et le pompier nous a dit que c'était presque un miracle que personne ne soit mort ce jour-là.»

Il affirme que sa compagnie d'assurance refuse de payer les réparations tant que le bâtiment n'est pas protégé contre les inondations futures. La solution proposée par le syndicat de copropriété est un mur avec une porte étanche au niveau de la rue, ce qui empêcherait le stationnement de se remplir.

«Le projet total est estimé à 800 000 dollars», a lancé M. Groulx.

Les résidents de l'immeuble soutiennent que la Ville devrait prendre en charge le problème, car l'immeuble se trouve à un point bas de Lachine. Un rapport de 2012 a révélé que le réseau d'égouts n'avait pas une capacité suffisante pour gérer tout le développement de la région.

«Il y avait beaucoup d'espaces verts ici en 2012», a soutenu M. Groulx. «Tout a été pavé.»

Le mois dernier, le syndicat de copropriété a demandé à la Cour supérieure du Québec d'autoriser un recours collectif contre la Ville. La mairesse de Lachine, Maja Vodanovic, qui est également responsable du réseau d'aqueduc de Montréal, affirme que le bâtiment n'aurait pas reçu de permis en vertu de la réglementation actuelle.

«Aujourd'hui, nous disposons d'une carte de tous les petits points de l'île et nous examinons systématiquement cette carte avant d'accorder des permis», a mentionné Mme Vodanovic.

Elle n'a pas voulu commenter le dossier, mais a insisté sur le fait que la Ville n'était pas responsable des dommages causés par les inondations.

«Personne ne s'attendait à ce qu'il pleuve une fois tous les 100 ans, une fois tous les 1000 ans, chaque année maintenant», a expliqué Mme Vodanovic. Selon elle, la Ville délivrera les permis pour la nouvelle barrière d'étanchéité le mois prochain. En attendant, les habitants disent qu'ils sont toujours dans l'incertitude, avec leurs condos et leur avenir financier incertain.

Matt Gilmour
Matt Gilmour