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Si les conservateurs forment le gouvernement lors de ces élections, les députés pourront s'attendre à siéger à la Chambre des communes tout l'été, le temps que les conservateurs adoptent trois lois visant à lutter contre la criminalité, à stimuler la production de ressources naturelles et à améliorer l'accessibilité financière, a déclaré Pierre Poilievre vendredi.
«J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle: la bonne nouvelle, c'est que les Canadiens peuvent élire un gouvernement qui apportera le changement. La mauvaise nouvelle pour les politiciens, c'est que leurs vacances d'été seront annulées», a déclaré M. Poilievre lors d'une conférence de presse à Saskatoon.
Il a également promis que s'il devenait premier ministre, il appellerait sans tarder le président américain, Donald Trump.
«Nous appellerons évidemment le président Trump pour lui dire que les droits douaniers sont destructeurs et qu'ils devraient être levés dès le premier jour, et qu'un nouvel accord devrait être négocié.»
«Nous allons agir pour mettre fin aux droits douaniers avec M. Trump. Mais aussi, on ne va jamais permettre de mettre les droits contre le Canada, ici au Canada, avec une taxe de carbone industrielle, comme M. Carney propose de faire. Ça, c'est irresponsable, surtout dans le contexte actuel», a argué le chef conservateur.
M. Poilievre a déclaré que son gouvernement adopterait trois lois au cours des 100 premiers jours: une sur l'abordabilité, une seconde sur la sécurité dans les rues et une troisième visant à ramener des emplois au pays.
«Si ces lois-là ne sont pas adoptées, il ne va pas y avoir de vacances estivales pour les politiciens», a prévenu le chef conservateur.
Vendredi, Pierre Poilievre a présenté les principaux points de sa plateforme dans ces trois catégories.
La loi sur l'abordabilité «apportera une aide urgente aux Canadiens», a-t-il déclaré. Cela entraînera des réductions de 54 milliards $ dans «la bureaucratie, les consultants, l'aide à l'étranger pour économiser», ainsi qu'une baisse de l'impôt sur le revenu, a précisé M. Poilievre.
Les conservateurs parlent d'une réduction de 15 % de l'impôt sur le revenu. Ils proposent une réduction du taux d'imposition de la tranche de revenu la plus basse de 15 % à 12,25 % – une baisse de 2,25 points – qui, selon leur plateforme, sera mise en œuvre progressivement sur quatre ans. La réduction d'impôt n'entrera pleinement en vigueur qu'en 2028-2029.
Plus tôt dans la campagne, lors de l'annonce initiale de la réduction d'impôt sur le revenu, l'équipe de Pierre Poilievre avait déclaré qu'elle serait pleinement mise en œuvre d'ici 2027-2028 et coûterait 7 milliards $ pour chacune des deux premières années, puis 14 milliards $ par la suite. La plateforme du parti indique maintenant que le coût sera légèrement supérieur à 1 milliard $ la première année, pour atteindre un peu moins de 14 milliards $ la quatrième année.
«Nous adopterons un projet de loi omnibus massif sur la criminalité, qui constituera la plus importante mesure de répression de la criminalité de l'histoire du Canada», a aussi assuré le chef du Parti conservateur, soulignant les politiques de répression du crime dont il a parlé tout au long de la campagne.
Interrogé sur la question de savoir si ce changement nécessiterait davantage de ressources pour le système carcéral, M. Poilievre a répondu: «Il y a actuellement des places vacantes dans plusieurs de nos prisons, car les lois libérales laxistes permettent aux délinquants les plus récalcitrants d'être libérés.»
Des données obtenues par La Presse Canadienne en mars 2024, en vertu des lois sur l'accès à l'information, ont montré que la majorité des établissements correctionnels de l'Ontario étaient largement surchargés en 2023.
Le Complexe correctionnel Maplehurst à Milton, en Ontario, comptait en moyenne 1188 détenus, soit une capacité de 134 %. Il est conçu pour accueillir 887 personnes. Les syndicats représentant les agents correctionnels ont fait état de problèmes liés à la double ou triple occupation des cellules.
M. Poilevre a dit ne pas s'inquiéter de la capacité d'accueil des prisons en raison de ce qu'il appelle un «tournant» de récidives, et a affirmé que ses politiques maintiendraient ces personnes derrière les barreaux.
«Nous devons essentiellement leur réserver une chambre maintenant, car nous savons qu'ils reviendront dans quelques jours, a-t-il lancé. C'est comme l'Hôtel California. Ils quittent l'établissement, mais ne repartent jamais vraiment.»
Le troisième volet de son plan de 100 jours comprend l'abrogation du projet de loi C-69, que Pierre Poilievre a qualifié de «loi interdisant le développement», et des modifications à l'impôt sur les gains en capital qui réduiraient l'impôt sur les sommes réinvesties dans des entreprises canadiennes.
La tournée du chef conservateur s'est déroulée à Saskatoon vendredi, alors que la campagne électorale entame sa dernière fin de semaine. Le parti conservateur a remporté toutes les circonscriptions de la Saskatchewan lors de la dernière législature, mais les sondages suggèrent que les courses sont serrées à Saskatoon et à Regina cette fois-ci.
M. Poilievre était accompagné de candidats de toute la Saskatchewan, dont l'ancien chef conservateur Andrew Scheer, lors de sa première apparition dans la province pendant la campagne, lors d'un rassemblement jeudi dans un entrepôt près de l'aéroport de Saskatoon. Il a été interrompu à deux reprises par des manifestants, dont deux jeunes hommes qui ont agité un drapeau américain avant d'être escortés hors de la salle.
La campagne du chef de parti devait s'arrêter à Calgary vendredi, en route vers l'île de Vancouver, et se terminera dimanche dans la circonscription de M. Poilievre, à Ottawa.