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Après six mois de réflexion.
Il aura fallu six mois de réflexion aux 16 personnes expertes de la Ville de Montréal, du Réseau de la Santé et du milieu communautaire, de la recherche et du milieu économique pour conclure que les campements «ne sont pas une solution à l’itinérance».
Plusieurs organismes et travailleurs de rue martèlent depuis des années qu’il faut imposer un moratoire. Dans un rapport de 63 pages que Noovo Info a obtenu, le comité ad hoc sur les enjeux et les besoins des personnes qui n’accèdent pas au logement, propose plutôt d’élaborer un protocole clair pour mener à bien les démantèlements, lorsque nécessaire.
«Les gens (en situation d’itinérance) face aux manques de réponses s’organisent avec ce qu’ils ont et ce qu’ils peuvent et on continue de les démanteler, on continue de leur mettre des bâtons dans les roues. C’est un non-sens», soutient Jérémie Lamarche, porte-parole du réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal.
Le comité a tenu six rencontres depuis le mois de mai. Il reconnait que les conséquences des démantèlements pour la santé des personnes sont nombreuses telles «La rupture de liens sociaux et perte de ressources de soutien des travailleurs de rue, déplacements qui forcent à se diriger vers des lieux éloignés, isolés, dangereux et moins accessibles pour les travailleurs et travailleuses de proximité en santé ». Mais on précise du même souffle que la Ville a la responsabilité de répondre aux plaintes des citoyens.
En piste de solution 14, le comité suggère ainsi de «rédiger et rendre public un protocole municipal en itinérance pour l’intervention auprès des personnes sans hébergement/ logement». Ce nouveau protocole basé sur l’interdiction de camper, viserait une approche «graduelle d’intervention». En comparant à plusieurs autres grandes villes qui disposent d’une politique claire, comme Houston où les campements sont tolérés dans des endroits désignés, il a donc été convenu d’aller de l’avant pour rédiger des procédures mieux orchestrées à venir.
«Cette situation laisse à interprétation, avec des pratiques inégales, selon des spécialistes en la matière. Un tel protocole devrait aussi être élaboré en collaboration avec le gouvernement du Québec, une variété de partenaires en itinérance et des personnes avec expérience vécue», ajoutent les signataires.
Le rapport parle aussi de l’importance de mieux communiquer ou éduquer la population sur la présence de dormeurs, dormeuses. En point 9, on met l’accent sur la nécessité d’explorer davantage des programmes de colocation.
«Les programmes de colocation pour les personnes bénéficiant de l’aide sociale augmenteraient la capacité de logement de personnes bénéficiant de l’aide sociale, maximiseraient le parc locatif et favoriseraient la socialisation et l’entraide. Le gouvernement du Québec devrait encourager cette avenue plus intensément.»