C'est d’ailleurs à cet endroit que le pays a enregistré le plus de demandes d'asile dans la dernière semaine. À titre comparatif, l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) en recensait 500 en janvier; un chiffre qui a grimpé à plus de 1350 en mars. Et pour les deux dernières semaines d'avril seulement, on en recense plus de 1400.
Les demandes d’aide et de soutien chez les organismes ne cessent d’augmenter face à cette vague de demandeurs d’asile. C’est le cas de l’organisme Entre mamans et papas, situé dans Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, qui indique que 80 % de leurs demandes d'aide concernent des demandeurs d'asile.
Entre mamans et papas s’attend d’ailleurs à voir de plus en plus de demandes pour leurs services au cours des prochaines semaines.
«On dessert plus de 700 familles par année. Présentement, on reçoit à peu près dix familles par jour», explique Colette Casavant, directrice de l’organisme, ajoutant craindre de ne plus avoir de places pour de nouvelles familles. «C'est tout un casse-tête qu'on a en ce moment.»
Et ce qui inquiète le Regroupement des organismes en hébergement pour personnes migrantes (ROHMI), ce sont les gens qui traversent la frontière illégalement et qui se retrouvent dans une situation précaire.
«L'entente stipule qu'ils ne peuvent pas faire de demande d'asile dans les quatorze premiers jours de leur arrivée. Donc ça veut dire, outre le fait qu’ils s'exposent à des dangers en passant de façon irrégulière, ils doivent vivre dans la clandestinité, sans aucun service, sans aucun filet social, sans rien du tout», explique Florence Bourdeau, coordonnatrice du ROHMI.
Notons que le gouvernement de Donald Trump compte lever le statut de protection temporaire de quelque 500 000 Haïtiens aux États-Unis d'ici le mois d’août.
Un autre programme qui protégeait 500 000 personnes d'Haïti, de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela devait prendre fin le 24 avril, mais la cour a empêché lundi au gouvernement Trump de mettre cette menace à exécution.
Voyez le reportage de Lili Mercure dans la vidéo.