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«Il faut toujours tenter sa chance.»
Lorsque Lucas Fuhrman est arrivé à son dortoir à l'Université McGill en 2021, il était à la fois nerveux et excité à l'idée de savoir avec qui il allait partager sa chambre.
Quelques jours plus tard, Sameer Karam, un Palestinien de Jérusalem, a franchi la porte.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
M. Fuhrman, qui est juif, ne pensait pas qu'il y aurait de problèmes, mais il n'était pas sûr de la réaction de Sameer Karam.
«En fait, nous étions tous les deux intrigués, nous voulions voir comment cela allait fonctionner et ce qui allait se passer», a raconté M. Karam.
Non seulement ont-ils partagé une chambre, mais ils ont également suivi un cours ensemble. Cependant, leur amitié s'est formés grâce aux jeux vidéo et à d'autres centres d'intérêt communs.
C'est à ce moment qu'ils ont beaucoup discuté. M. Fuhrman, étudiant en sciences politiques, s'intéressait à ce qui se passait au Moyen-Orient. Il affirme que ses conversations avec M. Karam lui ont ouvert les yeux.
«Même au cours de notre première année, il y avait des flambées de violence et d'autres choses, et Sameer me racontait ce qui se passait et ce qui le dérangeait, parce qu'il a de la famille en Cisjordanie», a-t-il confié.
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M. Karam explique qu'ils n'étaient pas d'accord sur tout, mais qu'ils ont trouvé le moyen d'en parler avec respect.
Randal Schnoor, professeur de sociologie à l'université de York, donne un cours sur «l'antisémitisme et l'islamophobie au Canada».
Il raconte que ce cours attire des étudiants juifs et musulmans et leur offre un lieu où ils peuvent partager leurs expériences.
«Le climat sur les campus est très polarisé, il y a beaucoup de divisions, de chants et de slogans. Il n'y a pas beaucoup d'écoute», a-t-il dit. «Il s'agissait d'un espace pour ceux qui sont intéressés, et les étudiants ont envie de créer un espace sûr, un espace courageux pour la discussion.»
Le cours a connu un tel succès que certains étudiants juifs et musulmans ont créé un club. Depuis, le groupe a organisé des conférences sur d'autres campus, notamment à Queen's et à l'université de Toronto.
M. Fuhrman, quant à lui, a été inspiré par son expérience de vie avec M. Karam et dit vouloir créer une plateforme médiatique pour que les étudiants puissent apporter leurs différents points de vue. Sameer Karam, étudiant en ingénierie, est lui aussi agréablement surpris par son expérience.
Ils se sont également retrouvés colocataires en deuxième année, mais cette fois-ci par choix.
«Il faut toujours tenter sa chance», a soutenu M. Karam. «Voyez où cela vous mène et, comme vous pouvez le constater, nous sommes devenus de bons amis.»