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Société

Des groupes musulmans demandent à Ottawa d'en faire plus pour contrer l'islamophobie

Amira Elghawaby, représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l'islamophobie, lors d'une conférence de presse à Ottawa le 10 décembre 2024.
Amira Elghawaby, représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l'islamophobie, lors d'une conférence de presse à Ottawa le 10 décembre 2024.
Joe Bongiorno
Joe Bongiorno / La Presse canadienne

 Des représentants fédéraux ont souligné samedi la Journée internationale de lutte contre l'islamophobie en appelant les Canadiens à lutter contre l'intolérance dirigée vers les communautés musulmanes du pays. Cependant, une organisation qui défend les droits civils des musulmans du Canada affirme que les efforts déployés par le gouvernement pour contrer la montée de la haine sont insuffisants.

Amira Elghawaby, représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l'islamophobie, a publié une déclaration samedi, affirmant que les musulmans au pays sont confrontés à des obstacles systémiques en plus d'être victimes de violence et de discrimination. L'islamophobie, a-t-elle ajouté, se manifeste par le racisme, les stéréotypes et l'hostilité.

«En plus de motiver des actes individuels d'intolérance et de profilage racial, l'islamophobie peut injustement mener à estimer et à traiter ces personnes comme une menace plus importante pour la sécurité sur les plans institutionnel et sociétal», a-t-elle déclaré.

Mme Elghawaby a vanté les mesures prises par le gouvernement fédéral pour lutter contre l'islamophobie, affirmant qu'Ottawa a renforcé son soutien au Programme de sécurité communautaire du Canada et à la Stratégie canadienne de lutte contre le racisme.

La gouverneure générale Mary Simon a publié une déclaration samedi, demandant aux Canadiens de résister au sectarisme. «Qu'il s'agisse de harcèlement ou de propos haineux sur Internet, la récente montée d'hostilité envers les musulmans est non seulement inacceptable et dévastatrice pour les victimes et leurs familles, mais elle ébranle également notre cohésion en tant que pays», a déclaré Mme Simon.

Mais le Forum musulman canadien affirme qu'il faut aller plus loin que les paroles. Dans une entrevue samedi, Samer Majzoub, président du groupe, a soutenu qu'Ottawa devrait mettre en œuvre des «lois plus strictes sur les discours haineux et des interventions plus fortes».

Le forum exige également que les gouvernements fédéral et provinciaux augmentent le financement des mesures de sécurité dans les mosquées, sensibilisent les gens dans les écoles et les lieux de travail à l'islamophobie et éliminent les discriminations systémiques au sein des institutions gouvernementales.

M. Majzoub cite le projet de loi 21 — la loi sur la laïcité de l'État, qui interdit aux employés du secteur public, comme les enseignants et les policiers, de porter des symboles religieux au travail — comme un exemple de ce qu'il considère comme une discrimination inscrite dans la loi.

En janvier, la Cour suprême du Canada a annoncé qu'elle entendrait une contestation judiciaire du projet de loi 21, déposée par plusieurs groupes qui s'y opposent. Le gouvernement fédéral a déposé un avis d'intervention dans cette affaire pour défendre la liberté de religion.

Joe Bongiorno
Joe Bongiorno / La Presse canadienne