Début du contenu principal.
«Il est important que les chefs de tous les partis défendent les droits des personnes trans et queer».
Les Canadiens des communautés 2ELGBTQI+ demandent aux partis fédéraux de faire valoir leurs droits pendant cette campagne électorale, alors qu'ils sont confrontés à une vague croissante de crimes haineux.
«Il est important que les chefs de tous les partis défendent les droits des personnes trans et queer», a déclaré Fae Johnstone, directrice du groupe Queer Momentum.
Tout en se disant reconnaissante que les enjeux LGBTQ+ ne soient pas devenus un sujet de guerre culturelle pendant la campagne électorale, elle a soutenu que les dirigeants fédéraux ont été autorisés à les ignorer largement pendant leur campagne.
«Nous traversons une période politique tumultueuse. La haine monte et nous ne voulons pas d'affrontement sur ces questions, car ce n'est pas dans l'intérêt des Canadiens», a-t-elle affirmé.
Le groupe de Mme Johnstone fait partie des 200 organisations à l'origine d'une lettre ouverte du 31 mars exhortant les chefs de parti à s'opposer à tout recul sur «les victoires en matière de droits de la personne, notamment l'égalité du mariage, l'interdiction des thérapies de conversion au Canada et la législation sur les droits des personnes transgenres».
La lettre appelle également le gouvernement fédéral à être «un chef de file mondial en matière d'égalité et de droits de la personne pour les personnes queer et trans du monde entier, y compris les réfugiés», et à continuer de financer les organismes LGBTQ+.
La lettre fait état d'une augmentation des crimes haineux ciblant les personnes LGBTQ+ au Canada. Le président américain Donald Trump, quant à lui, a affirmé qu'il n'y avait que deux genres et a rebaptisé un monument fédéral pour en supprimer toute référence aux personnes transgenres.
À VOIR AUSSI | TikTok et Instagram: quel chef de parti tire le mieux son épingle du jeu?
Mme Johnstone s'est dite particulièrement préoccupée par le projet de loi 26, une loi albertaine qui a fait de la province la première à interdire aux jeunes LGBTQ+ de recevoir des soins médicaux d'affirmation de genre.
Le gouvernement du Parti conservateur uni a adopté cette loi l'année dernière, mais elle n'est pas encore pleinement entrée en vigueur. Elle interdirait aux jeunes de moins de 16 ans de suivre un traitement hormonal et de recevoir des inhibiteurs de puberté.
Cette loi est contestée par des groupes représentant les jeunes trans, qui soutiennent qu'elle viole la Charte des droits. Les avocats du gouvernement affirment que cette loi est fondée sur des données scientifiques et vise à assurer la sécurité des enfants.
Les tribunaux envisagent de suspendre temporairement la loi en attendant une audience sur sa constitutionnalité. Une juge a mis sa décision en délibéré le mois dernier.
Le gouvernement de l'Alberta a déclaré qu'il invoquerait la clause dérogatoire de la Charte si la loi était contestée avec succès.
Mercredi dernier, lorsqu'on lui a demandé si les libéraux utiliseraient la Loi canadienne sur la santé pour garantir l'accès aux soins de santé aux jeunes trans de l'Alberta, le chef Mark Carney a soutenu que son parti défendrait les droits des minorités en général.
«Au Canada, l'accès aux soins de santé n'est pas une question de commerce, c'est un droit fondamental, et nous le défendrons pour tous les Canadiens, sans exception», a-t-il déclaré, lors d'un arrêt de campagne à Calgary.
«L'une des grandes forces de ce pays est de reconnaître que chacun peut être qui il est et aimer qui il aime. Il est fondamental que le gouvernement fédéral soit le défenseur de ces droits et de la Charte des droits et libertés.»
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) n'a pas précisé s'il intégrerait les services de santé pour les personnes trans à la Loi canadienne sur la santé, tandis que les conservateurs n'ont pas répondu à la question.
«Les néo-démocrates s'engagent à fournir un financement fédéral permanent et stable aux organismes communautaires 2ELGBTQI+, y compris ceux qui n'ont pas le statut d'organisme de bienfaisance», a écrit Anne McGrath, responsable du parti, soulignant que ces organismes fournissent des logements, des services de santé et de la sécurité.
Elle a ajouté que le NPD contribuerait au logement abordable et à l'accès aux médecins, précisant que ces enjeux touchent de manière disproportionnée les personnes LGBTQ+.
Interrogée mercredi sur la satisfaction de sa coalition quant à la réponse de M. Carney, Mme Johnstone a répondu que, de manière générale, les partis doivent s'exprimer.
«Les Canadiens croient en l'égalité et aux droits de la personne et veulent des dirigeants qui défendent ces valeurs», a-t-elle fait valoir.
L'ancien premier ministre Justin Trudeau a placé les droits de la personne au cœur de ses messages publics et a souvent participé à des événements LGBTQ+.
Des militants ont félicité son gouvernement pour ses excuses officielles concernant la purge des personnes LGBTQ+ de l'armée et de la fonction publique fédérale, et pour la mise en place de passeports non genrés. Ils ont également critiqué M. Trudeau pour les restrictions qui empêchent toujours la plupart des hommes homosexuels de donner du sang et pour avoir suspendu temporairement les parrainages privés de réfugiés.
Queer Momentum organise une assemblée publique virtuelle et a invité des représentants des principaux partis politiques à s'exprimer sur les enjeux LGBTQ+ le 23 avril.