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L'armée israélienne licencie des réservistes qui ont condamné la guerre à Gaza

L'armée a dit avoir décidé que tout réserviste en service actif ayant signé la lettre ne pourrait pas continuer à servir.

Des Palestiniens attendent de la nourriture donnée dans un centre de distribution à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 11 avril 2025.
Des Palestiniens attendent de la nourriture donnée dans un centre de distribution à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 11 avril 2025.

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Associated Press
Associated Press

L'armée israélienne a annoncé vendredi le licenciement des réservistes de l'armée de l'air qui ont signé une lettre condamnant la guerre à Gaza et affirmant qu'elle ne sert que des intérêts politiques au lieu de rapatrier les otages.

Dans une déclaration à l'Associated Press, un responsable de l'armée a déclaré qu'il était interdit à quiconque, y compris les réservistes en service actif, d'«exploiter son statut militaire tout en participant aux combats», qualifiant cela de rupture de confiance entre commandants et subordonnés.

L'armée a dit avoir décidé que tout réserviste en service actif ayant signé la lettre ne pourrait pas continuer à servir. Elle n'a pas précisé le nombre de personnes concernées ni si les renvois avaient commencé.

Près de 1000 réservistes et retraités de l'armée de l'air israélienne ont signé une lettre, publiée jeudi dans les médias israéliens, exigeant le retour immédiat des otages, même au prix de la fin des combats.

Cette lettre intervient alors qu'Israël intensifie son offensive dans la bande de Gaza, tentant de faire pression sur le Hamas pour qu'il accepte de libérer les otages restants. Israël a imposé un blocus sur la nourriture, le carburant et l'aide humanitaire, qui a laissé les civils confrontés à de graves pénuries à mesure que les approvisionnements s'amenuisent. Israël s'est engagé à s'emparer de vastes portions du territoire palestinien et à y établir un nouveau corridor de sécurité.

 

Si les soldats signataires de la lettre n'ont pas refusé de poursuivre leur service, celle-ci s'inscrit dans le cadre d'un nombre croissant de soldats israéliens dénonçant le conflit qui dure depuis 18 mois, certains affirmant avoir vu ou fait des choses qui ont transgressé les règles éthiques.

«C'est totalement illogique et irresponsable de la part des décideurs politiques israéliens (…) risquer la vie des otages, celle d'autres soldats et celle de nombreux autres Palestiniens innocents, alors qu'ils avaient une alternative très claire», a expliqué à l'AP Guy Poran, pilote retraité de l'armée de l'air israélienne, à l'origine de la lettre.

Il a indiqué ne pas avoir connaissance du licenciement d'un des signataires de la lettre et, depuis sa publication, elle a recueilli des dizaines de signatures supplémentaires.

Vendredi, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a minimisé l'importance de la lettre, affirmant qu'elle avait été rédigée par une «petite poignée de mauvaises herbes, gérée par des ONG financées par l'étranger, dont le seul but est de renverser le gouvernement de droite». Il a ajouté que toute personne encourageant un refus serait immédiatement renvoyée.

Les soldats ont l'obligation de se tenir à l'écart de la politique et s'expriment rarement contre l'armée. Après l'invasion du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël s'est rapidement uni derrière la guerre lancée contre le groupe militant. Les divisions se sont creusées à mesure que la guerre a progressé, mais la plupart des critiques se sont concentrées sur le nombre croissant de soldats tués et l'incapacité à rapatrier les otages, et non sur les actions menées dans la bande de Gaza.

Les otages libérés et leurs familles font tout leur possible pour attirer l'attention sur leur sort et exhortent le gouvernement à libérer tout le monde. Pourtant, la guerre à Gaza ne montre aucun signe de ralentissement. Depuis la fin d'un cessez-le-feu de huit semaines le mois dernier, Israël a déclaré qu'il continuerait à pénétrer dans l'enclave palestinienne jusqu'à ce que le Hamas libère les otages. 

Selon les Nations Unies, plus de 1000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis la rupture du cessez-le-feu. L'armée israélienne a lancé vendredi un avertissement urgent aux habitants de plusieurs quartiers du nord du territoire, les appelant à évacuer immédiatement. Au moins 26 personnes ont été tuées et plus de 100 autres blessées au cours des dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne fait pas de distinction entre civils et combattants.

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Associated Press
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