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«Tout le monde a un examen de conscience à faire et il n'y a pas de meilleure journée pour le faire que le Jour de la Terre.»
Les électeurs achètent «de moins en moins» le «mensonge éhonté» voulant que, pour faire face à l'administration américaine de Donald Trump, un oléoduc doive traverser le Canada en passant par le Québec, croit le chef bloquiste Yves-François Blanchet.
«La grande arnaque du début de la campagne, le mensonge éhonté qu'on a servi aux Québécois pendant un moment d'inquiétude et d'incertitude, nous allons continuer à le dénoncer coûte que coûte», a-t-il lancé mardi en point de presse à La Malbaie, dans la région de Charlevoix.
Il est clair aux yeux de M. Blanchet que les libéraux et les conservateurs «ont trahi la jeunesse» en plaidant pour l'accroissement de l'exploitation pétrolière.
«Tout le monde a un examen de conscience à faire et il n'y a pas de meilleure journée pour le faire que le Jour de la Terre», a dit le chef bloquiste.
Accompagné de son candidat et ancien responsable de la campagne Climat-Énergie pour Greenpeace, Patrick Bonin, M. Blanchet a insisté sur ses engagements électoraux en matière d'environnement.
Le Bloc québécois entend présenter un projet de loi pour protéger la «souveraineté environnementale» du Québec.
Cela vise à garantir que les lois et règlements de la province aient préséance sur le gouvernement fédéral, notamment si Ottawa voulait imposer un pipeline traversant le Québec.
Le Bloc promet aussi de déposer un autre projet de loi visant, celui-là, à empêcher le fédéral d'affaiblir ses lois environnementales.
La formation politique voudrait aussi l'adoption d'un «test climat». Cette initiative aurait pour but que toute décision gouvernementale soit évaluée selon son impact sur la capacité du Canada à respecter, ou non, ses cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre en vertu de l'Accord de Paris.
Le Bloc québécois estime que l'enjeu du réchauffement climatique a été mis de côté durant cette campagne électorale.
«Trump est éminemment temporaire. Les enjeux environnementaux sont éminemment permanents», a dit M. Blanchet au cours d'une mêlée de presse à Québec.
«C'est juste que c'est plate dans le contexte actuel. Tsé le monde se disent ''Ah non, il faut s'occuper de Trump''. Il ne faut pas oublier les autres enjeux», a-t-il ajouté.
Le chef bloquiste a souligné que la construction d'un oléoduc peut prendre une dizaine d'années. Ainsi, il a fait valoir qu'un éventuel pipeline reliant le Canada d'ouest en est ne pourrait voir le jour qu'après la fin du mandat de M. Trump.
M. Blanchet a tenu sa mêlée de presse dans la circonscription de Beauport-Limoilou, où le Bloc bataille fort pour préserver ses acquis.
M. Blanchet s'est également arrêté mardi à Yamachiche, dans la circonscription de Berthier-Maskinongé, où les néo-démocrates tentent de regagner le siège aux dépens des bloquistes. Jagmeet Singh a, dans cet effort, ramené dans l'arène l'ex-députée bien connue Ruth Ellen Brosseau pour tenter de déloger le député sortant du Bloc, Yves Perron.
La course s'annonce serrée, si l'on se fie à Canada338. Les bloquistes recueilleraient 31 % d'appui, suivis de près par les néo-démocrates (27 %) et les libéraux (26 %).
«Ce n’est pas ce qu'on sent sur le terrain», juge M. Perron, qui a accompagné M. Blanchet au cours d'une visite d'entreprise à Yamachiche.
Le candidat s'est montré confiant d'être réélu, mais a assuré que le Bloc «a suffisamment de respect pour les électeurs pour ne pas les prendre pour acquis».
M. Blanchet a, de son côté, réfuté toute idée voulant qu'il se rende à Yamachiche parce qu'il craint que son parti subisse une défaite. «Chaque fois que nous arrêtons quelque part, vous créez tout un narratif», a-t-il lancé, en anglais, à un journaliste anglophone.
La veille, il s'était défendu d'avoir reconnu que les bloquistes pourraient perdre des sièges parmi les 33 qu'ils détenaient au moment du déclenchement de la campagne électorale. En entrevue à «Tout le monde en parle», le chef bloquiste avait soutenu que sa formation politique pourrait être efficace en faisant élire 25 députés, mais qu'il préférerait qu'il y en ait 35.
Mardi soir, M. Blanchet est revenu sur cette question au cours de sa participation à la baladodiffusion de l'animateur Jean-Charles Lajoie. Quand il s'est fait demander si une «victoire» se chiffrait à moins de 29 sièges ou plus, le chef bloquiste a indiqué qu'il était dans le camp de ceux qui espèrent rafler plus de 29 circonscriptions.
L'entreprise visitée par MM. Perron et Blanchet à Yamachiche, Duchesne, est touchée par la guerre commerciale opposant le Canada à l'administration américaine de Donald Trump.
Spécialisée dans la fabrication de matériaux de construction, tels que des treillis métalliques et des clous, Duchesne a dû revoir son approvisionnement en matériaux qui lui sont nécessaires. Par exemple, l'entreprise avait recours à de l'aluminium provenant des États-Unis, mais ces produits sont frappés de droits de douane.
«Présentement, les (autres) sources sont trouvées. C'est vraiment les délais pour avoir la matière qui devient un problème. Donc on vit présentement sur des profitabilités qui sont très, très minimes et même déficitaires», a résumé le président de Duchesne, Christian Dauphinais.
Le Bloc estime que les libéraux s'empressent de promettre d'aider l'industrie automobile de l'Ontario, mais ne déploient pas autant d'efforts pour soutenir des entreprises du Québec.