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Justice

«Ce cirque doit s'arrêter»: accusé d'un triple meurtre à Brossard, Al Ballouz multiplie les demandes devant la Cour d'appel

Bien qu'hors délai, Ballouz veut faire appel de sa condamnation pour le meurtre de sa femme et ses enfants.

/ Noovo Info

Dans un procès déjà extrêmement difficile pour les proches de Synthia Bussières, victime d'un triple meurtre avec ses enfants, voilà que l'auteur du crime multiplie les procédures devant la Cour d'appel du Québec.

Mohamed Al Ballouz a été reconnu coupable en décembre dernier du meurtre de sa femme et de leurs deux fils. Al Ballouz s’identifie comme une femme depuis un an, sous le nom de Lévana Ballouz, et elle était entendue mardi devant la Cour d'appel du Québec pour présenter une requête en prorogation du délai d'appel, requête qui sera contestée par Me Frédérique Le Colletter, procureure aux poursuites criminelles et pénales (DPCP).

Comparaissant par visioconférence depuis la prison, Lévana Ballouz a réclamé que ses audiences devant la Cour d'appel se déroulent en anglais. Ballouz s'était pourtant exprimée en français tout au long de son procès. Elle a aussi demandé mardi que son audience devant la Cour d'appel soit reporté afin de trouver un avocat.

La juge Marie-Josée Hogue a reporté le dossier au 12 mai prochain.

«Ça n'a aucun bon sens, ça ne finira jamais», a confié la mère de Synthia Bussières, Sylvie Guertin, mercredi à Noovo Info.

Mme Guertin estime que Ballouz n'a aucune raison valable de faire appel. «Il se fait passer pour une victime», a-t-elle déploré.

Lors de son entretien au téléphone avec Noovo Info, Sylvie Guertin a confié avoir écrit une lettre qu'elle a transmise au ministre de la Justice, Simon Jolin-Barette, afin qu'il intervienne dans le dossier et «que tout ce cirque s'arrêt, qu'on puisse vivre notre deuil».

 

Reconnu coupable et condamnée

Ballouz a été condamnée à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Elle a aussi été reconnue coupable d'incendie criminel après avoir tenté de mettre le feu à l'appartement familial situé à Brossard, sur la Rive-Sud de Montréal le soir du drame, le 25 septembre 2022. Concernant l’incendie, le Tribunal impose une peine d’emprisonnement de quatre ans. Cette peine devra être purgée de façon concurrente, compte tenu de la peine d’emprisonnement à perpétuité imposée.

Ballouz a initialement choisi de se représenter seule. Elle a d'ailleurs passé des mois à faire traîner les procédures judiciaires. Elle n’a présenté aucune défense et n’a pas fait entendre de témoins durant le procès.

Elle s’est toutefois adressée directement aux jurés pour les convaincre de l’acquitter.  Elle a plaidé que c'était Mme Bussières qui avait tué les enfants et qui l'avait attaquée, une thèse que le jury a rapidement rejetée, un jour seulement après s'être isolé.

Au moment du dévoilement du verdict, le juge a dû intervenir alors que Ballouz s'adressait au tribunal. Il a qualifié les propos de Ballouz de «diffamatoires et calomnieux».

La famille de Synthia Bussières croyait bien pouvoir entamer leur processus de deuil après la condamnation, d'autant plus qu'aucune demande n'avait été déposée devant la Cour d'appel du Québec à la fin des délais prescrits.

À voir | Triple meurtre à Brossard: Ballouz raconte sa version des faits au jury

Hors délai pour l'appel

Toutefois, le choc est venu à la fin mars alors que Al Ballouz a finalement déposé un avis d'appel.

Vu les délais, Ballouz doit convaincre la Cour d'appel du Québec d'autoriser son appel malgré tout.

«J'espère seulement que la Cour d'appel n'autorisera pas sa demande, qu'on en finisse avec tout ça. Toute la famille est au bout de tout ça. On aimerait ne plus entendre parler de lui», avait alors réagi Sylvie Guertin, la mère de Synthia Bussières.

Par ailleurs, Service correctionnel du Canada a récemment décidé que Mohamed Al Ballouz/Lévana Ballouz purgera sa peine dans un pénitencier pour hommes, même s’il s’identifie comme une femme. «L'évaluation initiale dans ce cas a été complétée et que le lieu d'incarcération déterminé sera un établissement pour hommes», a confirmé le SCC le 9 avril dernier à Noovo Info.

Avec des informations d'Audrey Bonaque, Marie-Pier Boucher, Émilie Clavel et Julien Denis, Noovo Info.