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L'Université McGill a obtenu une ordonnance provisoire contre un groupe étudiant propalestinien interdisant les manifestations qui perturbent les activités ou bloquent l'accès aux bâtiments du campus.
L'université a saisi la justice après qu'une manifestation de trois jours, plus tôt ce mois-ci, a donné lieu à des affrontements, des blocus et des actes de vandalisme sur son campus du centre-ville de Montréal.
Un juge de la Cour supérieure du Québec a accordé l'injonction mardi contre le groupe Étudiants pour l’honneur et la résistance de la Palestine (Students for Palestinian Honour and Resistance).
La manifestation, décrite comme une grève pour la libération de la Palestine, s'est déroulée du 2 au 4 avril et exigeait que McGill se désinvestisse des entreprises liées aux actions militaires israéliennes dans la bande de Gaza.
Elle a contraint l'université à annuler certains cours. L'établissement a demandé l'injonction alors que sa période d'examens finaux commençait lundi.
Le document judiciaire décrit comment la manifestation de ce mois-ci a donné lieu à des vitres brisées, des bâtiments éclaboussés de peinture et des salles de classe bloquées ou occupées par des manifestants.
«Des manifestants ont lancé un extincteur à la peinture rouge à travers la porte vitrée d'un bureau, aspergeant un membre du personnel de McGill», peut-on lire dans la décision.
«Les organisateurs de la grève ont demandé que les professeurs qui continuaient de donner des cours soient dénoncés et blâmés, cherchant clairement à les intimider.»
L'injonction stipule que les membres du groupe ne sont pas autorisés à bloquer ou obstruer les entrées de McGill, à manifester à moins de cinq mètres de tout bâtiment de l'université ou à entraver les cours ou les examens.
«Il est urgent de rétablir le calme et un sentiment de sécurité sur le campus de McGill», a écrit le juge David R. Collier. «Il est clair que l’Université McGill a le droit de voir régner sur son campus un ordre lui permettant de mener à bien ses activités académiques sans obstruction [et que] l’Université a droit à la protection de sa propriété.»
Le juge a souligné que l'ordonnance de 10 jours n'empêche pas les manifestations pacifiques à McGill. Une demande de commentaires du groupe étudiant n'a pas reçu de réponse immédiate.
«La violence, l'intimidation et la destruction de biens ne peuvent être tolérées dans ce pays, et encore moins dans nos universités, dont la mission même est de favoriser l'apprentissage et l'expression d'opinions par un dialogue pacifique et respectueux», a écrit le juge Collier.
Le recteur de l'Université McGill, Deep Saini, a déclaré dans un communiqué que l'université souhaitait défendre «le droit de chacun à la liberté d'expression et de réunion pacifique», tout en protégeant le campus contre «contre l’exercice abusif de ce droit». «Surtout s’il nuit à notre mission académique ou cause un préjudice à autrui», a ajouté M. Saini.
Le tribunal a noté que l'injonction est renouvelable, mais a indiqué que les parties devraient être prêtes à procéder rapidement, soit par une demande interlocutoire – c'est-à-dire une injonction en vigueur jusqu'à ce que l'affaire soit entendue en détail – soit directement par une décision sur le fond.
L'université a également demandé la résiliation de sa relation contractuelle avec l'Association étudiante de l'Université McGill, qui représente les étudiants de premier cycle, à la suite des manifestations d'avril.
McGill accuse la direction de l'organisation de ne pas se dissocier des groupes qui «cautionnent ou se livrent à des actes de vandalisme, d'intimidation et d'obstruction à titre d'activisme».
L'université a engagé une médiation avec l'association étudiante, première étape obligatoire avant de rompre les liens.