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Société

Les 715 chauffeurs d'autobus du RTL se dotent d'un mandat de grève

Le litige porte sur la rémunération, le recours à la sous-traitance et les horaires de travail.

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Lia Lévesque
Lia Lévesque / La Presse canadienne

Les 715 chauffeurs d'autobus du Réseau de transport de Longueuil viennent de se doter d'un mandat de grève.

Le mandat en est un de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève illimitée. Une éventuelle grève pourrait aussi se décliner en journées de grève, distinctes ou par blocs de journées, a précisé mardi le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui est affilié à la FTQ.

Ce mandat de grève a été adopté dans une proportion de 99,03 % par les membres du Syndicat des chauffeurs d'autobus du Réseau de transport de Longueuil, réunis en assemblée­.

Le litige porte sur la rémunération, le recours à la sous-traitance et les horaires de travail.

Le syndicat rapporte que, jusqu'à présent, 27 rencontres de négociation ont eu lieu avec l'employeur. Il n'y a pas eu de demande de conciliation jusqu'ici, a indiqué Dominique Aubry, conseiller syndical au SCFP

La convention collective est échue depuis le 31 décembre 2024.

La négociation a cours dans un contexte financier difficile pour l'ensemble des sociétés de transport en commun.

«Les défis à la table sont majeurs. Le transport collectif est financé par un gouvernement qui pousse les sociétés de transport à se tourner vers la sous-traitance plutôt que de trouver des solutions à l'interne et de garder un service de qualité pour la population et nous en sommes les premiers témoins à la table de négociation», a affirmé Marc Gingras, président de la section locale concernée du SCFP.

«Il y a présentement des chauffeurs qui font du bénévolat en début ou en fin de journée pour récupérer leur voiture avant de rentrer chez eux, puisque leur journée ne se termine pas au même endroit que là où elle commence. Ça pourrait être évité. Le message que nous avons reçu de nos membres hier est extrêmement clair: on veut être pris au sérieux», a ajouté le président du syndicat.

Invité à répliquer, l'employeur s'est fait discret: «nous sommes en négociations pour le renouvellement de la convention collective des chauffeurs d’autobus. Nous ne commenterons pas, afin de respecter le processus en cours».

Services essentiels?

Il sera intéressant de voir si, advenant le déclenchement effectif d'une grève, des services essentiels seraient dispensés.

Traditionnellement, il y a des services essentiels, aux heures de pointe, lors d'une grève dans le transport en commun à Laval et à Montréal, par exemple.

Mais le Tribunal administratif du travail avait rendu une importante décision, en juin 2023, qui avait renversé une situation qui prévalait depuis 40 ans, lors d'une grève des chauffeurs d'autobus du Réseau de transport de la capitale, à Québec. Il avait alors statué que le syndicat et l'employeur n'étaient pas assujettis à l'obligation de maintenir des services essentiels.

Reste à savoir si le Syndicat des chauffeurs d'autobus du Réseau de transport de Longueuil demanderait à son tour de ne pas dispenser de services essentiels, le cas échéant, en s'inspirant du cas des chauffeurs d'autobus de Québec. 

Interrogé à ce sujet, M. Aubry a répondu: «on va l'évaluer plus précisément au moment opportun». 

De toute façon, il appartiendrait au Tribunal administratif du travail de trancher la question.

Lia Lévesque
Lia Lévesque / La Presse canadienne