Début du contenu principal.
La mère d’une élève intimidée depuis longtemps dans cet établissement de Berthierville est «tannée» et comprend qu’un parent ait pu tenter de se faire justice.
La problématique d'intimidation est à ce point importante à l'école secondaire Pierre-de-Lestage qu'il est compréhensible qu'un parent ait pu tenter de faire lui-même justice à son fils, témoigne la mère d'une autre ado vivant du harcèlement dans l'établissement de Berthierville. Mercredi, le ministre de l'Éducation Bernard Drainville s'est dit «troublé» par l’agression présumée d’un père à l’endroit d’un élève intimidateur.
«C’est plate à dire, mais les parents sont rendus là et ce n’est pas par méchanceté, c’est pour protéger leurs enfants», a confié une mère dans une entrevue accordée à CTV News. Sophie Girard dénonce la gravité de la situation à l’école de son adolescente. Celle-ci serait victime d'intimidation, de violence et de harcèlement de la part d’autres élèves.
Des vidéos obtenues par CTV News tendent à prouver les allégations de cette mère. Les scènes qu’on y trouve sont violentes, et les insultes fusent.
Avertissement: le contenu de la vidéo qui suit peut ne pas convenir à tous.
Mme Girard réagit ainsi parce qu’elle dit qu’un groupe d’élèves – une gang qu’elle estime à une cinquantaine de jeunes – ne subissent «pas de conséquences graves» pour leurs gestes de la part de la direction de l’école. Elle affirme que, depuis deux ans, sa fille s’est fréquemment «fait dire d’aller se tuer».
Interrogés par Noovo Info, des élèves de l'école secondaire disent vivre des histoires d'horreur d'intimidation, voire des cas allégués d'agressions sexuelles.
«Ils n'ont rien fait. À l'école, je me fais traiter de fif, de pédé et on me dit que je devrais me suicider. Et c'est arrivé en un seul matin», a déploré un élève.
Mme Girard dit être intervenue elle-même un jour où elle est allée chercher sa fille à l’école, «parce que personne ne faisait rien et c’était juste à la sortie des portes dans la cour».
«Une fois, ils sont venus jusque chez moi», a témoigné Mme Girard. Elle affirme que les jeunes auraient essayé de défoncer la porte de son domicile.
Sa fille se ferait traiter «de pute, de tous les noms imaginables», et recevrait des menaces violentes.
«C’est une gang, c’est toujours la même gang. Les conséquences ne sont jamais graves», déplore Sophie Girard.
Mme Girard va même jusqu’à dire que l’école oblige les enfants qui filment à effacer les preuves des incidents. Aujourd'hui, elle n’a plus «peur d’en parler en public». «Je veux tellement que ça change, s'il faut donner mon nom pour que ça bouge, donnez-le», dit-elle.
À ce sujet, le ministre Drainville a été clair, mercredi: il attend des réponses du Centre de services scolaire des Samares de rendre des comptes sur la présumée agression survenue en début de semaine. Il veut également savoir si le plan de lutte contre la violence et l’intimidation est appliqué à l’école secondaire Pierre-de-Lestage.
Selon cette mère, la police se rend régulièrement à l’école pour surveiller. «Les jeunes vont vapoter sur le coin de la rue juste à côté de l’école», affirme-t-elle. «C’est là que tout se passe.» Mais sans plainte, les autorités ne prennent pas action et référeraient les parents à la direction de l’école.
Selon des données relayées à Noovo Info, la Sûreté du Québec (SQ) rapporte 34 dossiers ouverts à l'école Pierre-de-Lestage depuis le début de l'année scolaire 2023-2024.
Avec de l'information de Rob Lurie pour CTV News.