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Politique

Élections fédérales 2025: à quel point les sondages sont-ils fiables?

Voici un guide pour vous éclairer.

/ Noovo Info

Les sondages sont omniprésents dans les médias depuis le déclenchement des élections fédérales, mais connaissez-vous bien leur fonctionnement et leur fiabilité? 

Noovo Info s’est penché sur ces questions avec Philippe J. Fournier, rédacteur en chef de l'agrégateur de sondage 338Canada, pour vous éclairer.

Comment fonctionne un sondage?

D’abord, les «bons sondages» – qui sont le plus fidèle à la population – selon M. Fournier sont ceux qui auront sondé la population de manière aléatoire.

Il explique que lorsqu’on prend des éléments au hasard dans une population avec un échantillon suffisamment grand, on aura une représentation de l’entièreté de la population.

«Ce n’est pas de la science-fiction, c'est purement des statistiques.» 
-Philippe J. Fournier, rédacteur en chef de l'agrégateur de sondage 338Canada.

Toutefois, chaque sondage contient sa marge d’erreur, qui se calcule à partir de l’échantillon utilisé pour le sondage et selon M. Fournier de manière générale, elle représente à peu près 3% pour 1000 personnes sondées.

«Ça veut dire que, les sondeurs vont être à plus ou moins 3% de la réalité 19 fois sur 20. C’est ce qu’on appelle l’intervalle de confiance de 95%», explique le créateur de Qc125 et 338Canada.

Comment les sondeurs choisissent-ils leur échantillon?

Au niveau fédéral, il y a présentement deux façons de sonder la population: le sondage téléphonique et le sondage par panel web.

Pour les sondages téléphoniques, des agents appellent des numéros de téléphone de citoyens canadiens de manière aléatoire. Lors de ces appels, ils demandent notamment le sexe, l’âge et la région de la personne en plus de la question de sondage.

Il s’agit, selon M. Fournier, de la manière la plus fiable de sonder la population.

Quant aux panels web, il s’agit ici de personnes qui se sont inscrites volontairement avec leur adresse courriel. Les répondants ne sont donc pas choisis au hasard, il y a donc une limite à l’échantillonnage et à sa diversité.

Lors des sondages par panel, le sondeur ira «piger» dans leur panel pour poser les mêmes questions que lors d’un sondage téléphonique et construire son échantillon.

«Ce n'est pas vraiment aléatoire, même s’il y a une base aléatoire, ça reste un panel», explique Philippe J. Fournier.

Comment faut-il lire un sondage?

L’omniprésence des sondages lors des élections peut venir teinter l’opinion chez certains électeurs, mais M. Fournier souligne que les sondages ne sont pas nécessairement une prédiction du futur.

«Il faut voir un sondage comme étant une photo dans le temps», indique-t-il.

«Quand vous regardez un sondage, il faut garder en tête que vous regardez un résultat qui est déjà daté de quelques jours», ajoute-t-il.

Philippe J. Fournier explique que les statistiques sont fiables, mais qu'elles contiennent des incertitudes et que des sondages peuvent se tromper. Il conseille d’ailleurs aux électeurs de vérifier la cote de fiabilité des sondeurs, qui est disponible sur son site internet 338Canada.


Crédit: 338Canada

Le retard de Pierre Poilievre

Malgré l’incertitude derrière chaque sondage, la probabilité qu’ils se trompent est très faible, selon M. Fournier, qui souligne que les sondages électoraux au fédéral ont été excellents lors des deux dernières décennies.

Et comme la grande majorité des plus récents sondages prévoient une victoire des libéraux lundi prochain, ce ne sera pas une surprise pour Philippe J. Fournier de voir le premier ministre sortant Mark Carney être élu par les Canadiens.

«Avec les chiffres qu'on a présentement, si les conservateurs devaient gagner lundi, ça serait la plus grande erreur de sondages depuis les années 1950.»
-Philippe J. Fournier

Il n’est pas prêt à prédire un gouvernement majoritaire ou minoritaire, parce qu’il reste encore de l'incertitude, mais selon les chiffres, la victoire ira aux libéraux.