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Un jeune joueur noir a été forcé de prononcer la phrase «I can't breathe» alors qu’un coéquipier se tenait derrière lui, un genou appuyé sur son cou, ce qui évoque la mort de George Floyd.
«Complètement inacceptable»: c’est en ces mots que la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air Isabelle Charest a notamment qualifié les révélations du média Le Droit, qui rapportait vendredi que de jeunes joueurs de hockey noirs ont été victimes d’actes ignobles de violence raciste de la part de leurs coéquipiers.
La ministre s’est tourné vers le réseau social X pour exprimer son désarroi vis-à-vis de nombreux actes qui se sont déroulés lors de la saison de hockey mineur 2021-2022, mais qui a été révélé ce jeudi par la journaliste Justine Mercier.
Voyez l'analyse de notre collaborateur Mikaël Lalancette sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
Complètement inacceptable. Profondément choquée par ce que j'ai pu lire. De tels gestes ne doivent pas être tolérés dans un vestiaire de hockey ni nulle part ailleurs. On travaille d'arrache-pied pour offrir à nos athlètes un milieu sain et sécuritaire. https://t.co/yMfvXZWwig
— Isabelle Charest (@IsabelleCharest) October 27, 2023
Selon le quotidien, qui a obtenu une copie d’un rapport daté de décembre 2022 commandé par Hockey Québec, un des jeunes athlètes qui portait les couleurs de l’équipe de l’Intrépide de l’Outaouais dans la catégorie M15 AAA a été forcé de prononcer la phrase «I can't breathe (je ne peux pas respirer, NDLR)» alors qu’un coéquipier se tenait derrière lui, un genou appuyé sur son cou.
Ce geste a été effectué en référence au meurtre de Goerge Floyd, assassiné par un policier blanc en mai 2020.
Il ne s’agit que d’un épisode d’une longue liste d’évènements racistes qui se sont déroulés sur une période de plusieurs mois. Un autre jeune hockeyeur noir a lui aussi été victime de commentaire et geste raciste de la part de six joueurs de l’équipe.
Au moins treize autres gestes de nature raciste ont été rapportés, notamment des croix gammées inscrites sur l’école et des célébrations de but lors des entraînements en faisant le salut nazi, ajoute M. Lalancette, en entrevue avec Marie-Christine Bergeron au bulletin Noovo Info 17.
«C’est sans entendement [...] Tous les intervenants de l’époque disent ''on ne le savait pas''. Ça, c’est troublant et ça lève le cœur.»
Les six joueurs en question auraient été temporairement suspendus et les deux jeunes joueurs auraient quitté l’équipe à la suite de ces évènements. L'école que fréquentaient les deux jeunes victimes n'aurait par ailleurs pas effectué de suivi auprès de ceux-ci et n'aurait pas informé les parents de la situation.
La ministre Charest a affirmé être «profondément choquée» à la lecture du triste récit.
«De tels gestes ne doivent pas être tolérés dans un vestiaire de hockey ni nulle part ailleurs. On travaille d’arrache-pied pour offrir à nos athlètes un milieu sain et sécuritaire.»
Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a affirmé de son côté que les gestes commis étaient «tout à fait inacceptables». M. Drainville a émis ses commentaires alors qu'il présentait, vendredi, son plan de lutte contre la violence et l'intimidation.
Il a spécifié que le plan allait pouvoir aider à prévenir ce type de comportement. Ce plan pourra «faire en sorte qu'on gère bien [la situation] tout en faisant comprendre aux élèves fautifs que [ces actions] sont immensément graves. Il faut accompagner les élèves qui ont été victimes», a-t-il expliqué.
M. Drainville n'a d'ailleurs pas exclu de mettre en place une «ligne rouge» qui, une fois franchie, pourrait mener par exemple à une exclusion d'un programme de sport-étude.
Mathieu Lacombe, qui assure entre autres les fonctions de ministre de la Jeunesse demandé que l’on «s’assure» que les jeunes qui pratiquent des sports le fassent en sécurité et que les «adultes qui entourent [les jeunes] prennent leur responsabilité».
«J’ai deux petits gars qui jouent au hockey. Je ne peux pas imaginer qu’ils pourraient être confrontés à ça en vieillissant. C’est inacceptable», a-t-il écrit.