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Justice

Procès des Farfadaas: Steeve Charland, Karol Tardif et Mario Roy coupables de méfaits

«Tous les espaces publics ne se prêtent pas à l’exercice de la liberté d’expression comme le prétendent les accusés», est-il écrit dans le jugement.

D'anciens membres du groupe des Farfadaas, Steeve «L'Artiss» Charland, Karol «La Louv» Tardif et Mario Roy ont été reconnus coupables de méfaits et de complot pour avoir bloqué le pont-tunnel Louis-Hyppolite-La Fontaine en mars 2021.

C'est ce qu'a conclu le juge Jean Jacques Gagné dans sa décision jeudi matin au palais de justice de Montréal.

«Le tribunal est d’avis que de bloquer volontairement la circulation avait pour but premier de perturber et de provoquer, la communication du message était secondaire», est-il écrit dans le jugement. 

«Tous les espaces publics ne se prêtent pas à l’exercice de la liberté d’expression comme le prétendent les accusés.»
- Extrait du jugement

Le juge Gagné a insisté sur le fait que la perception de Mario Roy était «affectée par ses frustrations et sa lecture de la réalité est parfois déficiente.»

La Couronne prévoit de demander une peine d’emprisonnement pour M. Roy, mais pas pour les deux autres accusés. Pour des accusations de méfaits et de complot, la peine maximale d’incarcération est de deux ans moins un jour.

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Lors de l'audience, les accusés n'ont pas réagi pendant que le juge a rendu sa décision. Ils sont restés impassibles et courtois.

Le juge a souligné que le tunnel Louis-Hyppolite-La Fontaine n'est pas un lieu dont la destination première est faite pour la communication d’un message. Le choix d’une artère sous-terrain a convaincu le tribunal que la visibilité n’était pas importante pour eux.

Le pont-tunnel de par ses caractéristiques et ses fonctions le rend «un lieu impropre à l’exercice de la liberté d’expression», juge le tribunal.

Rappelons qu'en mars 2021, les trois accusés ont bloqué pendant plusieurs minutes de nombreuses voies du pont-tunnel Louis-Hyppolite-La Fontaine, après une manifestation contre les mesures sanitaires à Montréal. Pour eux, c'était un geste «spontané», et l'objectif était de «dénoncer la brutalité policière».

Appel de la décision?

Quelques minutes après la lecture du jugement, Mario Roy a confirmé qu’il allait faire appel du verdict, affirmant que c’était devenu une cause «politique».

«Le juge n’a pas retenu les faits que c’était une manifestation, malgré les témoignages», croit-il.

Selon M. Roy, le magistrat a commis «des erreurs de droit».

«Tous les jours, quand j’emprunte le tunnel, est-ce que je suis bloqué? Oui, régulièrement. […] Ça reste une voie publique, c’est là que [le juge] est en erreur», a-t-il ajouté en sortant de la salle d'audience.

«Ce n’était pas un complot. […] S’il faut que je fasse 90 jours de prison pour revendiquer la fin de la brutalité policière, je vais le faire la tête haute.»
- Mario Roy, agacé par les questions des journalistes.

Questionné à savoir s’il poserait les mêmes gestes aujourd’hui, M. Roy reconnaît qu’il ferait les choses différemment.

«J’aurais pris un micro pour annoncer aux gens que c’était une manifestation temporaire. Ça a été mon seul manquement. Ce n’était pas un complot. Le but c’était de passer un message, mais le juge ne l’a pas reconnu», a-t-il conclu.

Les trois accusés devront revenir en cour le 19 avril prochain.

Voyez le récapitulatif de Louis-Philippe Bourdeau au bulletin Noovo Le Fil 17.