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Cette circonscription actuellement représentée par l'ancien ministre libéral Jean-Yves Duclos est dans le viseur du Bloc québécois depuis le début de la campagne.
Le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, s'attend à ce que les électeurs assistent lundi à des luttes serrées au Québec, au cours de la soirée électorale, mais à son avis, son parti ne va pas «en manger une».
«Sortez le popcorn demain soir parce que oui, ça va être serré dans bien des endroits. Ça va être très intéressant comme soirée pour les gens qui aiment la politique comme d'autres aiment le golf ou le football», a-t-il prédit dimanche au cours d'un de ses derniers arrêts de campagne.
Il a choisi d'amorcer son ultime journée de campagne dans la circonscription de Québec-Centre, où il a été de passage à plusieurs reprises au cours de sa tournée électorale. Ce siège, qui était détenu par l'ex-ministre Jean-Yves Duclos au moment du déclenchement de la campagne électorale, est chaudement disputé.
Selon un sondage Pallas commandé par le Bloc, le parti souverainiste récolte 42 % des intentions de vote dans la circonscription, ce qui le place pratiquement au coude à coude avec les libéraux, qui, eux, recueillent 43 % d'appuis.
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Le rejet, par Élections Canada, de la candidature conservatrice dans Québec-Centre semble avoir aidé les bloquistes, toujours selon ce coup de sonde dont la marge d'erreur est de plus ou moins 5,4 points de pourcentage.
Dans le camp libéral, on estime aussi que l'absence des conservateurs dans cette course l'a rendue particulièrement serrée. Or, on fait valoir que les chiffres à l'interne ne pointent pas vers une lutte aussi chaudement disputée que le suggère le sondage Pallas partagé par les bloquistes. Les libéraux n'ont pas voulu dévoiler leurs propres statistiques pour étayer leur propos.
M. Blanchet a laissé entendre que les chiffres pourraient encore être meilleurs. Il a noté que le sondage Pallas, qui a été mené il y a quelques jours déjà, ne prend peut-être pas la pleine mesure d'un vent favorable à son parti qu'il dit sentir en fin de parcours.
La circonscription de Québec-Centre est dans le viseur du Bloc québécois depuis le début de la campagne. Le candidat bloquiste pour Québec-Centre, Simon Bérubé, a d'ailleurs noté qu'il a été le tout premier à être investi dans les rangs bloquistes.
«Chaque jour, c'est du nouveau monde qui nous interpellent, qui nous disent qu'ils nous appuient, a-t-il dit. Alors oui, il y a un vent, il y a vraiment un grand mouvement, je trouve, dans Québec-Centre pour gagner cette campagne-là.»
Selon M. Blanchet, ce vent que le Bloc dit sentir souffle sur bien d'autres endroits au Québec.
«On est partis avec des gens qui disaient ''le Bloc va en manger une''. Puis, encore une fois, on est en train de finir sur notre appétit parce qu'on n'a rien mangé pantoute. On a fait une belle campagne», a-t-il soutenu.
Un peu plus tard dimanche, au cours d'un arrêt de campagne à Drummondville, M. Blanchet est allé plus loin en affirmant que sa formation politique avait affronté, au cours des dernières semaines, «un vent de face».
«Je nous soupçonne d'être meilleurs dans l'adversité. On va tous savoir ça lundi», a-t-il lancé aux côtés du député sortant de Drummond, Martin Champoux.
M. Blanchet a, à nouveau, invité les électeurs qui sont réticents à exercer leur droit de vote à se rendre aux urnes et à faire confiance au Bloc pour défendre les spécificités du Québec à la Chambre des communes.
«On s'est adaptés à la réalité de cette campagne-là. On a entendu ce que les Québécois voulaient et, lorsqu'on a reflété ce que les Québécois voulaient, on a senti, à partir du terrain puis des portes (...) qu'il se passait quelque chose de très positif pour nous», a-t-il dit.
De récents sondages montrent qu'effectivement, les bloquistes ont réussi à faire une remontée de plusieurs points de pourcentage dans les intentions de vote. Bien qu'ils aient réduit l'écart qui les sépare des libéraux, les troupes de Mark Carney restent considérablement en avance à l'échelle du Québec.
Or, M. Blanchet a fait valoir, au cours des derniers jours, que trop d'attention a été portée, tout au long de la campagne, au «tableau indicateur» que sont les sondages «plutôt que sur la ''game''». Il croit que les agrégateurs de sondage pourraient se tromper «dans plein de comtés au Québec».
Chose certaine, les bénévoles et responsables de campagne du Bloc s'activaient dimanche, dans les locaux de circonscription, multipliant les coups de téléphone pour consolider les appuis à la formation politique.
M. Blanchet a encouragé les militants, à chaque arrêt de son 36e jour de campagne, à faire tout en leur possible, jusqu'au dernier instant, pour faire sortir le vote et convaincre les indécis. En plus de ses arrêts à Québec et à Drummondville, le chef bloquiste s'est rendu à Saint-Hyacinthe et, pour finir, dans sa circonscription de Beloeil-Chambly.
Questionné à savoir pourquoi il se rendait dans plusieurs circonscriptions détenues par le Bloc, M. Blanchet a précisé que ce n'est pas parce qu'il craint de les perdre.
«Il y a plein de raisons, souvent très humaines, dans les choix qu'on fait en termes d'arrêts», a-t-il dit. Il a ajouté qu'il n'a «pas peur» pour son propre siège, mais qu'il «devait» aux électeurs de sa circonscription de les visiter une dernière fois avant le jour du scrutin.