Dans la publication publiée sur TikTok, Mme Abbatiello raconte qu’elle et ses enfants marchaient sur la rue d’Auteuil, où se trouve la Maison Dauphine - un point d’aide pour les jeunes en situation d’itinérance.
La mère de famille affirme avoir aperçu «plein de monde qui se piquaient et qui fumaient du crack», ainsi que plusieurs tampons et préservatifs jonchant le sol.
«C’est dégueulasse. C’est beau qu’on aide les gens qui consomment, mais il y a un moyen de faire ça autrement qu’en donnant cet exemple à des enfants. Et pour les touristes, on a l’air de quoi?»
Une vidéo dénoncée
Cette déclaration a soulevé l’indignation de la travailleuse de rue de Montréal Annie Archambault, également populaire sur TikTok.
En colère, elle réplique que Pizza Salvatoré a pourtant donné plusieurs pizzas à son organisme.
«Mon organisme communautaire dessert qui? Les personnes qui consomment des drogues par injection et inhalation. Ta compagnie est allée porter ça aux gens que t’es en train de basher sur TikTok. C’est tu pas fu**ing ironique?» s’est insurgée Mme Archambault.
Pizza Salvatoré se dissocie de ces propos
Interrogée par Noovo Info, la sœur de Katarina Abbatiello, Élisabeth, confirme que Pizza Salvatoré a donné plus de 12 000 pizzas à des organismes en lien avec l’itinérance.
«On essaie de faire notre part en tant que citoyens corporatifs. On ne voudrait pas inciter les gens à la haine, à la division ou à la peur par rapport aux personnes en situation d’itinérance. C’est pourquoi la vidéo a été retirée», a déclaré la copropriétaire de la célèbre chaîne de pizzérias québécoises.
La Maison Dauphine se défend
Le directeur général de la Maison Dauphine, David Bérubé, a également réagi. Bien qu’il admet qu’il est possible d’assister à des scènes «un peu traumatisantes» devant l'établissement, il affirme que les intervenants sont toujours présents s’il se passe quelque chose.
«Des fois ça brasse, des fois les policiers viennent. Au moins on est là quand il se passe quelque chose, on peut intervenir.»
En ce qui concerne le manque de propreté dénoncé par Mme Abbatiello, M. Bérubé indique que la neige vient tout juste de fondre et que le ménage du printemps n’a pas encore eu lieu.
De son côté, Kevin est un usager de la Maison Dauphine. Il assure que personne «n’est en danger en passant devant l'organisme».
«Ils ne peuvent quand même pas nous mettre dans une tour. Mais est-ce qu’un enfant peut voir des choses qui ne sont pas pour son âge? Ça, ça se peut», a-t-il nuancé.
Alors que le CIUSSS de la Capitale-Nationale est sur le point de mettre à jour ses chiffres sur l’itinérance, avec son dénombrement qui aura lieu dans la nuit de mardi à mercredi, M. Bérubé demande plus d’action de la part du CIUSSS. Il martèle que l’itinérance est en hausse dans la Vieille Capitale et qu’il faudra prendre des actions concrètes pour faire face à la situation.
Lors de son dernier dénombrement en octobre 2022, le CIUSSS avait compté 927 personnes en situation d’itinérance dans la ville.
Voyez le reportage de Mathieu Boivin dans la vidéo.
