Du poison dans une bouteille de Coca-Cola pour commettre un féminicide

Au cœur de la théorie de la poursuite; un poison mortel qui pourrait avoir été transporté jusqu’à Montréal dans une bouteille de Coca-Cola dans un sac en plastique noir.

De nombreux messages textes et audio entre les deux accusés, extraits de leurs téléphones cellulaires, et déposés au tribunal, nous en apprennent davantage sur la préméditation du meurtre.

Selon la poursuite, Estimé, 24 ans, se serait rendue jusqu’en République dominicaine pour se procurer une substance fatale.

Le couple avait par exemple acheté et installé un traceur GPS sous le véhicule d’Odna Daudier dans les mois précédant son meurtre. En plus de cette manœuvre, Charpentier, 41 ans, avait à plusieurs reprises ordonné à sa compagne de surveiller la victime. Mélissa Estimé lui a ainsi envoyé régulièrement des captures d’écran de la géolocalisation de Mme Daudier, dont tous les faits et gestes étaient traqués.

Un scénario bien ficelé

Dans le but de mettre la main sur le poison désiré, Charpentier aurait échangé plusieurs messages avec deux femmes pour se procurer le poison, l’une se trouvant en République dominicaine, et l’autre, en Haïti.

Un mois avant le meurtre, en avril 2022, cette dernière aurait prévenu l’accusé qu’elle pourra finalement se procurer le poison. Le lendemain, Charpentier aurait prévenu Estimé qu’il l’enverrait récupérer la marchandise. Il lui aurait ensuite acheté un billet d’avion vers la République dominicaine.

Sa mission aurait alors été claire: ramener le poison au Canada.

Impossible de savoir avec exactitude à ce stade de quoi aurait été fabriqué le poison qui aurait été utilisé pour assassiner la victime; les experts scientifiques n’ont pas été capables d’identifier ce qui a tué Odna Daudier.

Les accusés auraient testé le poison sur un chien errant pour vérifier son efficacité.

Jacques Adonai Charpentier et Mélissa Estimé sont accusés de meurtre au premier degré.