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M. Poilievre a poursuivi vendredi sa campagne électorale à Montréal, où il a fait une annonce à propos de l'interdiction des plastiques.
Le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre, a refusé de dire s'il avait toujours l'intention de congédier le gouverneur de la Banque du Canada, tout comme il a esquivé plus d'une fois une question concernant l'avenir de la Commission des débats des chefs.
M. Poilievre a poursuivi vendredi matin sa campagne électorale à Montréal, où il a fait une annonce à propos de l'interdiction des plastiques.
Interrogé à savoir s'il prévoyait toujours renvoyer le gouverneur de la banque centrale si son parti forme le prochain gouvernement, le chef conservateur s'en est pris à son rival libéral, esquivant la question.
«Ma vision est que lorsque les gouvernements font grimper l'inflation, les responsables doivent être tenus de rendre des comptes. Parmi ces personnes, il y a Mark Carney, qui a été le conseiller économique de Justin Trudeau à partir de 2020», a dit M. Poilievre en conférence de presse.
En juillet 2023, le chef du PCC avait réitéré qu'il souhaitait congédier Tiff Macklem s'il devenait premier ministre, après avoir fait cette promesse lors de sa course à la direction du PCC. Il avait affirmé vouloir remplacer M. Macklem par «quelqu'un qui va maintenir l'inflation à un bas niveau et protéger le pouvoir d'achat».
En mars dernier, peu de temps après l'assermentation de M. Carney comme premier ministre, M. Poilievre avait de nouveau été questionné à ce sujet. Il était cependant resté vague. Il avait répondu croire que «les mécaniciens, les plombiers et d’autres personnes qui échouent dans leur travail sont congédiées quand elles ne font pas leur travail».
Au lendemain du débat des chefs en anglais, qui a suivi celui en français, M. Poilievre a aussi été interrogé à deux reprises sur l'instance responsable d'organiser ces joutes oratoires.
Des journalistes lui ont demandé s'il estime que la Commission des débats des chefs devait être abolie ou non, après avoir essuyé des critiques pour certaines décisions.
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M. Poilievre ne s'est pas non plus avancé sur cette question, estimant d'abord «qu'on devrait se concentrer sur les enjeux qui touchent la vraie vie du vrai monde». Il a ensuite affirmé que la «question du débat» est: «est-ce que les libéraux méritent un quatrième mandat pour augmenter les coûts et les criminalités ou est-il qu'il faut que ça change avec un nouveau gouvernement conservateur?»
La Commission des débats s'est retrouvée sur la sellette ces derniers jours, notamment concernant le choix de la date pour le débat en français, l'exclusion du Parti vert du Canada et la présence de Rebel News et d'autres médias de droite aux points de presse de post-débat.
M. Poilievre a également été interrogé sur la décision récente du gouvernement albertain de mettre sur pause partiellement sa riposte pour combattre les droits de douane de Washington.
Le conservateur n'a pas dit s'il était accord avec cette approche ni s'il pensait que le Canada devrait réévaluer ses mesures de rétorsion compte tenu du changement de cap du président Donald Trump.
Il a plutôt, une nouvelle fois, attaqué les libéraux, les accusant d'augmenter le coût de la vie et disant que le choix des électeurs est entre un quatrième mandat des libéraux et un nouveau gouvernement conservateur.
Lors des conférences de presse de Pierre Poilievre en campagne électorale, quatre journalistes sont choisis par l'équipe des communications du PCC pour poser des questions. Chacun a droit à une seule question sans avoir la possibilité de relancer le chef.
Certains journalistes ont tenté en vain, vendredi, de relancer M. Poilievre, en l'invitant à répondre directement à la question qui lui était posée. N'ayant pas accès à un micro, ils ont essayé de se faire entendre en criant, derrière le cordon de sécurité qui sépare les médias du chef.
Pour son annonce du jour, M. Poilievre a dénoncé l'interdiction des plastiques par le gouvernement libéral, qui, selon lui, augmente le prix de la nourriture et affectera la conservation des aliments.
En point de presse dans une entreprise qui recycle les sacs en plastique, M. Poilievre a souligné que l'interdiction des plastiques force les entreprises à trouver des options plus coûteuses, que finiront par payer les clients.
Les conservateurs promettent d'abroger cette politique, qu'ils décrivent comme une «taxe libérale». Ils estiment que cela permettra aux Canadiens d'économiser 400 $ par année.
Ils veulent abolir l'interdiction touchant les pailles en plastique, les sacs à usage unique, les contenants alimentaires et les ustensiles, «afin de laisser les consommateurs et les entreprises choisir ce qui leur convient».
En brandissant un sac de pain tranché, M. Poilievre a plaidé que la politique des libéraux allait diminuer la durée de conservation des aliments, qui, dit-il, peuvent être conservés plus longtemps avec des matériaux en plastique.
Il a reproché aux libéraux d'avoir adopté cette politique par «symbolisme» et non en se basant sur la science.
«Seulement 1 % des déchets plastiques canadiens se retrouvent dans l'environnement. Alors, la politique ne fait même pas aucun bénéfice pour l'écologie», a soutenu M. Poilievre.
«Les 99 % restants sont éliminés en toute sécurité, et en fait, ils sont souvent recyclés, y compris par cette entreprise ici. Mais les libéraux s'en foutent, parce qu'il ne s'agit pas de science, mais de symbolisme et de contrôle.»
Selon un document d'Environnement et Changement climatique Canada publié en 2023, seulement 9 % des 4,4 millions de tonnes de déchets plastiques jetés chaque année au pays sont recyclés.
«La plupart des déchets plastiques finissent dans des décharges tandis qu’environ 1 % – c’est-à-dire environ 1 kilogramme par personne au Canada chaque année – se retrouvent dans l’environnement sous forme de pollution plastique», précise-t-on.
Le ministère fédéral ajoute aussi que «le recyclage ne peut à lui seul résoudre le problème des déchets plastiques».
— Avec des informations de Vicky Fragasso-Marquis de La Presse canadienne