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Société

Une Montréalaise tente désespérément d'aider sa famille à quitter Gaza

Israa Hilles s'inquiète pour les membres de sa famille piégés à Gaza, alors que la guerre fait rage autour d'eux.

Israa Hilles s'inquiète pour les membres de sa famille piégés à Gaza, alors que la guerre fait rage autour d'eux.
Israa Hilles s'inquiète pour les membres de sa famille piégés à Gaza, alors que la guerre fait rage autour d'eux.
/ CTV News

Israa Hilles se réveille chaque matin avec une boule dans la gorge. Elle consulte quotidiennement son téléphone pour obtenir des nouvelles de sa famille, piégée à Gaza alors que la guerre fait rage autour d'eux.

«Il n'est pas facile pour moi de voir les membres de ma famille, mes amis et mon pays détruits», a-t-elle confié à CTV News. «Mon esprit et mon cœur sont avec eux en permanence.»

Selon elle, 37 membres de sa famille sont morts depuis le début de la guerre l'année dernière.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Aujourd'hui, elle tente désespérément de trouver un moyen de faire venir au Canada, le plus rapidement possible, tous ceux qui sont encore en vie.

«Mes trois frères, mes deux sœurs et leurs enfants à Gaza ont vécu une situation inimaginable», dit-elle. «Les événements récents les ont laissés sans abri et privés des nécessités de base telles que l'eau, la nourriture et l'aide médicale cruciale.»

En octobre dernier, Mme Hilles raconte qu'elle s'est envolée du Canada vers le Moyen-Orient dans une tentative effrénée de rejoindre ses proches.

«J'ai fait tout ce que j'ai pu pour entrer à Gaza, y compris parler à l'ambassade, mais je n'ai pas pu les joindre», raconte-t-elle. «J'ai attendu sept mois en Turquie dans l'attente d'un cessez-le-feu.»

 

Au cours des derniers mois, elle dit avoir payé des dizaines de milliers de dollars pour aider sa mère et ses quatre frères et sœurs, dont certains ont des épouses et des enfants en bas âge, à quitter Gaza et à se rendre en Égypte.

Deux d'entre eux sont arrivés au Canada, tandis que les autres sont bloqués en Égypte dans l'attente d'un visa.

L'une des sœurs de Mme Hilles et un enfant sont toujours à Gaza, de même qu'un frère, Ismail, qui est porté disparu depuis le 16 décembre.

Mme Hilles explique qu'elle a demandé de l'aide à 49 députés de toutes les provinces du Canada, ainsi qu'au ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller.

«Personne ne semble se soucier de ma famille ou de toutes les familles de Gaza», déplore-t-elle. «J'ai contacté les ministères des Affaires étrangères de Turquie, d'Égypte et de Jordanie, ainsi que l'ambassade de Palestine en Égypte et l'ambassade d'Égypte à Ramallah... Malheureusement, ces efforts n'ont donné aucun résultat tangible.»

Dans une lettre adressée à M. Miller, M. Hilles écrit: «Malgré nos appels désespérés à l'aide, la réponse du gouvernement canadien a été d'une lenteur décevante, laissant les membres de notre famille bloqués à Gaza sans voie claire pour se mettre à l'abri. Le manque de soutien pour faciliter leur évacuation de la zone de conflit n'a fait qu'intensifier nos inquiétudes et notre sentiment d'impuissance».

Découragée, Mme Hilles est rentrée au Canada le 20 avril.

Hausse des visas de résident temporaire

De son côté, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) déclare avoir mis en place des mesures spéciales pour les Canadiens dont les familles se trouvent à Gaza, notamment en augmentant le nombre de visas de résident temporaire.

«Bien qu'il ne soit pas possible actuellement de sortir de Gaza, la possibilité de le faire peut changer à tout moment», note le ministère. «Actuellement, le poste frontière de Rafah est fermé. Le Canada continue de soumettre à l'approbation des autorités locales les noms des personnes qui ont passé l'examen préliminaire de l'admissibilité et de la recevabilité, mais il ne décide pas en dernier ressort qui peut sortir de Gaza.»

IRCC souligne qu'au 8 juin 2024, 287 personnes ayant quitté Gaza par leurs propres moyens ont été autorisées à venir au Canada.

De ce nombre, 74 personnes sont arrivées au Canada dans le cadre de la politique publique temporaire.

Malgré les conditions horribles qui les entourent, Mme Hilles félicite ses jeunes nièces et neveux pour leur résilience.

«Il était incroyablement difficile de leur expliquer la situation. Ils ont été témoins de choses qu'aucun enfant ne devrait jamais voir ou entendre», confie-t-elle. «Nous avons fait de notre mieux pour les protéger, en leur offrant autant de confort et de réconfort que possible, mais c'était déchirant de voir leur confusion et leur peur.»

Chaque seconde semble être une éternité, soupire Mme Hilles.

«Nous sommes désespérés et à court d'options, mais nous gardons espoir et continuons à nous battre pour leur sécurité», ajoute-t-elle. «Nous espérons et prions pour leur sécurité et pour que notre famille soit bientôt réunie.»