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Pourquoi Pâques au féminin pluriel? Le collaborateur de Noovo Info Alex Perron résout ce mystère pour vous.
Supposons qu'E.T. l’extraterrestre décidait de revenir sur terre pour tenir sa promesse qu’il avait fait au petit Elliot. Je vous rappelle qu’il lui avait promis une seconde visite.
Je suis d’accord avec vous, pour un extraterrestre né d’une civilisation avancée, on repassera pour la rapidité quand vient le temps de tenir sa parole. Il avait peut-être un long doigt, mais la mémoire courte.
Supposons aussi qu’Elliot soit devenu un adulte rancunier et amer et, que même pour la visite spéciale de son ancien body de l’espace, il ne veut plus lui adresser la parole. C’est pourquoi le Conseil international planétaire des visites d’extraterrestres sur la terre m’a mandaté pour le recevoir et lui expliquer ce qu’est Pâques.
Je sais que ça peut vous surprendre et c’est normal parce que peu de gens le savent, mais je suis ambassadeur et porte-parole intergalactique, section Québec.
C’est comme Marc Dupré pour les camions, mais sans les tounes gnochonnes du genre: j’espace de l’espace.
Toujours est-il que je devrais commencer par expliquer à E.T. que le mot Pâques est masculin quand on parle de la fête chrétienne. Oui, il prend un «s» à la fin, même si c’est au singulier.
Pourquoi?
Parce que ça fait plus swell comme fête.
C’est comme lorsque Karine s’écrit Karyn, ça fait plus chic et mondial. On a l’impression qu’elle pourrait gagner The Voice. En revanche, quand on ajoute un adjectif, Pâques devient féminin.
On dit de joyeuseS PâqueS et non pas de joyeux Pâques. Pourquoi? Parce que ça sonne beaucoup mieux.
Et aussi parce qu’entre Noël et Jour de l’an, ça prenait un peu de féminin dans le domaine de la fête officielle. On donne aussi dans la diversité avec La Saint-Jean. Mais bon, je m’égare un peu et je risque de perdre E.T. parce que sur sa planète, ils n’ont pas de genre ni de fête de la Saint-Jean.
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Ce qui est plus complexe à lui expliquer, c’est pourquoi lorsque le fils de Dieu revient à la vie et sort d’une grotte après quelques jours de repos bien mérité sans même respirer, on l’accueille avec une mascotte de lapin dont la peluche a traîné dans un restant de slush en lui offrant des poules et des lapins en chocolat.
Des chocolats dont la qualité du chocolat varie d’excellente à ce chocolat ne contient aucune trace de chocolat.
Mais c’est moins fou qu’on pense. Tout comme sortir de sa grotte peut signifier un retour à la vie et au printemps...
Printemps qui est bien sûr la saison de la renaissance et de la vie nouvelle. C’est la même chose pour le lapin, qui on le sait, est une petite bête qui donne la vie à plein régime au printemps. Comme dans l’expression : avoir le printemps chaud comme un lapin. Cette expression n’existe pas, mais je l’aime bien. Alors oui, le lapin est symbolique.
Même chose du côté de madame la poule. La poule pond quoi? Des œufs. Qui est aussi un symbole de la vie et du nouveau départ. C’est certain que si ce qui nous vient en tête lorsqu’on pense coco, ce sont des œufs brouillés ou une omelette western de chez La dînette à Carmen, ça fait moins «la vie s’épanouit sous nos yeux». Il faut plus le voir comme œuf source de vie et non de protéines.
Pour ce qui est du chocolat, il faut retourner au Moyen-Âge pour mieux comprendre la patente. À cette époque, le chocolat est rare et c’est un produit pour les riches et la noblesse. Les rois, les reines, les princesses, les princes, les duchesses, les ducs, les barons, les baronnes et les fées marraines adoraient en consommer quand le printemps revenait. C’était leur façon de festoyer le retour des beaux jours.
C’est clairement aussi à eux qu’on doit l’accord chocolat-hydromel, chocolat-vin et chocolat-alambic. Les gens pauvres n’avaient pas accès au chocolat. De leur côté, ils fêtaient l’arrivée du printemps en attrapant le scorbut ou la peste noire. Chacun ses surprises. De toute façon, ils n’avaient pas de dents ou presque. Pourquoi prendre la chance de se casser la seule palette qui nous reste sur un bout de chocolat de mauvaise qualité.
La rumeur veut que ce soit à ce moment-là que sont arrivées les premières fondues au chocolat. Pour les édentés, c’était plus facile. Mais à l’époque, les fruits étaient rares, alors on y trempait des lacets de bottines.
J’ose croire qu’avec cette mine d’or d’informations, E.T. serait reparti avec la bonne nouvelle de Pâques à répandre sur sa planète lointaine. De grands mystères résolus. Il serait aussi reparti le cœur en miette à cause d’Elliot et de son orgueil mal placé. Mais ça, je n’y peux rien.
ALEX PERRON, ambassadeur et porte-parole intergalactique section Québec