Début du contenu principal.
Le ministre du Travail, Jean Boulet, rappelle que la santé et la sécurité du travail doivent primer dans tous les milieux de travail.
Le Québec a enregistré, l'an dernier, 246 décès liés au travail, une augmentation de 36 décès par rapport à l'année 2023, indique lundi la CNESST.
Chaque année, le 28 avril est la journée où l'on commémore les personnes décédées ou blessées au travail. Ce Jour de deuil est souligné dans plus de 70 pays.
Pour ce qui est des 246 décès enregistrés en 2024 au Québec, il s'agit principalement de décès liés à une maladie professionnelle, soit 172 d'entre eux. C'est donc dire que 74 personnes sont décédées à la suite d'un accident du travail, précise la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).
Ce sont d'ailleurs les décès liés à une maladie professionnelle qui sont principalement responsables de la hausse du nombre total de décès de 2023 à 2024. Ainsi, des 36 décès supplémentaires, 35 sont dus à une maladie professionnelle.
À VOIR AUSSI | «On mange toute une claque»: accidenté du travail à 68 ans, ses prestations de la CNESST sont coupées
Pour ce qui est des accidents du travail, 96 721 personnes en ont subi un, en 2024, alors que 10 403 ont contracté une maladie professionnelle.
Pour l'ensemble de ces 107 124 «lésions professionnelles», il s'agit d'une baisse de plus de six pour cent comparativement à l'année précédente, précise la CNESST.
L'industrie de la construction est encore une fois fortement touchée et les deux principaux syndicats de la construction demandent davantage de prévention et d'action.
La FTQ-Construction, qui représente 44,1 % des travailleurs de ce secteur, souligne que 57 personnes sont décédées à cause du travail dans l'industrie de la construction, l'an dernier. Et 12 décès y ont été enregistrés lors d'accidents du travail.
Les causes sont le plus souvent un contact avec des objets ou de l'équipement ou bien des chutes.
«Qu’est-ce que ça va prendre pour que les employeurs prennent leurs responsabilités au sérieux? On a eu un grand afflux de nouvelle main-d’œuvre peu qualifiée sur les chantiers. Les employeurs doivent mettre en place des procédures claires pour assurer le respect des règlements. Ça presse», a commenté Simon Lévesque, responsable de la coordination en santé et sécurité du travail à la FTQ-Construction.
Le Syndicat québécois de la construction — la deuxième organisation dans l'industrie, qui représente 21,7 % des travailleurs — déplore aussi ces accidents et décès liés au travail. «Ces statistiques révoltantes soulignent l’insuffisance des mécanismes de prévention et de participation dans certains milieux de travail. Ces enjeux ont un impact direct sur le climat de travail et mettent en évidence l’importance d’une collaboration cohérente entre toutes les parties prenantes, afin de réduire les accidents du travail ainsi que les maladies professionnelles», a-t-il commenté, par voie de communiqué.
Le ministre du Travail, Jean Boulet, rappelle que la santé et la sécurité du travail doivent primer dans tous les milieux de travail et que la prévention doit être l’affaire de tous.
«Au-delà des chiffres, auxquels tout le monde doit réfléchir et s’attarder, se trouvent des proches, des membres de la famille, des amis et des collègues de travail qui sont directement touchés, laissés derrière et profondément marqués», a-t-il déclaré, à l'occasion de ce Jour de deuil.