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Société
Chronique |

Élections 2025: où sont les promesses pour les parents (épuisés)?

Certains enjeux sont complètement évacués de la campagne électorale.

Certains enjeux sont complètement évacués de la campagne électorale. On a bien peu entendu parler d’environnement, d’itinérance, de la situation des aînés ou encore de certaines problématiques liées au monde agricole. Un autre grand absent? La famille.

Selon le dernier recensement, 62% des ménages canadiens sont composés de familles. La moitié d’entre elles ont des enfants de moins de 18 ans. De plus, ce sont près de 17 % des familles à travers le pays qui sont monoparentales.

Il me semble que cela a un certain poids, pour ne pas dire un poids certain: nous sommes plusieurs à avoir des enfants à charge, à ramer entre le travail et la vie personnelle, à tenter de concilier les deux, bref, à faire du mieux qu’on peut.

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Les politiques familiales sont importantes pour aider les parents à joindre les deux bouts en participant à la vie active, mais surtout, en permettant à nos enfants de se développer correctement, de s’épanouir.

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Quand je regarde le peu de place que les enjeux liés à la famille ont pris dans la campagne électorale, je me demande vraiment si on aime nos enfants, au Canada.

Bon, vous me direz que plusieurs des aspects en lien avec la famille, comme l’éducation, les services de garde et la protection de la jeunesse sont de juridiction provinciale. Soit! Mais il n’en demeure pas moins que le gouvernement fédéral peut inciter, proposer, financer et négocier des politiques familiales fédérales qui font du sens et qui s’ancrent dans la réalité des familles en 2025.

Quelles promesses pour quel parti?

Qu’est-ce qu’on a vu de ce côté pendant la présente campagne?

Des miettes.

Des petits grains de sable d’idées, parsemés dans les plateformes des différents partis.

Un petit coup d’œil aux principaux engagements des quatre partis politiques permet de constater à quel point le sujet «famille» est zappé.

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Chez les libéraux, des promesses sont faites en ce qui concerne la petite enfance (100 000 nouvelles places en garderie à 10 $ par jour d’ici 2031), l’alimentation scolaire (on voudrait rendre permanent le programme national qui garantit l’accès à des repas à tous les enfants à l’école) et les loisirs en famille (accès gratuit aux parcs nationaux pendant l’été, rabais sur les emplacements en camping).

Du côté du Parti conservateur, on parle de maintenir le programme de garderie en y ajoutant plus de flexibilité dans les ententes provinciales. Par exemple, le PCC souhaite mieux soutenir les parents qui ont des horaires atypiques ou ceux qui sont forcés de se tourner vers les garderies privées, faute de places.

Le Nouveau Parti démocratique inclut pour sa part dans sa plateforme une augmentation du nombre de places à 10 $ en garderie, un meilleur soutien aux familles avec enfants handicapés (en doublant leurs prestations)

Et au Bloc québécois, les promesses touchent les allocations pour enfants : les montants alloués devraient mieux refléter la situation financière des parents qui ont vraiment la responsabilité des enfants. Le parti fait entre autres référence aux familles recomposées.

Manque de vision

En résumé, le PLC mise sur la continuité avec un trio d’engagements (service de garde, alimentation, loisirs) ; le PCC opte pour une approche plus individuelle en souhaitant y injecter davantage de flexibilité ; le NPD promet plus d’accessibilité et d’inclusion en s’adressant aux familles vulnérables ; et le Bloc souhaite mieux coller à la situation actuelle des familles en enrayant ce qu’il considère comme une iniquité dans le calcul des prestations.

On s’entend qu’on ne sort pas des sentiers battus ici. Disons qu’on est bien loin des boîtes à bébé remises gratuitement aux nouveaux parents en Finlande, du congé parental payé de 490 jours en Suède (90 % des pères prennent les 90 jours qui leur sont réservés d’ailleurs) ou des politiques de logements ciblées pour les familles en Nouvelle-Zélande.

Est-ce que nos partis politiques manquent de vision, d’ambitions?

Marketing électoral

Pourquoi n’entend-on pas davantage parler de soutien universel, de mesures pour tendre vers l’égalité entre les mères et les pères (au Québec, on est mieux servi qu’ailleurs au pays, mais il reste du chemin à faire), d’argent investi pour tendre vers des services de garde accessibles, peu chers (voire gratuits) et de qualité?

Il me semble qu’on avance à bien petits pas. Les bonnes intentions ne mènent pas à elles seules à des transformations, à des innovations. On dirait que parler de famille, c’est juste du marketing électoral. Ça fait joli.

Pour changer la vie des parents, à la course et à bout de souffle comme jamais depuis la pandémie, ça va prendre plus que des rabais sur le camping!

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