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Politique

Une cinquantaine de candidats autochtones tenteront de se faire élire le 28 avril

Une urne électorale est visible avant l'élection fédérale de 2019 aux bureaux d'Élections Canada à Gatineau, au Québec, le vendredi 20 septembre 2019.
Une urne électorale est visible avant l'élection fédérale de 2019 aux bureaux d'Élections Canada à Gatineau, au Québec, le vendredi 20 septembre 2019.
Brittany Hobson
Brittany Hobson / La Presse canadienne

Maintenir les efforts de réconciliation entre les communautés autochtones et non autochtones, répondre aux appels à l'aide des électeurs et unir les Canadiens sont quelques-unes des raisons pour lesquelles les candidats autochtones disent se présenter aux élections fédérales.

Le nombre de candidats autochtones en lice a diminué par rapport à la campagne de 2021, lors de laquelle un nombre record de candidats des Premières Nations, des Inuits et des Métis avaient tenté de se faire élire.

Une analyse révèle qu'au moins 55 candidats se sont déclarés autochtones cette année, contre 75 estimés lors des dernières élections.

La Presse Canadienne a contacté chaque parti et analysé leurs sites web. Certains n'ont pas répondu, et les conservateurs et le NPD n'ont pas précisé comment, ni s'ils vérifiaient l'identité autochtone.

Les candidats au scrutin du 28 avril affirment qu'il n'a jamais été aussi important pour les Autochtones de participer à la politique fédérale.

Une experte se dit peu surprise de constater une baisse d'intérêt pour les candidats autochtones en politique fédérale, car il s'agit d'élections anticipées en pleine guerre commerciale avec les États-Unis et les enjeux autochtones ont reçu peu d'attention. 

«Nous sommes bien loin du rapport de la Commission de vérité et réconciliation de 2015 et des premières informations sur la présence de tombes anonymes sur plusieurs anciens sites de pensionnats, qui reflétaient vraiment l'intérêt du public pour les enjeux touchant les peuples autochtones au Canada», a expliqué Julie Simmons, professeure agrégée de science politique à l'Université de Guelph.

Voici un aperçu de certains candidats:

Parti conservateur du Canada

James T. Arreak, un Inuit de Pond Inlet qui est candidat pour la première fois, espère que le Nunavut deviendra bleu pour la première fois en dix ans. Le NPD détient l'unique siège du territoire depuis 2019.

M. Arreak a déclaré que son père lui avait appris l'importance de l'éducation et de redonner à la communauté.

«Se présenter en politique est ma façon d'aider ou de vouloir aider les gens.»

Il a déclaré que le programme du Parti conservateur correspond à ses valeurs, notamment la gestion responsable des ressources, le respect des générations futures et la collaboration à des solutions innovantes.

S'il est élu, M. Arreak prévoit amener sa culture et ses expériences à Ottawa pour défendre les intérêts des Nunavutois.

«C'est pourquoi j'ai mis mes valeurs inuites au cœur de ma campagne, car c'est ce que je vais utiliser pour démontrer à Ottawa que je suis ici pour être une voix inuite», a-t-il soutenu.

Le parti n'a pas répondu aux demandes de renseignements sur le nombre de ses candidats autochtones. La Presse Canadienne en a recensé sept.

Parti libéral du Canada

Cela fait dix ans que Rebecca Chartrand a inscrit son nom sur le bulletin de vote dans la circonscription la plus septentrionale du Manitoba, Churchill-Keewatinook Aski.

Lors des élections de 2015, elle a failli détrôner Niki Ashton, députée néo-démocrate de longue date en obtenant 42 % des voix, trois point de pourcentage de moins que la gagnante.

Mme Chartrand, qui est Anishinaabe, Inninew, Dakota et Métis, a occupé divers postes de direction dans les domaines de l'éducation et du travail sans but lucratif. Elle est actuellement présidente et directrice générale d'Indigenous Strategy, un cabinet de conseil en gestion.

Rebecca Chartrand a dit que le parti lui avait demandé de se représenter parce qu'elle est reconnue pour sa capacité à bâtir des ponts entre les peuples autochtones et non autochtones.

«En tant que femme des Premières Nations, je vis et respire la réconciliation», a-t-elle confié.

«Ce n'est pas un travail. C'est un appel. Il s'agit de trouver un but et une position où nous pouvons créer de meilleurs résultats non seulement pour les peuples autochtones, mais pour le reste du Canada.»

La circonscription est l'une des plus vastes du Canada, les Autochtones représentant 75 % de la population.

Mme Chartrand a déclaré que les voix autochtones doivent être entendues à Ottawa. Niki Ashton n'est pas autochtone.

«Si nous ne pouvons pas nous représenter en tant qu'Autochtones (à la Chambre des communes), alors où le serons-nous au pays?»

Mme Chartrand souligne que les libéraux ont fait preuve d'un réel engagement envers la réconciliation et que les progrès réalisés au cours de la dernière décennie ne peuvent être freinés.

Tout candidat autochtone élu doit maintenir l'élan visant à remédier aux préjudices historiques causés aux communautés autochtones par les décideurs politiques, selon Frank Deer, professeur à la Faculté d'éducation de l'Université du Manitoba.

«De nombreux secteurs d'activité publique ont permis à la réconciliation d'éclairer leurs actions. Nous avons continué à découvrir des choses sur notre passé et notre présent», a-t-il indiqué.

Le Parti libéral n'a pas répondu aux demandes de renseignements concernant le nombre de ses candidats autochtones. La Presse Canadienne en a recensé 15.

Nouveau Parti démocratique

Le député sortant Blake Desjarlais en est venu à considérer son travail en politique comme une forme de réduction des préjudices.

«Mon travail au Parlement consiste à m'assurer que les pires conséquences pour les peuples autochtones ne se produisent pas sans opposition. Il est extrêmement important pour les peuples autochtones non seulement de comprendre les lois qui sont élaborées autour d'eux ou à leur sujet, mais aussi d'influencer leur mise en œuvre», a-t-il souligné.

M. Desjarlais, qui a grandi dans la colonie métisse de Fishing Lake, dans le nord de l'Alberta, est entré dans l'histoire en 2021 en devenant le premier député ouvertement bispirituel après avoir remporté le siège d'Edmonton Griesbach.

L'un de ses objectifs cette fois-ci est d'accroître la participation électorale, en particulier dans les communautés autochtones.

Les données d'Élections Canada indiquent que la participation électorale des Premières Nations était de 44 % lors des dernières élections. Pour les communautés inuites, elle était de 32 % et pour les établissements métis de l'Alberta, de 41 %.

Le NPD affirme avoir 20 candidats autochtones.

Autres partis

Le Bloc québécois affirme avoir deux candidats autochtones.

Du côté du Parti vert du Canada, on en recense 11. 

Le Parti populaire du Canada a refusé de fournir un chiffre. «Nous ne demandons pas à nos candidats leur origine ethnique, leur sexe, leurs relations sexuelles ni aucune autre question liée à la politique identitaire», a-t-on affirmé.

Brittany Hobson
Brittany Hobson / La Presse canadienne