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«La Chine n'acceptera jamais cela.»
La Chine a promis mardi de combattre les droits de douane américains «jusqu'au bout», poussant l'Union européenne à tenter de calmer les tensions, tandis que les bourses mondiales, en chute ces derniers jours, regagnaient des couleurs.
L'UE prépare sa propre réponse, qui devrait être présentée «en début de semaine prochaine», d'après un porte-parole de la Commission européenne. Mais selon une liste consultée par l'AFP mardi, le bourbon ne sera pas concerné par les droits de douane de 25% que Bruxelles propose d'imposer sur des produits américains.
A la veille de l'entrée en vigueur des surtaxes américaines sur les importations chinoises et européennes, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à «éviter l'escalade», lors d'un entretien téléphonique avec le premier ministre chinois Li Qiang. Elle a aussi plaidé pour «une résolution négociée de la situation actuelle», a indiqué l'UE dans un communiqué.
Les risques d'escalade dans la guerre commerciale entre les deux premières puissances commerciales mondiales sont réels. Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d'une surtaxe de 20%. Avec les 34% annoncés la semaine dernière, elle doit atteindre 54% à partir de ce mercredi.
Le président républicain a en outre brandi la menace d'imposer dès ce mercredi des taxes additionnelles à hauteur de 50% sur les importations chinoises, si Pékin ne renonce pas à appliquer des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains, décidés comme mesure de rétorsion, à compter de jeudi 10 avril.
«La Chine n'acceptera jamais cela», a répondu mardi un porte-parole du ministère chinois du Commerce. «Si les États-Unis persistent dans cette voie, la Chine les combattra jusqu'au bout», a-t-il dit.
«Si les États-Unis veulent vraiment dialoguer, alors ils devraient faire preuve d'une attitude basée sur l'égalité, le respect et la réciprocité», a souligné devant la presse Lin Jian, un représentant du ministère des Affaires étrangères.
Donald Trump affirme que les États-Unis sont «pillés» par le reste du monde, raison pour laquelle il a décidé d'imposer un taux additionnel de 10% sur tous les produits importés aux États-Unis, - entré en vigueur samedi -, avec quelques exceptions comme l'or et l'énergie.
Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l'UE (à 20%) et le Vietnam (à 46%).
L'administration américaine assure néanmoins rester ouverte à la négociation, ce qui alimente mardi un rebond sur la plupart des marchés boursiers après plusieurs séances de plongeon.
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Tokyo a ainsi clôturé en hausse de quelque 6% mardi, soutenue par des déclarations du ministre américain des Finances Scott Bessent, qui a indiqué que «le Japon aurait la priorité» dans des pourparlers à venir.
Le secrétaire au Trésor a aussi assuré sur Fox News qu'une fois que des assurances seraient reçues des autres pays quant à une plus grande ouverture de leurs marchés aux produits américains, «le président Trump serait prêt à négocier». Selon lui, «peut-être près de 70 pays» auraient déjà contacté l'administration américaine pour discuter.
Dans ce contexte, les indices américains se dirigeaient vers une ouverture en nette hausse mardi, tandis que les bourses européennes évoluaient aussi dans le vert avec des hausses de plus de 2% à la mi-journée des indices vedette à Paris, Londres et Francfort.
Un répit pour les investisseurs, alors que des milliers de milliards de dollars sont partis en fumée - 5000 milliards pour le seul indice de référence américain S&P 500 - depuis mercredi dernier, quand le président américain a annoncé des droits de douane exorbitants pour les importations de la plupart des pays dans le monde.
Selon les analystes, cette guerre commerciale risque de saper l'économie mondiale, avec des risques d'inflation, de chômage et de baisse de croissance.
Le dirigeant de Hong Kong, John Lee, a d'ailleurs fustigé des droits de douane «irresponsables».
Lawrence Wong, le premier ministre de Singapour, une place forte financière mondiale, s'est dit mardi «très déçu» par les États-Unis.
Le Vietnam cherche, lui, à obtenir un report de l'application des nouveaux tarifs douaniers imposés par Washington et a assuré vouloir acheter davantage de produits américains, notamment du matériel de sécurité et de défense.