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L’Association canadienne de l’immobilier prévoit maintenant la vente de 482 673 propriétés résidentielles au cours de l’année.
L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) a révisé à la baisse ses prévisions concernant les ventes résidentielles en 2025. Le nombre de propriétés vendues à travers le pays en mars a diminué de 9,3 % par rapport au même mois de l’année précédente.
L’association indique mardi que les ventes résidentielles au pays ont également chuté de 4,8 % en mars par rapport à février, les acheteurs potentiels étant restés à l’écart en raison des inquiétudes liées aux droits de douane et de l’incertitude économique.
L’ACI prévoit maintenant la vente de 482 673 propriétés résidentielles au cours de l’année, un chiffre essentiellement inchangé par rapport à 2024, mais qui représente une forte baisse comparativement à ses prévisions de janvier, qui tablaient sur une augmentation de 8,6 % par rapport à l’année dernière.
Ce changement constitue la plus importante révision des prévisions trimestrielles jamais enregistrée depuis la crise financière de 2008-2009, indique l’association.
«Jusqu’à présent, les baisses des ventes résidentielles étaient principalement dues à l’incertitude entourant les droits de douane. Dorénavant, le secteur canadien de l’habitation devra également faire face aux répercussions économiques réelles», affirme Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI, dans un communiqué de presse.
«En peu de temps, nous sommes passés d’une année de reprise assurée à une stagnation, dans le meilleur des cas.»
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Le prix moyen national d’une propriété devrait diminuer légèrement de 0,3 % sur une base annuelle pour s’établir à 687 898 $ en 2025, soit environ 30 000 $ de moins qu’annoncé début janvier.
En mars, le prix moyen non désaisonnalisé des propriétés a chuté de 3,7 % par rapport à mars 2024 pour se chiffrer à 678 331 $.
Avec 39 202 ventes de maisons enregistrées au cours du mois, l’activité a atteint son plus bas niveau pour un mois de mars depuis 2009, selon l’association. Elle constate que les ventes ont diminué ces derniers mois dans presque tous les marchés du pays, les baisses les plus marquées étant observées en Ontario et en Colombie-Britannique.
Kingsley Ma, vice-président régional de Re/Max, affirme que, pour de nombreux acheteurs potentiels, déjà dans l’expectative face aux taux d’intérêt élevés, les droits de douane n’ont fait qu’accroître leurs hésitations.
«Maintenant, ils se demandent : “Et si je perdais mon emploi à cause des droits de douane ?” Ce n’est pas qu’ils n’ont pas les moyens financiers d’acheter quelque chose, mais ils veulent savoir ce qui se passera ensuite avec leur emploi afin de pouvoir anticiper», observe-t-il.
«Je pense que cette situation va perdurer au moins pendant les deux prochains mois, car les gens ne savent tout simplement pas quoi faire de l’avenir.»
Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a augmenté de 3 % en mars par rapport au mois précédent. Parallèlement, 165 800 résidences étaient mises en vente à la fin du mois, soit une hausse de 18,3 % par rapport à l’année précédente, mais toujours inférieure à la moyenne à long terme d’environ 174 000 annonces pour cette période de l’année.
«Il est à noter que les marchés penchent fortement en faveur des acheteurs en Colombie-Britannique et en Ontario, et qu’ils se détendent même rapidement sur le marché albertain, autrefois très tendu», écrit Rishi Sondhi, économiste à la Banque TD, dans une note.
Il ajoute que la tendance à la hausse de l’offre et à la faiblesse de la demande laisse présager une baisse du prix moyen des propriétés au Canada au deuxième trimestre, après une baisse de 5 % au cours des trois premiers mois de l’année.
Si certains acheteurs pourraient chercher à profiter de la baisse des prix des résidences, M. Ma souligne que beaucoup d’entre eux auront besoin que la situation tarifaire se stabilise avant de passer à l’action.
Selon lui, l’automne est sans doute la période la plus précoce où le marché pourrait reprendre si les droits de douane sont supprimés.
«Il faudra probablement encore quelques mois pour que les gens reprennent confiance et planifient», conclut-il.
L’ACI prévoit désormais que les ventes résidentielles nationales s’amélioreront de 2,9 % pour atteindre 496 487 en 2026. Le prix moyen national d’une propriété devrait augmenter de 1,2 % par rapport à 2025 pour atteindre 696 074 $ l’année prochaine.