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Autre incendie dans le Vieux-Montréal: Emile Benamor brise le silence
«Veuillez accepter mes plus sincères condoléances.»
Plus de 24 heures après le déclenchement d’un incendie mortel dans un autre de ses immeubles du Vieux-Montréal, Emile Benamor a finalement réagi, samedi.
Noovo Info a obtenu sa déclaration écrite. La voici.
«C’est avec stupeur que nous avons appris le décès tragique de certaines personnes ou leur disparition, veuillez accepter mes plus sincères condoléances. Toute information pouvant permettre l'arrestation des suspects ou de comprendre la cause de cet acte criminel doit être partagée avec les autorités policières afin d'éviter une récidive.»
Les «certaines personnes» dont parle Me Emile Benamor, avocat de profession, sont une mère française et sa fillette de 7 ans, dont les corps ont été extirpés des décombres du bâtiment centenaire situé aux adresses de 400 à 406 sur la rue Notre-Dame Est.
Me Benamor possédait aussi l’immeuble patrimonial de la place D’Youville qui a été ravagé par un incendie en mars 2023. Ce brasier avait fait sept victimes.
Ce propriétaire a reçu une mise en demeure de non-conformité du SIM en 2023 pour sa propriété listée au 400 rue Notre-Dame Est en raison de l'absence d'un système d'alarme et d'avertisseurs de fumée. Le SIM a indiqué vendredi après-midi que Me Benamor s'était, depuis, conformé aux normes de sécurité, ce qui laisse croire aux pompiers que l'établissement était sécuritaire.
Au moment d'écrire ces lignes, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) identifiait officiellement l’origine de l’incendie comme «suspecte», quoique Noovo Info a appris que le feu était bien d’origine criminelle.
De surcroît, La Presse a rapporté samedi que l’incendie qui a ravagé cet immeuble patrimonial du Vieux-Montréal pourrait être lié à un conflit entre trois groupes de crime organisé.
D'ailleurs nouvelle vidéo obtenue par Noovo Info montre un homme sortir du 400 rue Notre-Dame Est quelques minutes avant que ne soit déclaré l’incendie mortel qui a fait au moins deux morts dans le Vieux-Montréal, dans la nuit de jeudi à vendredi.
Cette vidéo de caméra de surveillance est la deuxième qui fait surface. Une première vidéo montrait le même homme – non identifiable sur les images – entrer par effraction dans l’édifice plus tôt dans la nuit.
Dans la nouvelle vidéo, on aperçoit ce qui semble être de la fumée émaner de l’édifice tandis que l’homme semble prendre une photo ou une vidéo avant de quitter les lieux. Il est 2h34 sur cette vidéo. Selon la version officielle des autorités, l’incendie a débuté vers 2h40.
Le premier incendie d'un bâtiment d'Emile Benamor est aussi d'origine criminelle. Le SPVM enquête, mais refusait l'année dernière de confirmer que le principal suspect dans l’affaire est déjà détenu en raison d’un autre crime. Cette personne, qui aurait allumé l’incendie, aurait déjà été parmi les 10 criminels les plus recherchés du Québec, selon La Presse. Il se serait fait passer pour un itinérant au moment d’être rencontré par les enquêteurs du SPVM.
Ceci dit, Me Benamor fait l'objet, avec la Ville de Montréal et l'entrepreneur qui louait des chambres Airbnb dans l'immeuble de la place D'Youville, d'une poursuite de 1,5 million $ intentée par la famille de Charlie Lacroix, qui a péri à l’âge de 18 ans dans l’incendie du 16 mars 2023. La famille déplore notamment que, selon toute vraisemblance, Charlie dormait dans une chambre sans issue avec une fausse fenêtre au mur, qui aurait pu permettre à la jeune de se croire en sécurité à tort.
En contrepartie, Me Benamor, lui, a intenté deux poursuites contre la Ville de Montréal, à qui il réclame 7,6 millions $ en lien avec le tragique événement de 2023. Ses avocats affirment que la réglementation municipale relative aux propriétés patrimoniales ne lui permettait pas d'effectuer des modifications ou des réparations sur le bâtiment construit en 1890.
Dans le cas de l'incendie de vendredi dernier, le SIM rapporte que le bâtiment de la rue Notre-Dame était conforme en vertu d'ajustements apportés après un avertissement. Reste que l'immeuble abritait une auberge de jeunesse dont certaines chambres n'avaient pas de fenêtres selon plusieurs clients qui y ont séjourné récemment – pas plus tard qu'en septembre 2024.
En point de presse vendredi après-midi, le porte-parole du SIM, Martin Guilbault, a toutefois avancé le contraire. «On a regardé les plans, on a fait des vérifications au moment des inspections et au moment où on se parle, il n'y a aucun indice qui nous laisse croire qu'il y aurait des chambres sans fenêtre dans cet édifice», a-t-il affirmé.
D’autres gens qui y ont séjourné témoignent d’une odeur «nauséabonde», déplorent l’absence d’alarme à incendie et la saleté des lieux.
Avec de l'information d'Émilie Clavel et de Julien Denis pour Noovo Info, ainsi que de La Presse canadienne.