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Société

Les ventes résidentielles montent en janvier par rapport à 2024, malgré l’incertitude

L’ACI affirme que cette baisse reflète probablement l’incertitude liée à une possibilité de guerre commerciale avec les États-Unis.

L’ACI rapporte une hausse de 2,9 % des ventes résidentielles en janvier, par rapport à l’an dernier. Un panneau immobilier est visible dans l'arrondissement de LaSalle, à Montréal, le lundi 19 février 2024.
L’ACI rapporte une hausse de 2,9 % des ventes résidentielles en janvier, par rapport à l’an dernier. Un panneau immobilier est visible dans l'arrondissement de LaSalle, à Montréal, le lundi 19 février 2024.
Ian Bickis
Ian Bickis / La Presse canadienne

L'incertitude tarifaire a exercé une pression à la baisse sur les reventes de propriétés résidentielles au Canada en janvier, tandis que le nombre total d’inscriptions a connu l’une des plus fortes hausses depuis des décennies, indique mardi l’Association canadienne de l’immobilier (ACI). 

Les ventes de propriétés au pays ont reculé de 3,3 % par rapport à décembre, les transactions ayant ralenti au cours de la dernière semaine de janvier. Les ventes de janvier ont cependant augmenté de 2,9 %, comparées au même mois de l’année précédente.

Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a quant à lui bondi de 11 % d’un mois à l’autre. En excluant certaines des fluctuations brutales observées pendant la pandémie, il s’agit de la plus forte augmentation mensuelle désaisonnalisée de l’offre de nouvelles propriétés jamais enregistrée depuis la fin des années 1980, selon l’ACI.

Par rapport à l’année précédente, les nouvelles inscriptions résidentielles en janvier ont grimpé de 23 %, dont une hausse de près de 50 % dans le Grand Toronto. 

«Les tendances marquantes du début de l’année ont été une forte augmentation de l’offre à une période inhabituelle de l’année, ainsi qu’un affaiblissement des ventes qui ne s’est manifesté qu’au cours de la dernière semaine de janvier», précise Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI, dans un communiqué. 

«Le moment auquel s’est produit ce changement dans la demande ne laisse aucun doute quant à sa cause : l’incertitude liée aux tarifs douaniers.»
- Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI

L’investiture du président américain Donald Trump le 20 janvier a nourri les inquiétudes concernant la plus importante relation commerciale du Canada, ce qui a fait craindre des répercussions économiques potentielles.

En plus des inquiétudes concernant les États-Unis, il y a aussi les élections en Ontario et d'autres qui s’annoncent au fédéral, ce qui ajoute au malaise, selon Shawn Zigelstein, courtier et chef de l’équipe Zold chez Royal LePage Your Community Realty.

«Il y a tellement d’incertitude qu’au début du mois, tout le monde a mis sa propriété sur le marché», constate-t-il.

Prix stables

La hausse des inscriptions n’a jusqu’à présent pas entraîné de changement de prix important. Le prix moyen d’une résidence a crû de 1,1 % par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 670 064 $, et a baissé de 2 % en données désaisonnalisées par rapport à décembre. Le prix de référence agrégé de 720 500 $ a augmenté de 0,2 % par rapport à l’année précédente et a reculé de 0,1 % par rapport au mois d’avant.

L’absence de changement de prix est due au fait qu’il y a relativement peu de ventes forcées, comme l’indique un taux de défaillance des prêts hypothécaires qui reste inférieur aux niveaux d’avant la pandémie.

Bien que certains soient confrontés à une véritable crise, la hausse des inscriptions semble provenir davantage de vendeurs cherchant à se débarrasser d’une location ou d’un investissement, ce qui réduit la pression sur les prix, selon M. Zigelstein.

 

Il reste cependant à voir combien de temps cette tendance se maintiendra.

«Sur le plan économique, pensons-nous que, s’il y a plus d’inscriptions, les acheteurs auront plus d’occasions de négocier les prix et que les prix devraient baisser un peu plus ? C’est le processus de réflexion économique traditionnel», explique-t-il. «Nous n’avons pas encore vu cette énorme différence se produire, il sera donc intéressant de voir ce qui se passera au cours des prochains mois.»

La hausse des inscriptions survient alors que les taux de location reculent, atteignant en janvier leur plus bas niveau en 18 mois, après une baisse de 4,4 % sur une base annuelle, tandis qu’une vague d’achèvements de condos est également attendue cette année.

Le total de près de 136 000 inscriptions actives au Canada à la fin de janvier était en progression de près de 13 % par rapport à l’année précédente, mais toujours inférieur à la moyenne à long terme pour cette période de l’année, qui est d’environ 160 000, selon l’ACI.

Ian Bickis
Ian Bickis / La Presse canadienne