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M. Carney se dit «très lucide» à propos de la Chine, deuxième économie mondiale et deuxième partenaire commercial du Canada.
Le chef libéral, Mark Carney a choisi le site emblématique des chutes Niagara, en Ontario, pour rappeler aux Canadiens qu'il est, à son avis, le mieux placé pour agir en temps de crise face à l'administration Trump aux États-Unis.
«L'on doit se préparer au pire», a-t-il dit du haut d'un balcon d'un hôtel avec les chutes en arrière-plan et la vue sur le poste frontalier et de la ville portant le même nom dans l'État de New York, de l'autre côté.
«Les menaces tarifaires du président Trump, les tarifs sur l'acier, les tarifs sur les véhicules, les tarifs envisagés sur le bois d'œuvre et les produits pharmaceutiques et tous les tarifs (droits de douane) menacent nos travailleurs, nos entreprises, nos retraités», a déclaré d'entrée de jeu M. Carney en conférence de presse, sans faire de nouvelle annonce.
Les résidents de la circonscription fédérale de Niagara Falls—Niagara-on-the-Lake y sont inquiets, tant pour leur industrie du tourisme que leur secteur manufacturier.
Depuis le début de la campagne électorale, la menace que laisse planer le président américain sur l'économie et la souveraineté canadienne a pris toute la place, au point d'être la question de l'urne de l'avis de plusieurs experts.
Toutefois, le Canada doit aussi faire face à des tensions croissantes avec son deuxième partenaire commercial, mais sur plusieurs fronts, d'autant plus inquiétants.
«La Chine est la deuxième économie mondiale et notre deuxième partenaire commercial, mais c'est aussi un pays source d'ingérence étrangère au Canada. Il s'agit d'un partenaire militaire de la Russie et la Chine menace quelques pays d'Asie, y compris Taïwan», a déclaré M. Carney, tout en soulignant une autre préoccupation majeure.
«Pour nous, au Canada, la Chine menace l'Arctique et c'est une des raisons pour lesquelles nous commençons d'investir avec l'Australie et d'y renforcer notre présence», a déclaré le chef du Parti libéral du Canada (PLC), en référence à un partenariat pour la mise sur pied d’un système de radar sophistiqué de surveillance de l’Arctique.
À 10 jours du vote, tandis que des Canadiens commençaient vendredi à voter par anticipation, la cadence de la campagne du chef libéral a pris une tournure nettement plus accélérée.
M. Carney avait plusieurs arrêts de campagne à venir en Ontario, là où les votes compteront sans doute le plus pour les libéraux et les conservateurs, qui aspirent à former le prochain gouvernement.
Même les avions des deux chefs de partis se sont retrouvés au même point de départ sur le tarmac de l’aéroport Montréal-Trudeau en matinée.
Mark Carney y a été accueilli par des dizaines de partisans, plusieurs agitant des drapeaux du Canada ou affichant des bannières en soutien au chef libéral. Ils scandaient «Carney! Carney!» à l’arrivée de son autobus de campagne.
M. Carney est allé à leur rencontre. Il a discuté avec eux et a serré des mains, en plus de poser pour des photos, ce que l’on voit de plus en plus en cette fin de campagne.
Au lendemain du deuxième et dernier débat des chefs, qui s’est terminé dans le chaos dans la salle de presse, le chef libéral a été appelé à se prononcer sur la suggestion du chef bloquiste, Yves-François Blanchet, en matinée, d'abolir la Commission des débats des chefs, financée par les contribuables.
La gestion des débats a été critiquée. Celui de mercredi, en français, a été devancé de deux heures, au dernier moment, pour éviter un conflit d'horaire avec un match de hockey important des Canadiens de Montréal, qui se sont finalement taillé une place pour les séries éliminatoires de la LNH. Ensuite, il y a eu l'exclusion du Parti vert, le matin même de l'évènement, parce qu'il ne répondait plus à tous les critères.
Le débat du lendemain s'est aussi terminé dans le chaos total. La présence de représentants de Rebel News a forcé l’annulation des mêlées de presse des chefs pour des raisons de sécurité.
«Les débats eux-mêmes étaient bien structurés et modérés», a souligné Mark Carney tout en reconnaissant l'aspect «malheureux» entourant les conférences de presse des chefs après les débats, annulées ou monopolisées par des militants d'extrême droite.
«Il y a un avantage d'avoir une commission indépendante qui prend des décisions, mais ce serait une bonne idée d'avoir une période de réflexion», a affirmé M. Carney, «d'un comité ou autre aspect du parlement, pour se pencher sur une réforme».
Ce dernier n'a pas voulu se prononcer sur la présence des militants de Rebel News et de Juno Media qui ont monopolisé les questions après le premier débat des chefs, sur des sujets différents que les thèmes abordés.
«Pour un politicien, de faire des jugements sur la qualité des médias, ça me rend mal à l'aise», a-t-il indiqué en expliquant sa préférence pour un processus plus large.