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Société
Chronique |

«Love is Blind»: quand l’amour est politique

«Je ne pensais pas dire ça un jour, mais on devrait s’inspirer des candidates de Love is Blind.»

Sara et Ben de la téléréalité «Love is blind» (Love is blind/Netflix)
Sara et Ben de la téléréalité «Love is blind» (Love is blind/Netflix)

Je ne pensais pas dire ça un jour, mais on devrait s’inspirer des candidates de la téléréalité de Netflix.

La huitième saison de Love is Blind s’est terminée dimanche. Si le concept de demander en mariage son partenaire sans l’avoir vu peut nous sembler farfelu, cette téléréalité nous a dit quelque chose de rafraîchissant des relations hétérosexuelles. Les temps sont en train de changer. Et l’amour des temps modernes est plus que jamais politique. 

À l’image de notre époque, cette saison de Love is Blind était particulièrement axée sur les inégalités sociales, les droits humains, les élections, l’avortement, la religion, le racisme et le vaccin. Et ces conversations lourdes de conséquences pour le couple étaient tenues à bout de bras par des femmes.

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Dans la finale de la saison, deux participantes ont largué leur fiancé pour des divergences de valeurs. La première, Sara, a refusé d’accorder sa main à Ben. Elle n’a pas aimé son désintérêt du mouvement Black Lives Matter, alors que le tournage de l’émission a lieu à Minneapolis, ville tristement célèbre pour l’assassinat de George Floyd. Sara trouvait leur relation amoureuse de surface et a invoqué un manque de curiosité de son partenaire sur des sujets importants. Alors qu’il affirmait que sa foi religieuse était une partie importante de sa vie, il ignorait les positions de sa propre église sur la communauté LGBTQ+ et l’identité sexuelle. 

Une situation similaire s’est présentée dans un second couple. Virginia vote démocrate. Quand elle interroge Devin sur ses allégeances, sur l’avortement et sur les droits de la communiqué LGBTQ+, on le sent en recul, sur la défensive face à ses interrogations. Elle dira plus tard que c’était pour elle, le début de la fin.

Toutes les filles vous le diront. Devant ce désintérêt des hommes pour les enjeux politiques, nous étions en terrain connu. Trop souvent, on écarte du revers de la main ces conversations difficiles pour ne pas déplaire. On se retient de leur dire que ne pas s’intéresser à la politique est un privilège.  Si je peux être honnête, je ne m’attendais pas à voir les candidates de Love is Blind faire ce que je n’ai moi-même pas toujours eu le courage de faire en amour.

On peut dire ce qu’on veut des téléréalités. Il y a quelque chose de vrai à regarder ces participantes pousser des sujets de conversation à caractère social sur des partenaires emmerdés. Cette saison de Love is Blind illustrait une tendance forte poussant les femmes vers la gauche et les hommes vers la droite du baromètre politique.

Je ne pensais pas dire ça un jour, mais on devrait s’inspirer des candidates de Love is Blind.

Je ne vous cacherai pas le plaisir que j’ai éprouvé à voir des républicains se faire larguer à l’autel. J’ai adoré voir des femmes leur refuser leur main spécifiquement pour cette raison. Ce que j’ai adoré, c’est que ces hommes n’avaient, au final, pas d’opinions tranchées. Ils n’avaient simplement pas d’opinion tout court.

Et dans le monde dans lequel on vit, être apolitique est obstinément politique. L’ignorance ne suffit plus. On est désormais en droit de demander plus aux hommes. 

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