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Bien qu'encore sous pression, les urgences ont fait des gains par rapport à la durée moyenne de séjour, selon Santé Québec.
Comme à peu près chaque année, les urgences des hôpitaux du Québec ont été sous pression pendant le temps des Fêtes, soit du 25 décembre 2024 au 8 janvier dernier. Si les taux d'achalandage dans les urgences demeurent élevés, la durée moyenne de séjour s'est améliorée, selon ce qu'a révélé vendredi Santé Québec.
Selon les données de Santé Québec, la nouvelle agence qui chapeaute les établissements de soins de santé en province, entre 2023-2024 et 2024-2025, le taux d'occupation des civières est passé de 113% à 106% pour la période du 28 décembre au 8 janvier. «La situation est donc considérée comme étant stable», commente-t-on dans un communiqué.
Lors de la même période, la durée moyenne de séjour est passée de 19,2 heures à 17,9 heures, soit «une amélioration» de 1,3 heure par patient, pendant la même période. «Cette amélioration témoigne des résultats issus de travaux effectués dans la planification hivernale», souligne-t-on.
«[...] Malgré la situation imparfaite, les signes sont encourageants», ont fait savoir Frédéric Abergel, vice-président exécutif aux opérations et à la transformation, et Véronique Wilson, directrice générale, coordination réseau et soutien aux opérations.
Santé Québec ajoute que parmi les 55 établissements de plus de 100 lits au Québec, 35 se sont améliorés ou sont restés stables dans les deux indicateurs, soit le taux d’occupation des civières et la durée moyenne de séjour, 13 se sont améliorés sur l’un des deux indicateurs et sept se sont détériorés pour les deux indicateurs.
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Les sept hôpitaux où le taux d'occupation des civières et la durée moyenne de séjour se sont détériorés entre 2023-2024 et 2024-2025 :
«On reconnaît que la situation est hautement sous pression et que c'est très élevé encore comme taux. On n'est pas en train de dire que ça va bien du tout, mais quand même, après 41 jours de Santé Québec, de déjà voir des courbes changer un peu de tendance, je pense que c'est quand même bon signe avec les efforts qu'on a mis en place avec tous les établissements. Ça montre aussi l'engagement des équipes sur le terrain de vraiment vouloir s'améliorer», a affirmé M. Abergel en conférence de presse au CHUM.
En date de vendredi, le taux d'occupation des civières était de 134% pour l'ensemble des hôpitaux du Québec, selon Index Santé.
Environ 2 652 civières étaient occupées dans les urgences de la province alors que l'on compte seulement 1 981 civières «fonctionnelles».
La durée moyenne de séjour des personnes dans la salle d'attente était de 5 heures et 9 minutes alors que la durée moyenne de séjour des personnes en attente sur une civière était de 19 heures et 28 minutes.
Au décompte de midi vendredi, plusieurs régions du Québec présentaient des taux d'occupation de plus de 100% au niveau de leur urgence avec en tête de liste les régions de Laval, des Laurentides et l'Outaouais.
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Régions du Québec où le taux d'occupation des urgences dépasse le 100% en date du 10 janvier 2024:
Selon M. Abergel, le réseau et ses urgences sont passés d'un mode de crise à un mode d'amélioration continue, et ce, même si la cellule de crise mise pied il y a un an par le ministre de la Santé, Christian Dubé, est toujours en place. «On a continué la cellule de crise avec les mêmes personnes. Ce qui est important pour nous, c'est de passer à un mode de reconnaître que chaque établissement a une réalité qui lui est propre. Ce n'est pas vrai que nos solutions marchent partout au Québec. Ce qu'on veut vraiment, c'est d'accompagner nos établissements pour qu'eux-mêmes voient leurs propres problèmes et mettent en place leurs propres solutions.»
M. Abergel a d'ailleurs beaucoup insisté sur l'autonomie des centres hospitaliers.«Il y a des solutions qui marchent bien dans certains endroits où ils ont pu identifier juste quelques patients avec une pathologie particulière et qui viennent souvent à l'urgence, mais quand on les identifie bien comme il faut et qu'on les voit en clinique externe ou ailleurs, ça fait quelques visites de moins», a-t-il raconté pour donner un exemple des stratégies qui sont mises en place.
Devant ce portrait, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) parle toujours d'une «situation critique» et affirme que ces données illustrent «une surcharge constante dans de nombreuses régions».
Dans un communiqué publié en fin d'après-midi vendredi, la FIQ estime que «le contexte d'austérité actuel ne permet pas de mettre en place suffisamment de professionnelles en soins pour répondre aux besoins accrus dans les urgences, pourtant prévisibles durant l'hiver». Elle dénonce ainsi «les plans de contingence, qui incluent des coupes de postes, des limites sur le temps supplémentaire et des réductions des heures de service».
Le syndicat fait valoir que les raisons de la surcharge sont connues depuis longtemps: «Le manque de personnel aux étages, les réductions des heures de bloc opératoire, ainsi que la pénurie de services post-opératoires et d'alternatives telles que les CHSLD, créent un goulot d'étranglement dans le parcours des patients, ce qui peut avoir pour effet de les maintenir sur civière aux urgences.»
L'hiver est loin d'être terminé et il est clair que plusieurs efforts restent à faire pour améliorer la situation dans les urgences du Québec.
Santé Québec fait d'ailleurs un rappel aux citoyens qu'il existe des alternatives à l'urgence si votre état de santé ne requiert pas une intervention médicale d'urgence.
«[...] 44,5% des visites à l'urgence sont des patients dont les besoins sont non urgents et qui pourraient être traités en première ligne», souligne Santé Québec.
Pour éviter cette situation, vous pouvez contacter le 811 (Info-Santé ou Info-Social), le Guichet d'accès à la première ligne, votre pharmacien ou votre médecin de famille.
Dans le doute sur votre état de santé, présentez-vous à l'urgence.
Avec des informations de La Presse canadienne