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Politique

Le Bloc ne joue pas à la défensive, mais à l'offensive, dit Yves-François Blanchet

«Je joue beaucoup à l'offensive. C'est pas mal dans ma nature. Je veux autant de sièges que possible.»

Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet, alors qu'il s'adressait aux médias, mercredi, à La Prairie, en Montérégie. LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi
Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet, alors qu'il s'adressait aux médias, mercredi, à La Prairie, en Montérégie. LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi
Émilie Bergeron
Émilie Bergeron / La Presse canadienne

Le chef bloquiste Yves-François Blanchet réfute toute suggestion voulant qu'il joue à la défensive plutôt qu'à l'offensive au cours des derniers jours de la campagne électorale. 

«C'est votre analyse, pas la mienne», a-t-il répondu mercredi à un journaliste qui laissait entendre, en prémisse d'une question, que M. Blanchet était sur la défensive puisqu'il passait sa 32e journée de campagne à visiter des circonscriptions que le Bloc souhaite préserver dans le 450.

«Je joue beaucoup à l'offensive. C'est pas mal dans ma nature. Je veux autant de sièges que possible», a ajouté le chef bloquiste.

M. Blanchet a fait son premier arrêt de la journée de mercredi à La Prairie aux côtés de son député sortant et candidat Alain Therrien.

Le chef bloquiste s'est fait demander par deux autres journalistes, mercredi, s'il avait des craintes de subir des pertes en banlieue montréalaise et si, en l'occurrence, il multipliait les efforts pour y préserver les acquis de son parti. 

«Je viens de dire exactement le contraire. On est dans le 450 pour gagner des sièges, pour renforcer des sièges qui sont à nous et parce que j’ai une entrevue à midi à Montréal», a rétorqué M. Blanchet, qui se rendait aux bureaux du quotidien «La Presse» pour une table éditoriale.

Au cours des dernières semaines, l'avance dont jouissaient les bloquistes sur les libéraux dans les intentions de vote au Québec a fondu comme neige au soleil. Les troupes de Mark Carney ont pris les devants.

Selon un sondage Léger publié mardi, les libéraux recueillent 42 % d'appui dans la province, contre 26 % pour le Bloc. Le parti souverainiste a toutefois réussi, dernièrement, à réduire l'écart de plusieurs points de pourcentage.

Marie-Noëlle Closson-Duquette, candidate bloquiste dans une autre circonscription visitée mercredi par M. Blanchet, estime que «les choses bougent beaucoup» depuis environ une semaine et demie.

«Je pense qu'on fait mentir les sondages sur le terrain», a soutenu celle qui se présente dans la circonscription de Thérèse-De Blainville.

À son avis, le contexte de guerre tarifaire avec les États-Unis ne favorise pas nécessairement les libéraux puisque la riposte canadienne est considérée par plusieurs entrepreneurs de la région comme étant «mal ciblée».

«C'est sûr qu’ils sont préoccupés par les tarifs, mais en même temps, je suis allée dans des entreprises où on me disait ‘’bien là, on subit des contre-tarifs qu'on ne devrait pas subir''», a-t-elle raconté.

M. Blanchet estime que les libéraux commencent à avoir des inquiétudes. «Tout est extrêmement volatile dans une campagne sans précédent. On dit tout le temps (que) chaque campagne est unique, mais (dans) celle-ci, la capacité de prévoir, même des grands experts, pour moi, elle est largement défiée», a-t-il dit.

Ainsi, le chef bloquiste est d'avis que «tout peut encore se jouer». «Un électeur qui est passé d'une position A à une position B peut encore, peut-être, bouger, et il y a encore un nombre significatif de gens dont le choix n'est pas fait», a fait valoir M. Blanchet.

M. Therrien, qui tente de se faire réélire dans La Prairie, a indiqué qu'il consacre surtout ses énergies dans le porte-à-porte, lui qui dit avoir frappé à 5000 portes. «Alors, je peux parler du pouls de la population. Je les rencontre, je leur parle et on discute. Et sur le terrain, ça va très bien», a-t-il affirmé.

L'agrégateur de sondages Canada 338 prédit une course à deux très serrée entre M. Therrien et le candidat libéral Jacques Ramsay. Les marges d'erreur sont toutefois très élevées pour ce type de projections, se situant aux alentours de 8 %.

M. Therrien, qui a mentionné en être à sa huitième campagne électorale, estime qu'il arrive à rallier dans le giron bloquiste des électeurs indécis.

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«Vous seriez surpris du nombre de personnes qu’on va convaincre», a-t-il lancé à l'adresse des journalistes.

Le candidat a ajouté qu'il prend le temps de répondre aux questions que lui posent les électeurs, notamment sur l'utilité du Bloc québécois. Un homme qui déjeunait dans un restaurant de La Prairie où M. Blanchet est entré, Martin Cozic, lui a notamment posé une question dans cette veine, notant que le Bloc n'aspire pas à former le gouvernement.

«Quand on est dans l'opposition, si on est inutile, le NPD a toujours été inutile, les conservateurs sont inutiles depuis dix ans», a répliqué le chef bloquiste.

Un autre client du restaurant a, de son côté, remercié M. Blanchet pour son travail.

Le chef bloquiste s'est également rendu aux côtés d'un autre député sortant du Bloc qui tente de se faire réélire, Luc Désilets, cette fois-ci dans Rivière-des-Mille-Îles.

En point de presse à Saint-Eustache en compagnie de M. Blanchet, M. Désilets a assuré que «ça roule à merveille» pour sa campagne. «Je vous dirais que la réception, elle est aussi bonne qu'elle ne l'était en 2021 et 2019», a-t-il dit en faisant allusion aux deux dernières élections fédérales.

M. Désilets a noté que le chef libéral, Mark Carney, s'est rendu dans sa circonscription, affirmant que «ça s'est fait hyper rapidement» et que sa candidate locale brillait par son absence.

Comme M. Carney l'a fait il y a une semaine, M. Blanchet a visité les installations de Nova Bus, qui construit des autobus urbains.

Il a conclu sa 32e journée de campagne en aidant sa candidate Marie-Noëlle Closson-Duquette à distribuer des brochures à la gare de Sainte-Thérèse.

Il y avait toutefois peu d'affluence au moment où le chef bloquiste a effectué son passage et plusieurs passants n'ont pas voulu s'arrêter pour écouter ce que M. Blanchet et Mme Closson-Duquette avaient à dire. Il n'est pas clair si c'est la présence de journalistes qui les a rebutés. D'autres ont souri aux deux politiciens.

Mme Closson-Duquette, avocate de formation qui était, jusqu'à tout récemment, présidente de la Chambre de commerce de Thérèse-De Blainville, croit que son implication de longue date dans sa communauté l'aide dans sa campagne.

Celle qui a été conseillère municipale de Sainte-Thérèse a confié avoir été approchée par la députée bloquiste sortante de la circonscription, Louise Chabot, pour défendre les couleurs du Bloc.

Mme Chabot, qui a décidé de prendre sa retraite de la vie politique, épaule la candidate dans sa campagne.

Émilie Bergeron
Émilie Bergeron / La Presse canadienne