Notons que les infrastructures du système de gestion des eaux de Trois-Rivières sont archaïques. Les eaux sanitaires et les eaux de pluie ne sont pas séparées, elles empruntent le même canal. Donc, lors de forte pluie ou de fonte de neige, les tuyaux s’engorgent rapidement ce qui cause des refoulements d’égout dans les maisons ou des déversements d’eaux usées dans le fleuve.
«Si on ne prend pas les deux crises de front, si on n’admet pas que ce sont des crises avec toute la portée que ça signifie on s’expose à ne jamais les régler», rapporte le maire Lamarche en entretien avec Noovo Info.
Toutefois, André Bélanger, directeur général de la Fondation Rivières, est d’accord avec le ministère de l’Environnement et estime que ces «crises» ne sont pas une raison valable pour polluer davantage le fleuve.
«Si vous voulez agrandir, c’est à vous de le financer et oui c’est couteux», plaide-t-il.
Le maire est au courant qu’il faut s’attaquer aux infrastructures, il rappelle d’ailleurs que des travaux pour séparer les égouts pluviaux aux égouts sanitaires sont déjà enclenchés dans l’est de la ville. Mais, il souligne que ces projets prendront du temps et de l’argent. Et en attendant, la crise de l’itinérance et de l’habitation prend de l’ampleur.
«En ce moment il y a des gens qui couchent dehors! […] En ce moment ma solution sur la crise de l’habitation c’est un moratoire sur la construction de nouveau logement. Ça n’a pas de sens», souligne le maire Lamarche.
Selon M. Bélanger, le maire pourrait réduire le problème des eaux usées en demandant aux citoyens de rediriger leurs gouttières vers leur terrain plutôt que vers les égouts. Une solution qui permettrait de «réduire 15 à 20% de l’eau pluviale qui se mélange aux eaux sanitaires», estime le directeur général de la Fondation Rivières.
Il faudrait également que la Ville mise sur des projets de parcs éponges en aménageant davantage de zones qui absorberont les eaux de pluie.
Voyez le reportage de Valérie Gendron dans la vidéo.