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Politique

Mark Carney réclame un «mandat clair», mais pas de gouvernement majoritaire

«Ce qui est nécessaire, c'est d'avoir un mandat clair, un mandat fort et un gouvermement fort».

Le chef libéral Mark Carney pointe du doigt le décompte des votes des électeurs lors d'une visite éclair chez Burger Heaven, à New Westminster, en Colombie-Britannique, le mercredi 23 avril 2025.
Le chef libéral Mark Carney pointe du doigt le décompte des votes des électeurs lors d'une visite éclair chez Burger Heaven, à New Westminster, en Colombie-Britannique, le mercredi 23 avril 2025.
Michel Saba / La Presse canadienne
Vicky Fragasso-Marquis

Le chef libéral Mark Carney évite comme la peste de réclamer explicitement un gouvernement majoritaire, comme le fait sa ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly. Malgré quatre questions à ce sujet, il s'est limité à plutôt demander un «mandat clair et un gouvernement fort».

«Le premier ministre du Canada va s'asseoir avec le président (des États-Unis) dans quelques jours, et avoir un mandat clair placera le pays dans une meilleure position pour ces discussions», a-t-il d'abord répondu en point de presse mercredi à Victoria, en Colombie-Britannique.

Demandez-vous, comme Mme Joly, un gouvernement majoritaire, lui a renvoyé le reporter. «Je demande une série de votes individuels des Canadiens pour le Parti libéral qui est déterminé à construire le pays si l'on nous fait cet honneur», a-t-il déclaré.

Relancé une fois de plus à savoir pourquoi il est évasif sur cette question, le chef libéral a dit qu'il lui fallait «gagner la confiance des Canadiens». Aussi, a-t-il noté, «chacun de nous, on a seulement un vote».

 

Lors d'un événement à Laval mardi soir, Mme Joly a appelé les Canadiens à élire un gouvernement libéral majoritaire pour avoir une position de force face à l'administration Trump aux États-Unis.

Elle a répété ces propos mercredi matin, à Montréal, dans une mêlée de presse après un débat du Conseil du patronat du Québec, insistant sur le fait que le président Donald Trump respectait la force.

«Il est très, très au courant lorsqu'une personne est en position de faiblesse. Nous mettre dans une position de gouvernement minoritaire, c'est nous mettre dans une position de faiblesse par rapport aux Américains», a-t-elle tranché.

Les libéraux maintiennent depuis le début de la campagne une avance notable sur les conservateurs dans les intentions de vote. Un sondage Léger pour La Presse Canadienne réalisé de jeudi à lundi révélait que les troupes de M. Carney récolteraient l'appui de 43 % des électeurs, par rapport à 39 % pour celles du conservateur Pierre Poilievre.

Le coup de sonde a été réalisé en ligne auprès de 1603 Canadiens. Il ne comporte pas de marge d'erreur puisqu'il ne s'agit pas d'un sondage probabiliste.

Et au chapitre du nombre de sièges, la projection de l'agrégateur de sondages Canada338 estime que les libéraux en obtiendraient 188, soit un peu plus que les 172 requis pour former un gouvernement majoritaire.

Le chemin de la majorité

Le chef libéral Mark Carney a traversé le pays, plus tôt en journée, depuis le Québec, pour se rendre en Colombie-Britannique, où ses troupes espèrent ravir des sièges aux conservateurs et aux néo-démocrates.

Lors d'une visite sur une terrasse de Victoria, sur l'heure du midi, il a déclaré aux personnes présentes que l'île de Vancouver est «cruciale» à ses yeux. 

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Dans la capitale britanno-colombienne, trois circonscriptions étaient détenues par le NPD et la quatrième par les verts à la dissolution de la Chambre.

Au cours de son point de presse, M. Carney avait promis de défendre la Colombie-Britannique contre la menace américaine.

Un porte-parole libéral, Liam Roche, a expliqué aux médias qui accompagnent M. Carney que le parti fait le voyage parce qu'«il se passe quelque chose en Colombie-Britannique et nous voyons des possibilités de croissance». Les arrêts, a-t-il précisé, sont dans les circonscriptions considérées comme «prenables» aux conservateurs et aux néo-démocrates.

La caravane libérale s'est rendue en après-midi à White Rock, dans le Grand Vancouver, où M. Carney a fait une promenade en bord de mer, s'arrêtant sans cesse pour serrer les mains et prendre les égoportraits qui lui étaient sollicités, si bien que son équipe grognait à l'idée qu'il serre la main de la ville entière.

White Rock se trouve dans Surrey-Sud—White Rock, une circonscription où les troupes de M. Carney peuvent toucher la victoire, s'étant inclinées par à peine 3,5 % face à la conservatrice Kerry-Lynne Findlay lors du dernier scrutin.

Les burgers «indécis»

M. Carney s'est ensuite attaqué à un ténor du NPD, son leader parlementaire, Peter Julian, dans New Westminster—Burnaby. M. Julian l'avait remporté avec 44,2 % des voix, contre 23,4 % pour les libéraux.

Il s'est arrêté dans un minuscule restaurant qui offre de commander parmi des burgers qui portent les noms des cinq principaux chefs fédéraux.

Son candidat qui l'accompagnait lui a fait remarquer un tableau installé sur un mur où l'on peut voir le nombre de commandes de chaque burger.

L'information est présentée comme un pointage: libéraux 401, conservateurs 194, néodémocrates 134, bloquistes 50, verts 41, et indécis 75.

Au candidat, qui ne s'est pas gêné pour souligner que les libéraux l'emportent, M. Carney a pointé le nombre d'indécis. «Nous avons du travail», lui dit-il.

La journée s'est terminée avec un rassemblement à Surrey, la deuxième municipalité la plus peuplée du Grand Vancouver où près de 2000 personnes étaient présentes, une région que M. Carney a décrite dans son discours comme «la communauté la plus diversifiée et à la croissance la plus rapide du Canada».

M. Carney a largement abordé son thème préféré de la guerre tarifaire avec les États-Unis et a rebondi sur des déclarations faites par le voisin du sud plus tôt en journée qui menaçait d'augmenter les droits de douane.

«Encore une fois aujourd'hui dans le bureau ovale, le président Trump (a réitéré qu')il tente de nous briser pour que l'Amérique puisse nous posséder», a-t-il dit à la foule indignée.

Plus précisément, l'événement se tenait dans Cloverdale—Langley City, une circonscription que les conservateurs leur ont reprise l'an dernier à la faveur d'une élection partielle.

Michel Saba / La Presse canadienne
Vicky Fragasso-Marquis