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«Mon coeur est avec vous. [...] Je m'engage à porter avec moi la mémoire de votre fille et à honorer sa vie»
Juan Manuel Becerra Garcia, responsable de la mort de la petite Ukrainienne Mariia Legenkovska, a plaidé coupable pour délit de fuite mortel jeudi au palais de justice de Montréal.
Garcia, 46 ans, est l’automobiliste qui a causé la mort de la fillette de 7 ans après l’avoir frappée au volant de son véhicule tandis qu’elle marchait vers l’école avec son frère et sa sœur dans l’arrondissement Ville-Marie à Montréal, en décembre 2022, et avait fui les lieux.
Avec son plaidoyer, l'accusé évite un procès. Les avocats de la Couronne et ceux de la défense ont, selon toute vraisemblance, conclu une entente après des séances de facilitation. Le dossier avait déjà été reporté en marge des négociations entre les parties.
Durant l'audience du jour, l'automobiliste a présenté ses excuses à la mère de la petite Ukrainienne décédée. Il lui a également lu une lettre. La mère, qui était dans la salle, a éclaté en sanglots.
«Mon coeur est avec vous. [...] Je m'engage à porter avec moi la mémoire de votre fille et à honorer sa vie»
«Il espère d'être pardonné. Ça vient le chercher [en raison de son historique familial]», a expliqué son avocat Me Éric Coulombe aux médias, en précisant que son client, qui est père de deux enfants, voulait une vie meilleure en immigrant au Canada il y a quelques années. «M. Becerra Garcia s'est rendu à la police par lui-même.»
Selon la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Sylvie Dulude, la mère de la victime s'est dit être «satisfaite» de l'audience du jour et s'attendait au plaidoyer de culpabilité. «C'est ça qui va lui permettre de faire son deuil», a précisé Me Dulude aux médias.
La défense et la poursuite avaient convenu dans un exposé des faits que le soleil était aveuglant ce matin-là et que l'accusé n'avait pas vu la petite. Me Coulombe a déclaré au tribunal que son client avait senti un choc contre sa voiture, mais qu'il n'avait pas réalisé qu'il avait pu heurter quelqu'un jusqu'à ce qu'il ait vu les reportages faisant état de la mort de la fillette. Selon l'avocat de la défense, même si le décès était un accident tragique, son client reconnaissait qu'il aurait dû s'arrêter pour s'assurer qu'il n'avait heurté personne.
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Me Dulude a d'ailleurs précisé qu'il n'aurait pas été accusé du tout s'il s'était arrêté après l'accident, et qu'il n'aurait peut-être jamais été arrêté s'il ne s'était pas lui-même livré à la police. «Je le crois quand il dit qu'il a des remords», a-t-elle déclaré. «C'est une grande tragédie pour chaque personne impliquée dans ce dossier.»
En raison de l'absence de casier judiciaire, les deux parties ont suggéré une peine commune de 12 mois d'emprisonnement dans la collectivité, en plus de la suspension du permis de conduire. Le juge Pierre E. Labelle rendra sa décision sur la sentence le 5 juin à 9h30. Notons que le juge avait condamné un camionneur accusé de délit de fuite mortel après avoir happé un cycliste sur le Plateau-Mont-Royal à 9 mois de peine à purger à domicile plutôt qu'en prison.
L’histoire de la petite Mariia a choqué le Québec. Depuis l'événement impliquant sa mort, dont la famille s’était installée à Montréal afin de fuir l’invasion russe, la Ville de Montréal a mis en place plusieurs mesures pour désengorger la circulation et pour protéger les enfants dans le quartier.
Les funérailles de la petite Mariia ont eu lieu le 21 décembre 2022 à la cathédrale orthodoxe ukrainienne Sainte-Sophie. Plusieurs personnes en deuil se s’étaient rendues à la cathédrale pour les funérailles et pour présenter leurs condoléances à la famille Legenkovska. Le père de la jeune réfugiée, Andreii, est un combattant des forces de défense territoriale ukrainiennes et s’était rendu à Montréal pour les funérailles de sa fille.
Avec les informations de Lili Mercure pour Noovo Info et de La Presse canadienne