Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

Politique

Une femme de Saskatoon s'interroge sur son expulsion d'un évènement des conservateurs

«Si vous expulsez des gens, vous devriez au moins expliquer pourquoi.»

Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, serre la main de ses partisans avant de s'exprimer lors d'un événement médiatique à Saskatoon (Saskatchewan), le vendredi 25 avril 2025.
Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, serre la main de ses partisans avant de s'exprimer lors d'un événement médiatique à Saskatoon (Saskatchewan), le vendredi 25 avril 2025.
Dylan Robertson
Dylan Robertson / La Presse canadienne

Une femme escortée par la police de Saskatoon à la sortie d'un rassemblement organisé par le chef conservateur Pierre Poilievre le 24 avril affirme avoir reçu l'ordre de partir sans aucune explication.

Teri Redekop a affirmé à La Presse Canadienne qu'elle remettait en question l'engagement de la police et des conservateurs envers les principes démocratiques à la suite de l'incident.

«Si vous expulsez des gens, vous devriez au moins expliquer pourquoi», a-t-elle déclaré. 

Le Parti conservateur et la police de Saskatoon n'ont pas répondu à une demande de commentaires samedi.

Mme Redekop a déclaré être une citoyenne engagée qui échange souvent des courriels avec son député conservateur local, notamment au sujet du problème croissant des drogues toxiques dans sa ville et des préoccupations concernant l'itinérance.

Elle a indiqué s'être inscrite au rassemblement de M. Poilievre jeudi soir pour en savoir plus sur l'approche du chef sur ces questions et peut-être avoir l'occasion d'en discuter avec lui ou le candidat local, le député sortant Brad Redekopp.

Teri Redekop, qui n'a aucun lien de parenté avec le candidat, a déclaré avoir passé le contrôle de sécurité avec une amie et s'être tenue au fond de la salle, essayant d'éviter le bruit de la foule, car elle est autiste et les sons forts lui donnent des maux de tête.

Elle a raconté qu'un homme muni d'une oreillette lui a demandé si elle et son amie étaient impatientes de voir M. Poilievre, et elle se souvient avoir répondu qu'elle était une citoyenne engagée qui souhaitait poser des questions et en savoir plus sur la politique du parti.

Elle a ajouté que l'homme a demandé si les deux candidats «cherchaient à semer le trouble », ce à quoi elle a répondu que non. Lorsqu'elle lui a demandé son nom, l'homme a répondu qu'il n'était «personne».

Quelques instants plus tard, après que plusieurs candidats ont pris la parole, et tandis qu'Anaida, l'épouse du chef, animait la foule, un autre homme leur a demandé de reculer pour ne pas bloquer le passage.

Puis, l'homme est revenu et leur a dit: «Vous n'êtes pas les bienvenues, vous devez partir», se souvient-elle. Elle lui a demandé pourquoi, et il a répondu qu'elles n'avaient pas le droit d'être là. Il l'a attrapé par le bras et l'a repoussé.

L'homme a déclaré qu'elles n'étaient pas les bienvenues dans les lieux. La police est alors arrivée, et les a emmenées dehors en prenant Mme Redekop par les poignets .

Les policiers lui ont ordonné de partir et elle a dit qu'elle le ferait s'ils lui lâchaient les bras. Ils l'ont alors accusée de résistance.

Accusée d'escalade

Une vidéo montre Mme Redekop menottée, entourée de cinq policiers. L'un d'eux lui a dit: «Pour une raison inconnue, ils nous ont dit qu'ils ne voulaient pas de vous ici.»

Ils lui ont retiré les menottes après lui avoir demandé son adresse et l'avoir prévenue qu'elle serait arrêtée si elle se rendait à nouveau au rassemblement.

«Si j'avais crié quelque chose ou tenté d'être menaçante de quelconque manière, j'aurais compris pourquoi ils nous ont demandé de partir. Mais nous étions littéralement là pour entendre (M. Polievre) parler», a-t-elle déclaré en entrevue.

«Cela ne semble pas très démocratique.» 

Mme Redekop dit ne pas savoir pourquoi elle a été forcée de quitter la salle, mais se demande si son t-shirt avec un drapeau des droits des personnes transgenres et la phrase «Vous devrez me passer par-dessus» aurait pu éveiller les soupçons, même si cela n'a pas posé de problème au contrôle de sécurité.

Mme Redekop n'est pas transgenre, mais affirme qu'il est important de lutter contre la haine croissante envers cette communauté.

Elle soupçonne aussi que le fait d'avoir demandé pourquoi elle était expulsée et d'avoir demandé à ce qu'on libère ses mains ait pu être perçu comme une escalade de la violence. Elle affirme qu'il est normal pour les personnes autistes de demander les raisons des actes des autres et que cela ne devrait pas être perçu comme une confrontation.

«En quoi s'agit-il d'une escalade inappropriée de la force ?» a-t-elle demandé. «Je ne devrais pas avoir à dire: "Je suis autiste, alors il faut expliquer les choses."»

Les partis politiques disposent d'une grande latitude pour décider de ce qui est permis à leurs rassemblements, dont plusieurs ont été perturbés au cours de la campagne, notamment par des manifestants exprimant leurs inquiétudes concernant la guerre entre Israël et le Hamas.

Dylan Robertson
Dylan Robertson / La Presse canadienne