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Une mère française et sa fillette de 7 ans pourraient être des victimes collatérales d'un conflit lié au crime organisé.
Les autorités ont officialisé la mort d’une mère française de 43 ans et de sa fillette de 7 ans dans l’incendie d’origine criminelle d’un immeuble du Vieux-Montréal, samedi, quelques heures après avoir finalement maîtrisé les flammes. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’a pas de raisons de croire qu’il y a des victimes additionnelles.
«Non, on n’est pas sûr à 100%», a commenté l’inspecteur David Shane lors d’une mise à jour en mêlée de presse, «mais nos informations nous poussent à avoir un peu d’optimisme», a-t-il poursuivi.
Selon la police, 25 personnes étaient dans l’édifice au moment du déclenchement de l’incendie. Outre les corps des deux victimes françaises identifiées par le bureau du coroner, soit Léonor Geraudie et Vérane Reynaud-Geraudie, les 23 autres personnes ont été retracées. Deux d’entre elles ont été blessées, dont une qui était toujours soignée à l’hôpital samedi.
Le Service de sécurité incendie (SIM) a réussi à sauver une des personnes présentes dans l’immeuble in extremis, ce qui a poussé le chef des opérations, Martin Guilbault, à féliciter son équipe au bout de plus de 24 heures d’intervention. Qu'est-ce qui aurait permis de sauver davantage de vies? Seule l'enquête du SPVM le déterminera, dit-on.
Noovo Info a obtenu la confirmation qu'une hypothèse étudiée serait celle d'un conflit lié au crime organisé. La Presse a d'abord rapporté samedi que l’incendie qui a ravagé cet immeuble patrimonial du Vieux-Montréal pourrait être une conséquence d'un affrontement relié à trois groupes de crime organisé.
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Plus tôt en après-midi le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a indiqué que l'enquête concernant cet événement pourrait être combinée avec celle sur l'autre incendie mortel survenu l'année dernière dans le même secteur.
Selon le rôle d'évaluation foncière de la Ville de Montréal, l'immeuble où s'est produit l'incendie suspect, qui s'est déclenché dans la nuit de jeudi à vendredi, appartiendrait à Emile Benamor, qui possédait aussi le bâtiment patrimonial de la place D'Youville qui a été ravagé par un incendie en mars 2023. Ce brasier avait fait sept victimes.
«Mon cabinet ce matin (samedi) a parlé au coroner en chef (Reno) Bernier. On va voir de quelle façon on pourrait combiner ces deux malheureux événements dans une même enquête pour accélérer le processus», a affirmé M. Bonnardel, lors d'un point de presse samedi après-midi, à proximité du lieu de l'incendie.
L'enquête du coroner concernant l'incendie de la place d'Youville avait été mise en suspens jusqu'à la fin de l'enquête criminelle du SPVM.
Le dernier brasier s'est déclaré vers 2 h 40 vendredi, dans un édifice de trois étages situé sur la rue Notre-Dame Est, près de la rue Bonsecours. Il a été maîtrisé entre 2 h et 3 h au petit matin samedi, a précisé le porte-parole du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), George Bele.
À la suite du second incendie, le SIM a visité tous les autres édifices appartenant à Emile Benamor, vendredi et samedi. «Tous les édifices de M. Benamor ont été visités et tout est conforme, sauf une infime partie» qui ne pose pas de problème de sécurité, selon Martin Guilbault du SIM.
Ce qui est certain aux yeux de M. Guilbault et du SIM, c'est que, même si l'état des chambres d'une auberge de jeunesse qu'abritait l'immeuble de M. Benamor laissait à désirer ou qu'elles manquaient de fenêtres, comme l'ont avancé des clients dans des témoignages, ce ne fut pas un des enjeux déterminants vendredi.
«Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur les fenêtres dans les chambres», a dit M. Guilbault. «En matière de sécurité et incendie, une fenêtre ne peut pas être utilisée comme un moyen d’évacuation.»
Autrement, on n'est pas encore certain du côté des autorités à savoir si le système d'alarme à fonctionner, mais on croit que des mesures prises pour améliorer la sécurité de l'édifice centenaire dans les dernières années à contribué «à sauver des vies».
Alain Vaillancourt, membre du comité exécutif responsable de la Sécurité publique à la Ville de Montréal, a réitéré lors d'un point de presse an après-midi que le bâtiment où a eu lieu l'incendie était sécuritaire.
«Le SIM a annoncé (vendredi) que dans la dernière année, ils ont fait des inspections, il y a eu des non-conformités, elles ont été corrigées avec des mises en demeure. Et le SIM (vendredi) a jugé que le bâtiment était sécuritaire», a-t-il déclaré.
J’ai rencontré les équipes sur le terrain du @SPVM et du @MTL_SIM. Une scène terrible, je pense évidemment aux victimes et à leurs proches.
— François Bonnardel (@fbonnardelCAQ) October 5, 2024
Le travail se poursuit d’ailleurs pour sécuriser les lieux et ainsi permettre aux policiers d’avoir accès à la scène. Le bilan des… pic.twitter.com/fBrI5zJuus
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s'est désolée de voir l'histoire se répéter avec le même propriétaire, plus d'un an après l'incendie de la place D'Youville.
«C'est une situation qu'on trouve absolument déplorable, qu'on ne souhaiterait jamais qu'il y ait ce genre de situation deux fois en deux ans», a-t-elle déclaré en point de presse vendredi après-midi.
L’enquête du SPVM sur la scène de crime est commencée, avec l’aide d’un ingénieur et de l’équipe de la Ville de Montréal La police invite la population à communiquer avec elle en cas d’information pertinente qui pourra faire avancer l’enquête, à laquelle le SPVM ne voudrait pas nuire en donnant plus de détails sur la cause de l’incendie
Avec des informations de Frédéric Lacroix-Couture pour La Presse canadienne.