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Il y a à la fois une grève et un lock-out au Reine Elizabeth, touchant quelque 600 travailleurs.
L'Association hôtelière du Grand Montréal invite les négociateurs de la CSN à faire des compromis pour régler le conflit de travail à l'hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth, au centre-ville de Montréal, qui dure depuis plusieurs mois.
Au cours d'une rencontre avec la presse, mardi, l'association a déploré le fait que le conflit nuit au plus grand hôtel du Québec, qui compte 950 chambres, ainsi qu'à toute l'industrie touristique de Montréal.
Il y a à la fois une grève et un lock-out au Reine Elizabeth, touchant quelque 600 travailleurs.
La Fédération du commerce, affiliée à la CSN, a confirmé qu'une vingtaine d'hôtels, sur les 30 qui participaient à sa négociation coordonnée, étaient parvenus à une entente.
Par cette façon de faire, ce sont les syndicats concernés de la Fédération du commerce qui coordonnent leurs négociations entre eux. La fédération vise à obtenir un premier règlement avec un hôtelier, puis cherche à en généraliser les paramètres dans les autres hôtels, même s'il s'agit d'employeurs différents. Dans ce cas-ci, la première entente de principe avait été conclue au Hilton de Laval, en septembre 2024.
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Selon la fédération syndicale, si le Fairmont Reine Elizabeth n'a toujours pas réglé, c'est parce qu'il a recours plus que d'autres aux agences de placement de personnel — ce qui l'irrite.
Le directeur général de l'hôtel, David Connor, confirme qu'il a recours à des agences, mais note qu'il n'a guère le choix, vu la taille de l'hôtel et le degré d'occupation des chambres, qui varie d'un mois à l'autre. Il assure que ce recours aux agences est déjà encadré dans la convention collective. Malgré tout, il affirme avoir offert à la CSN de porter à 0 % le recours aux agences de placement en 2028.
Malgré cette offre, il n'y a toujours pas eu d'entente entre les parties. M. Connor assure que l'hôtel est prêt à accepter les autres paramètres qui ont été acceptés dans les autres hôtels participant à cette négociation coordonnée.
La présidente-directrice générale de l'Association hôtelière du Grand Montréal, Dominique Villeneuve, soutient que plutôt que d'adopter une approche de compromis, la fédération de la CSN a «une approche de surenchère».
«Il est important de souligner que les employés du Fairmont le Reine Elizabeth bénéficient déjà des conditions salariales les plus avantageuses de l'industrie hôtelière du Québec. À titre d'exemple, le taux horaire de base actuel pour les préposés aux chambres est de 28 $ de l'heure, alors que l'échelle salariale provinciale pour ce même poste se situe plutôt autour de 19 $ à 21 $. Avec l'accord proposé, ces mêmes préposés de chambres percevraient un peu plus de 31 $ de l'heure pour l'année en cours. Ce sont d'excellentes conditions de travail», a fait valoir Mme Villeneuve.
À la Fédération du commerce, Michel Valiquette, responsable du secteur de l'hôtellerie, a répliqué: «comment le Reine Elizabeth peut-il dénoncer la longueur d'un conflit qu'il a lui-même créé? Faut-il lui rappeler qu'il a jeté ses 600 salarié(e)s à la rue le 20 novembre dernier. Les travailleurs et les travailleuses sont en lock-out depuis cinq mois».
«Si le Reine Elizabeth et l'Association hôtelière du Grand Montréal veulent vraiment régler, qu'ils répondent favorablement à la proposition que nous leur avons faite il y a quelques semaines. Le Reine Elizabeth doit s'engager, comme tous les grands hôtels montréalais de la négociation coordonnée, à se débarrasser des agences de placement. La hauteur du règlement est connue. Ça fait longtemps que ce conflit aurait pu être réglé si l'employeur lâchait sa campagne antisyndicale féroce», a tonné M. Valiquette.
La négociation au Fairmont Le Reine Elizabeth a été particulièrement ardue. Le Tribunal administratif du travail a été appelé à se pencher sur le dossier à quelques occasions, tant à la demande du syndicat qu'à celle de l'employeur.