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Actuellement, les Québécois qui souhaitent faire venir un époux d'origine étrangère doivent attendre 34 mois, comparativement à 12 mois pour les autres Canadiens.
Le gouvernement du Québec rejette l'initiative du ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller, qui veut réunir des familles plus rapidement, quitte à dépasser les seuils fixés par Québec.
Actuellement, les Québécois qui souhaitent faire venir un époux d'origine étrangère doivent attendre 34 mois, comparativement à 12 mois pour les autres Canadiens.
Pour faire venir un parent, les Québécois doivent patienter en moyenne 50 mois, tandis que le délai n'est que de 24 mois ailleurs au Canada.
Cet écart s'explique par le fait que le Québec a fixé un seuil d'environ 10 000 admissions par année dans la catégorie du regroupement familial.
Selon Marc Miller, de tels délais peuvent avoir des répercussions «très importantes» sur les familles. Il déplore le refus du Québec de revoir ses seuils à la hausse.
«Étant donné que nous n'avons pas trouvé un terrain d'entente, (...) j'ai décidé de donner l'instruction à mon ministère de traiter (...) environ 20 500» dossiers en attente, écrit-il dans une lettre au gouvernement Legault.
Au cours des prochaines années, Ottawa traitera donc les «arriérés» en plus des nouveaux dossiers, quitte à surpasser les seuils établis, a-t-il précisé, estimant avoir le «devoir moral de trouver une solution à cet enjeu».
«C'est un gain humanitaire (et) un gain politique pour le Québec d'avoir ces personnes qui vont rejoindre leur famille, s'épanouir au Québec», a déclaré M. Miller sur les ondes de Radio-Canada.
Dans une déclaration écrite, la ministre québécoise de l'Immigration, Christine Fréchette, a aussitôt dénoncé «un affront direct aux champs de compétence du Québec».
Rappelons que l'immigration est une responsabilité partagée entre Québec et Ottawa; seul le volet de l'immigration économique est contrôlé entièrement par Québec.
«Une telle décision aurait un impact considérable sur les seuils d'immigration permanente du Québec. (...) C'est inacceptable», a cependant plaidé Mme Fréchette.
Les seuils actuels ont fait l'objet d'une consultation à l'Assemblée nationale, «et ce n'est pas à Ottawa de nous les imposer», a-t-elle ajouté.
Le ministre québécois de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a également dénoncé ce qu'il perçoit comme étant de l'ingérence d'Ottawa dans le dossier de l'immigration.
«Le gouvernement fédéral devrait respecter (...) la volonté de la nation québécoise. (...) Les seuils sont fixés. Ils doivent être respectés par le gouvernement fédéral», a-t-il insisté en mêlée de presse à Shawinigan.
Sur le réseau X, le député péquiste Pascal Bérubé a déploré que la ministre Fréchette doive encore «quémander, sans rapport de force, de ne pas empiéter sur nos compétences en matière d'immigration».
Le porte-parole du Bloc québécois en matière d'immigration, Alexis Brunelle-Duceppe, a renchéri en disant: «c'est au Québec seul de fixer ses seuils d'immigration».
De son côté, le député Guillaume Cliche-Rivard, de Québec solidaire, a exhorté les ministres provinciaux et fédéraux de travailler ensemble pour réunir ces familles.
«La crise de la réunification familiale, ce sont des familles québécoises séparées pendant des années. Séparer des conjoints ou encore des enfants de leurs parents pendant des années, c'est cruel», a-t-il souligné.
«Nous n'avons pas le luxe de nous passer de ces gens-là. La Coalition avenir Québec doit cesser de briser des vies et ramener les délais de réunification familiale à ceux du reste du Canada», a ajouté le libéral André A. Morin.