Le NPD dévoile sa plateforme électorale non chiffrée pour le Québec

«Les gens ont besoin de néo-démocrates pour empêcher Mark Carney ou Pierre Poilievre de couper dans nos services, et sacrifier ce que nous sommes et qui nous est cher, a expliqué Jagmeet Singh, entouré de plusieurs candidats néo-démocrates. C’est le temps d’investir davantage en santé et pas de couper.»

Il a également prôné l'importance d’un gouvernement minoritaire pour «protéger les Québécois».  

«Les Québécois sont mieux servis quand ce n’est pas qu’un seul parti au pouvoir à Ottawa, a-t-il ajouté. Toutes les choses dont nous sommes fiers quand on parle des programmes sociaux sont des choses où les néo-démocrates étaient au pouvoir et (pour lesquelles) on a forcé le gouvernement à mettre en œuvre.»

Le chef adjoint du NPD et candidat dans Rosemont-La-Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, a martelé la nécessité de protéger les ressources naturelles et de donner une personnalité juridique pour le fleuve Saint-Laurent. 

«Les dérives du développement industriel font pression sur les écosystèmes aquatiques déjà fragiles et menacent des espèces, a soutenu M. Boulerice. Si on veut faire respecter les droits humains, il faut faire respecter les droits de notre terre mère.»

Il a indiqué qu’un gouvernement néo-démocrate élaborera, dans les 100 premiers jours de son mandat, un projet de loi pour protéger l’eau douce canadienne, afin «qu’elle ne se retrouve jamais au milieu des négociations» avec les États-Unis.

«Au Québec, notre eau c’est comme la gestion de l’eau, ce n’est pas négociable», a-t-il martelé. 

Il s’est attaqué au Bloc Québécois en le décrivant comme un parti «inutile à Ottawa» qui «passe son temps à parler d’enjeux symboliques, comme la monarchie». 

«Le Québec doit avoir des pouvoirs spécifiques»

La plateforme du NPD aborde les enjeux de la crise du logement en promettant notamment de bannir l’achat de logements abordables «par des géants de l’immobilier» et de bâtir au moins 120 000 logements sociaux et abordables à travers le Québec. 

Le parti souhaite également redéfinir la relation entre Ottawa et Québec en assurant un «fédéralisme asymétrique, coopératif et respectueux». 

«Le Québec doit avoir des pouvoirs spécifiques et une marge de manœuvre particulière, stipule la plateforme du NPD. Le rapatriement de la Constitution en 1982 sans la signature du Québec est une erreur historique.»

La plateforme parle aussi de la protection de la culture québécoise et de la langue française en assurant entre autres le bilinguisme des juges siégeant sur les cours fédérales et en investissant davantage dans les programmes de francisation. 

Concernant l’immigration, les néo-démocrates proposent un transfert de 100 millions $ par année à destination de la Belle Province pour l’aider à faire face à l’augmentation du nombre de demandeurs d’asile. 

Sur le plan environnemental, le NPD veut permettre au Québec de vendre son hydro-électricité au reste du pays plutôt qu’aux États-Unis par la création d'un réseau national électrique et d’empêcher tout pipeline de traverser le Québec sans l’accord de la population. Il balaie l’idée d’un troisième lien dans la Capitale nationale tout en assurant le financement d’un tramway financé davantage par le fédéral.

Combattre la désinformation

M. Singh est revenu sur l’annulation des conférences de presse après le débat des chefs en anglais de jeudi soir, et a réitéré ses critiques au sujet de la présence d’organisations d’extrême droite comme Rebel News à ce genre d'événement. La présence de ce type d'organisations lors de la conférence de presse qui a suivi le débat des chefs en français mercredi soir, a suscité la controverse et provoqué l'annulation des points de presse suivant le débat en anglais. 

«Les organismes qui font la promotion de la désinformation sont vraiment dangereux, car c’est une menace sur notre démocratie, a affirmé M. Singh. On ne doit pas donner une plateforme pour les gens comme ça.»

Questionné à propos du bon fonctionnement de la Commission des débats des chefs, M. Singh a ouvert la possibilité de se pencher sur la question après les élections.