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Plusieurs ressources sont à leur disposition.
Voici la troisième partie de l'enquête de CTV News Montréal sur une influenceuse devenue investisseuse immobilière. Voyez la première partie ici et la deuxième partie ici.
Dans un marché locatif très concurrentiel, des publicités ont été diffusées sur les stations de radio de Montréal au début de l'année, exhortant les locataires à réfléchir à deux fois avant de quitter leur appartement.
«Vous êtes locataire et vous souhaitez déménager? Ne perdez pas une seconde. Assurez-vous de trouver votre prochain logement avant de résilier votre bail actuel. Les appartements se louent rapidement, très rapidement. Commencez à chercher dès maintenant pour éviter toute mauvaise surprise», implorait une publicité de la Société d'habitation du Québec.
Une locataire montréalaise qui poursuit son ancien propriétaire devant le tribunal du logement du Québec et réclame plus de 60 000$ de dommages et intérêts, affirmant avoir été victime d'une expulsion déguisée orchestrée par un influenceur devenu investisseur immobilier, a déclaré à CTV News qu'elle avait entendu ces publicités alors qu'elle cherchait frénétiquement un nouvel appartement.
«On entend des annonces à la radio qui disent: "Ne déménagez pas! Le marché locatif est vraiment mauvais"», a-t-elle dit.
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Comme la locataire craignait que le fait de s’exprimer publiquement nuise à ses chances de trouver un logement à l’avenir, elle a demandé à garder l’anonymat. CTV Nouvelles l’identifie donc sous le pseudonyme de «Michelle».
Michelle raconte avoir passé des semaines à envoyer des centaines de messages en réponse à des annonces sur Facebook Marketplace dans l’espoir de trouver un nouveau logement.
«J’ai finalement été la deuxième personne à lui écrire pour son logement, sur les 350 messages qu’il a reçus sur Facebook pour son 3 ½ à 1030 $», a-t-elle dit.
Michelle affirme que son comité de logement local, Entraide Logement Hochelaga-Maisonneuve, l’a aidée à s’y retrouver dans une situation complexe avec son ancienne propriétaire.
«Appelez votre comité d'aide au logement et les services d'aide de votre quartier, car ils sont là pour vous aider», a-t-elle conseillé.
Dans le contexte actuel du marché locatif à Montréal et face à la réalité des rénovictions, l'avocat Manuel Johnson a expliqué à CTV News que les locataires doivent connaître leurs droits.
«Lorsque vous êtes locataire, même si vous n'êtes pas propriétaire de l'immeuble, c'est quand même votre domicile», explique Me Johnson.
C'est un message repris par le Comité d'action citoyenne de Verdun (CACV), un groupe qui vise à informer les locataires de leurs droits.
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«Si votre bail commence le 1er juillet, cela signifie que vous devez vous attendre à recevoir votre avis d'augmentation de loyer environ trois à six mois avant la fin de votre bail», a mentionné Lyn O'Donnell, organisatrice communautaire et intervenante au CACV.
Les locataires ont un mois pour répondre à l'avis, a-t-elle ajouté.
«Ils peuvent refuser et essayer de négocier. Ils peuvent refuser catégoriquement. Ils peuvent refuser avec leurs voisins, ce qui est fortement encouragé», a-t-elle précisé.
Mme O'Donnell a ajouté qu'elle encourageait également les locataires à prendre leur temps avant de signer tout document.
«Lorsque vous recevez un avis, qu'il s'agisse d'un avis d'augmentation de loyer, d'un avis d'expulsion, etc., vous ne devez pas signer quoi que ce soit sur-le-champ, quelle que soit la pression exercée sur vous. Il n'y a jamais d'urgence à signer quoi que ce soit», a-t-elle soutenu, ajoutant que les locataires devraient parler à leurs voisins, à un comité de logement ou à un avocat.
Lorsqu'ils signent un bail, les locataires peuvent consulter la section G à la page 3. Le propriétaire a l'obligation de remplir cette section afin que les locataires connaissent le loyer le plus bas qui a été payé au cours des 12 derniers mois. Les locataires peuvent ensuite essayer de négocier un loyer moins élevé.
Si un locataire ne parvient pas à s'entendre avec le propriétaire, il peut déposer une demande auprès du Tribunal de l'habitation et du logement (TAL) du Québec et demander au tribunal de fixer le loyer.
La demande doit être déposée dans les 10 jours suivant la signature du bail.
Si le propriétaire a laissé la section G vide, le locataire dispose de deux mois à compter du début du bail pour déposer une demande auprès du TAL afin de demander au tribunal de fixer le loyer.